Le point de vue de Bruno Montourcy, président de la section porcine FDSEA.
Quel est l’état d’esprit des producteurs aveyronnais ?
«Leur moral est au plus bas face à la baisse des prix continue depuis des mois.?Nous perdons actuellement entre 30 et 40 euros par porc, avec un cours à 1,10 euro/kg. Il était de 1,50/kg en août dernier. En France, un élevage porcin arrête sa production chaque jour. Il y a heureusement une pression forte des producteurs de l’Ouest de la France pour tenter d’enrayer ce déclin, dans une région dotée de nombreux outils de transformation et de salaison.
Que demandez-vous ?
On nous impose des normes, des contrôles, une traçabilité sans limite pour finalement trouver de la viande de porc dans les rayons GMS dont on ne connaît même pas l’origine ! Et donc sans le logo «porc français» évidemment ! Il faut aussi que les abattoirs soient plus solidaires des producteurs pour peser sur des GMS toujours tentées d’acheter moins cher ailleurs, là où les contraintes de production ne sont pas les mêmes que chez nous. C’est en France que le porc est le plus compétitif et le plus performant d’Europe. Le reste de la filière ne nous suit pas hélas. Les pouvoirs publics doivent intervenir auprès de la grande distribution pour que les éleveurs puissent tirer enfin profit de leur pratique de production jugée performante. Et la restauration collective ne doit pas nous oublier?!
Que comptez-vous faire maintenant ?
Il faut reprendre la main ! Nous lancerons des actions syndicales avec d’autres producteurs de viande dès janvier prochain».
Recueilli par Didier BOUVILLE
éleveurs+porcs+porcins