Les comptes de l’agriculture ont été publiés en fin de semaine dernière. Le point de vue de Dominique Fayel, président de la FDSEA 12 (photo ci-contre).
– Comment réagissez-vous à la présentation des comptes de l’agriculture ?
D. Fayel : «Globalement je pense que ce sont des résultats en trompe l’œil parce que l’annonce d’une hausse de 10% des revenus en agriculure intervient après une année 2016 en baisse de 14% ! On ne peut donc pas parler de hausse d’autant plus que l’on s’aperçoit que ce revenu «supplémentaire» provient d’une économie de charges (baisse des achats, baisse des engrais,…) et nous ne sommes pas à l’abri d’une reprise des prix de l’approvisionnement.
– Qu’en est-il pour l’élevage ?
D. Fayel : D’après les résultats, il y aurait une reprise de 6% pour 2017. C’est la première fois que les revenus en élevage repartent à la hausse depuis 4 ans. Mais ce redressement ne vient tout de même pas corriger les pertes cumulées sur les années antérieures. En France comme en Europe, les revenus agricoles sont bien inférieurs à la moyenne des revenus des actifs des autres catégories sociales et sont extrêmement dépendants des soutiens publics.
– Quels enseignements tirez-vous de ces résultats ?
D. Fayel : Ils démontrent la nécessité de renvoyer la valeur à la production, ce sera l’objet des lois votées début 2018. Cela devient urgent d’autant plus que leurs effets ne seront pas immédiats pour les producteurs.
L’autre enseignement c’est que nous ne devons pas baisser la garde sur le budget de la PAC. La France devra défendre un budget agricole ambitieux. Pour dégager un revenu décent, les producteurs devront actionner deux leviers : les prix et la PAC».
Eva DZ
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 21 décembre 2017.
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