National | Par Didier Bouville
Les statistiques de production française d’aliments composés, communiquées par Coop de France et le SNIA (industriels privés) font apparaître pour le mois d’avril, une baisse généralisée très importante des fabrications, – 5,3 %, dont 13,8 % pour les aliments bovins dont le recul de production s’accroît, notamment pour le secteur vaches laitières qui régresse de 16,5 %.
La baisse des fabrications d’aliments porcs, qui s’était ralentie, retrouve un rythme élevé, à – 7 %. Le secteur volailles qui permettait jusqu’alors de maintenir un équilibre fragile de la production globale d’aliments enregistre en avril, une régression sensible de 11,2 %.
Sur les quatre premiers mois de l’année, la production globale d’aliments composés régresse de 5,5 %. Plus de 40 % de cette baisse résultent du recul de la demande en ruminants et plus particulièrement en vache laitière (-14,8%).
La baisse de 5,5 % des aliments volailles en constitue le 2ème facteur, avec – 110 000 t en palmipèdes gras, conséquence du vide sanitaire dans les élevages du Sud-Ouest, et – 38 000 t en poulets de chair. Le recul de 2,7 % des aliments porcs représente une baisse de 44 000 t sur 4 mois.
Lors de sa récente Assemblée générale, le SNIA, présentant le bilan de la production d’aliments composés en 2015, concluait à un léger retrait de 0,4 % par rapport à 2014, avec 21,1 Mt, confirmant une lente érosion depuis 2003, alors que nos partenaires dans l’UE progressaient généralement, l’Allemagne occupant maintenant la première place dans la hiérarchie européenne, avec 23,5 Mt.
Considérant la dégradation de la situation au 1er quart de cette année, la baisse de production devrait, sur l’ensemble de l’exercice 2016, accélérer sensiblement le repli de l’industrie française.
Le secteur céréalier pour lequel l’alimentation animale représente un débouché de quelque 9 Mt risque d’être pénalisé par cette tendance.
Au 1er mai, après dix mois de campagne, les mises en œuvre des trois grandes céréales fourragères, blé, maïs, orge, par les fabricants d’aliments du bétail représentaient 7,5 Mt, en retrait de 100 000 t sur l’an dernier, dont 4,28 Mt de blé, en progression de 600 000 t sur la période correspondante de 2014/2015 alors que le maïs perdait 680 000 t, à 2,38 Mt.
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