National | Par Didier Bouville
L’importante baisse de revenu agricole signalée en décembre dernier est confirmée et même amplifiée par les comptes provisoires de l’agriculture dont la Commission s’est réunie le 1er juillet : le revenu par actif en termes réels (compte tenu de l’inflation) est en baisse de 19,8% après trois années de hausse (+1,2% en 2012, +4,6% en 2011, et +41,2% en 2010).
Selon les données de l’Insee « il retrouve le niveau de 2008, proche de celui de la moyenne du début des années 2000 ». Pour l’Union européenne à 28, l’Insee indique également une baisse de revenu mais d’ampleur bien plus limitée : -1,3%. En France, le revenu agricole a été marqué par un recul très fort des recettes des grandes cultures (chute des prix et production en légère baisse). En décembre, l’évaluation du revenu pour les grandes cultures avait fait constater une réduction de 49,3%.
Pour les productions animales, les résultats sont très contrastés. Les prix se sont en général redressés, compensant une baisse de production mais les consommations intermédiaires sont plus onéreuses. L’évaluation de décembre avait porté sur une baisse de 21,4% pour le hors sol mais une hausse de 3,6% pour les producteurs de lait, une baisse de 8% pour les bovins viande. Ni l’Insee ni le service statistique du ministère de l’agriculture n’ont publié de données régionales ou de nouvelles données par secteur.
Volumes réduits pour l’élevage
Pour l’élevage, les situations sont très contrastées même si la quasi-totalité des volumes sont en baisse, sauf pour les œufs. Les abattages de gros bovins, en particulier, se réduisent du fait de moindres disponibilités en élevages. Les productions d’ovins, de veaux, de volailles (davantage de poulets mais moins de canards et de dindes) sont également en réduction. La collecte laitière est aussi en baisse malgré une reprise de fin d’année encouragée par la hausse des prix.
Dans le secteur animal, le rapport entre le volume et les prix est en effet très direct. Les prix des productions animales s’accroissent en moyenne de 2,8%. Le prix du lait s’est redressé, celui des gros bovins aussi, tandis que la hausse est « plus soutenue » pour les poulets et les dindes. La progression des prix pour les porcs et les veaux est plus modeste, explique l’Insee.
Lire la suite dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 3 juillet 2014.
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