Aveyron | Par La rédaction

Protégeons la rémunération des producteurs laitiers, il y a urgence

Lundi 21 novembre, les producteurs de lait de la FDSEA et des JA Aveyron ont rencontré trois des cinq parlementaires que compte l’Aveyron : Jean-Claude Anglars, sénateur, Stéphane Mazars, député de la 1ère circonscription et Jean-François Rousset, député de la 3ème circonscription. Ils rencontreront le sénateur, Alain Marc, le 28 novembre.

FDSEA et JA ont rencontré les parlementaires, députés et sénateurs qui leur ont apporté leur soutien sur la mise en application de la loi EGAlim 2 (photos FDSEA 12).

Alors que l’épidémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et l’inflation ont repositionné la souveraineté alimentaire comme un enjeu stratégique pour la France, ces évènements ont accentué des dysfonctionnements dans les filières agricoles notamment sur le sujet de la juste rémunération des agriculteurs.
Pour y répondre, la loi EGalim 2 introduisant de nouveaux dispositifs de régulation et de transparence au profit d’une meilleure rémunération des agriculteurs français a été promulguée le 19 octobre 2021. Mais aujourd’hui, les producteurs rencontrent des difficultés dans le cadre de sa mise en œuvre.
Afin de sensibiliser les parlementaires sur ces problématiques, la FDSEA et les JA Aveyron les ont rencontrés lundi 21 novembre afin de leur exposer leurs demandes :
– l’application des décrets restants, sur 16 décrets nécessaires à la pleine application de la loi EGalim 2, seuls six ont été publiés jusqu’à juillet 2022 ;
– l’amélioration de la transparence quant à la détermination du prix ;
– l’application de la loi EGalim 2 par les coopératives agricoles ;
– le renforcement du contrôle de l’application de la loi EGalim 2.

Soutiens officiels

L’entretien s’est terminé par la signature de la lettre, rédigée dans le cadre de cette action initiée par la FNPL, dont l’objectif est d’obtenir un soutien officiel de la part des parlementaires afin de faire préciser la loi EGALIM 2 et de renforcer son application et son respect par l’ensemble des acteurs de la filière laitière.
«Cette loi EGalim 2 s’applique à toutes les filières agricoles. Tous les producteurs, aujourd’hui, doivent pouvoir vivre de leur production économiquement et socialement. Ils contribuent par leur acte de production à l’aménagement et à l’attractivité du territoire», ont argumenté FDSEA et JA.

La loi EGalim 2, une marche en avant dans la juste rémunération des producteurs

Avec la loi EGalim 2, une nouvelle logique dans la construction du prix, dite en «marche avant», est appliquée. Elle permet aux agriculteurs de maîtriser les modalités de fixation des prix de vente de leurs produits, de leur offrir la possibilité de répercuter les coûts de production dans le prix grâce à la clause de révision automatique et de sécuriser la relation commerciale entre les producteurs et les acheteurs par le biais d’un contrat pluriannuel.
La profession agricole se félicite de la promulgation de la loi EGalim 2 et de ses premiers effets positifs, les premières négociations commerciales conduites selon les règles EGalim 2 se sont conclues sur une hausse de 3,5 % des prix fournisseurs GMS : la 1ère augmentation depuis 10 ans ! Mais elle souhaite aller plus loin dans son application.

Etat des lieux de la production laitière bovine

En France, la production de lait de vache perd régulièrement des exploitations : – 16 % en France en 4 ans et – 8 % en 2 ans. Malgré la baisse du nombre de points de collecte, les volumes produits se maintenaient, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

L’Aveyron n’est pas épargné par cette situation. En septembre, on comptait 738 points de collecte pour la livraison du lait de vache alors qu’on en comptait 885 en décembre 2017 soit -16 % en 5 ans. Le département a perdu 15,82 % du volume de production entre 2015 et 2021 et 2,92 % entre les 9 premiers mois de 2021 et 2022.

La production perdue par les producteurs qui cessent leur activité n’est plus compensée par celle des producteurs restants.

FDSEA

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