National | Par Didier Bouville
La présentation, le 18 juillet, des grandes lignes du projet de réforme des retraites par le Haut-Commissaire Jean-Paul Delevoye, en présence de la ministre des Solidarités et de la Santé, répond en grande partie aux attentes de la FNSEA. Le point de vue de Robert Verger (notre photo), membre du bureau FNSEA et président de la commission sociale et fiscale.
– La FNSEA est-elle satisfaite de la présentation des grandes lignes du projet de réforme des retraites ?
Robert Verger : «La phase de dialogue a été très constructive. Nous avons été écoutés sur certains points. Le minimum de retraite à 85 % du SMIC, c’est un dossier que l’on portait. De même, la possibilité de valider des points dans le cadre d’un cumul emploi/retraite alors que pour l’instant, on cotise à fond perdu, est un bon élément. Nous sommes également satisfaits de la bonification pour enfant dès le premier enfant, et non plus du troisième comme actuellement ou de la suppression de la condition de ressources pour bénéficier d’une pension de réversion. Globalement, ces annonces sont un nouveau pas dans la bonne direction. La mise en œuvre d’un système par point et d’un minimum de bon niveau, commun à tous les Français, nous va très bien.
– Y a-t-il des points de vigilance pour la profession agricole ?
R. Verger : La réforme doit s’appliquer à partir de 2025. Il faudra négocier un délai pour aligner les taux de cotisations retraite des exploitants qui vont passer de 21 % à 28 %. Il faut prendre le temps de bien chiffrer les incidences. Par ailleurs, il faudra être vigilant quant à la gouvernance du futur système et au rôle dévolu aux caisses de MSA.
– Qu’en est-il des retraités actuels, dont les minima ne dépassent pas 700 € à carrière complète ?
R.Verger : Il y a en effet une inquiétude pour les retraités actuels. Il serait inacceptable d’instaurer une retraite à 85 % du Smic pour les retraités d’après 2025 sans se préoccuper du sort de ceux qui sont déjà retraités ou qui le seront d’ici 2025. Ces derniers, dont les minima ne dépassent pas 700 € à carrière complète, ne comprendraient pas leur exclusion du bénéfice de la future retraite minimum à 1 000 € par mois. J’ai de nouveau interpelé Jean-Paul Delevoye sur le sujet. La FNSEA continuera à porter fort cette revendication auprès des parlementaires pour revaloriser les petites retraites actuelles».
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