National | Par Didier Bouville
Lactalis et l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (UNELL) ont signé un accord sur le prix du lait le 3 janvier (1). Il fixe le prix de base du lait (38-32) à 330 euros/1 000 litres sur le premier trimestre. Nouveauté, il prévoit, en deux étapes, un alignement des prix des produits grande consommation (PGC) sur le coût de revient des producteurs. Le point de vue de Christophe Malgouyre (notre photo), président de l’Association des Producteurs de lait Lactalis Rodez (APL Rodez).
– Quel votre sentiment sur cet accord ?
«C’est un bon accord pour démarrer l’ année 2019. Mais il reste insuffisant pour répondre à nos coûts de production. Pour janvier, février et mars, le prix de base est fixé à 330 euros/1 000 litres (moyenne France en 38-32), soit une hausse de 14 euros/1 000 litres comparé au 1er trimestre 2018. Cet accord a été construit à partir de la nouvelle formule de prix identifiant les valorisations des différents mar- chés, des PGC France (50 %), des PGC exports (20%) et ceux des produits industriels (30%). Nous avons travaillé sur cette nouvelle formule depuis un an et elle se concrétise enfin en ce début d’année 2019. Il faut préciser que l’ évolution du niveau des PGC a été actée sur deux paliers en 2019 et 2020.
– Quelle sera la suite maintenant ?
Notre accord fixe pour mars un premier palier des PGC France à 355 euros/1 000 litres en 38-32, en lien avec les conditions générales de vente envoyées à la grande distribution. Ce sont ces 355 euros/1 000 litres qui permettent une moyenne à 330 sur le 1er trimestre et qui doivent donner des perspectives positives pour l’année. Les négo-ciations commerciales en cours doivent contribuer à aller plus loin encore pour une revalorisation de notre prix du lait sur 2019, 2020, et au delà. La balle est dans le camp de la grande distribution !
– Peut-on encore parler de crise en production de lait de vache ?
Aujourd’hui, je peux dire que ce secteur n’ est plus en crise en Aveyron comme en France. Et ce, je le répète, même si le prix du lait de ce 1er trimestre est encore loin du compte face à nos coûts de production. Je note aussi que notre travail au sein de l’APL Rodez et de l’UNELL amène du concret. Depuis cet automne, nous évoluons dans un nouvel état d’ esprit, suite à notre rencontre avec Emmanuel Besnier en septembre, l’ accord du 4ème trimestre 2018, nos avancées sur le contrat cadre. L’ APL Rodez travaille pour ses adhérents avec la volonté d’améliorer le revenu. Les 14 euros/1 000 litres ne sont pas neutres, ils apportent de la lisi- bilité aux producteurs Lactalis en ce début 2019».
D.B.
(1) L’UNELL rassemble 9 OP en France (dont l’APL Rodez), soit environ 3 600 exploitations laitières, pour un total de 1,8 milliard de litres de lait contractualisés avec Lactalis.
LIre aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 24 janvier 2019.
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