Aveyron | Par eva dz

Producteurs de lait de chèvre du Rouergue (Lactalis) : 100% d’adhésion à la contractualisation

L’organisation des producteurs de lait de chèvre du Rouergue qui réunit 100% des producteurs de l’Aveyron qui livrent à Lactalis, a vécu, vendredi 7 avril, la signature officielle du contrat cadre de la contractualisation entre l’OP et l’entreprise, en présence de Serge Mouly, directeur des achats lait de chèvre à Lactalis.

D’une vingtaine d’éleveurs en 1990, l’OP des producteurs de lait de chèvre livrant à Lactalis rassemble aujourd’hui 100% des producteurs de l’Aveyron qui livrent à l’entreprise, soit une centaine. D’ailleurs l’Aveyron est le seul bassin en France où la production est en progression. Une belle dynamique dont sont fiers les deux co-présidents de l’OP, Jacky Salingardes et Joël Mazars. «Nous sommes sur une bonne tendance malgré le contexte économique tendu», assure Jacky Salingardes qui évoque une hausse des prix de 100 euros/1 000 litres en 2 ans ! Et la réalisation d’installations programmées, dont quelques-unes sont encore en cours.

Pour autant, le responsable de la filière appelle à la prudence face au coût alimentaire, au coût des équipements… «Comme partout en France, la crise économique freine les projets. On ressent un essoufflement dans les installations. La dynamique se maintient grâce à l’augmentation de production dans les cheptels en place», avance-t-il. L’organisation de producteurs de lait de chèvre du Rouergue maintient le cap de la production en s’approchant des 30 millions de litres de lait. «En 30 ans, nous sommes passés de 2 millions de litres de lait à 28,6 millions», confirme Jacky Salingardes.

Le contrat cadre est signé

Avec son co-président, Joël Mazars, ils ont reçu pour l’assemblée générale de l’OP, vendredi 7 avril, Serge Mouly, directeur des achats lait de chèvre à Lactalis. La raison de cette visite : la signature du contrat-cadre de la contractualisation. «A partir de ce contrat cadre, d’ici juin, chaque éleveur pourra proposer son propre contrat à Lactalis», explique Jacky Salingardes, qui tient à souligner l’appui de la FNEC auprès des Organisations de producteurs (100% sont adhérentes à la fédération nationale) pour mettre en application la contractualisation. Pour Serge Mouly, cette signature est un signe fort entre l’entreprise qu’il représente et les producteurs. «Nous sommes réunis autour d’une belle production résiliente qui contribue à installer des jeunes. Vous en êtes un bon exemple en Aveyron !», a-t-il introduit, heureux de revenir sur ces terres d’origine. «Notre partenariat solide se confirme et s’inscrit dans la durée», a-t-il poursuivi. «Nous nous structurons pour les années à venir», soulignant l’exemplarité de l’OP des producteurs de lait de chèvre du Rouergue qui recueille 100% des producteurs de Lactalis. «C’est une situation unique en France, je pense. Elle témoigne du travail fédérateur de vos représentants et d’un vrai lien entre les acteurs d’une filière», a-t-il salué.

Serge Mouly est ensuite revenu sur le contexte général de la filière : COVID, inflation… «Des événements qui ne sont pas sans conséquence sur la production caprine, très dépendante des intrants. Notre premier défi a été de transférer cette inflation dans le prix du lait, aux clients finaux. C’est pour cette raison que nous avons lancé un appel aux pouvoirs publics et aux distributeurs. Les lois EGALIM nous ont aussi aidés à répercuter ces hausses de prix pour retrouver un équilibre économique en faveur de la production. Désormais le prix de revient agricole est non négociable et la production est protégée sur tous les segments de marché, marques nationales comme marques de distributeur», a explicité Serge Mouly.

Ne rien concéder !

Pour autant, le responsable de Lactalis se veut prudent pour 2023 : «Alors que nous venons à peine de terminer les négociations commerciales avec les GMS, voilà que le ministre de l’économie nous somme de revenir à la table des discussions pour intégrer des baisses de prix en vue de relancer le pouvoir d’achat, arguant des signes de déflation… Signes que nous n’avons pas vu ! Pour nous, en tout cas, il n’est pas question de revenir aux négociations ! Les équilibres économiques sont encore trop fragiles. Nous ne concéderons rien !», a-t-il averti. Et de miser plutôt sur la relance d’une campagne de communication de produits au lait de chèvre pour enrayer la déconsommation. «Dans notre filière, les producteurs ont de la lisibilité sur leurs prix jusqu’en décembre. Un phénomène unique, un atout qui nous permet d’entretenir une belle dynamique !», a-t-il conclu.

Eva DZ

Photo :

Serge Mouly, directeur des achats lait de chèvre pour le groupe Lactalis et Jacky Salingardes, co-président de l’OP des producteurs de lait de chèvre du Rouergue ont officialisé la signature de la contractualisation entre leurs deux structures.

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