Le plan loup 2018 – 2023 a été publié cette semaine par les ministères de l’agriculture et de la transition écologique (lire aussi en page 16 de la VP datée du jeudi 22 février 2018). Le point de vue de François Giacobbi (notre photo), responsable du dossier loup à la Chambre d’agriculture.
– Que pensez-vous de ce nouveau plan ?
«Rien n’a changé sur le fond. Sa mise en œuvre va s’avérer délicate parce que le sentiment que l’on retient c’est qu’il s’agit d’un plan de défense du loup et non d’un plan de défense de l’élevage. Au mépris de l’avenir du pastoralisme en France ! Nous pressentions que ce plan serait de mauvaise augure pour les éleveurs, nos pressentiments se sont malheureusement confirmés. Je retiens aussi la charge portée aux maires sur la gestion des chiens errants, je pense que ce n’est pas correct.
– Que retenez-vous des mesures annoncées ?
Il reste encore beaucoup d’inconnues, les arrêtés n’ont pas encore été publiés. Nous n’avons aucune information sur les moyens de cadrage du plan qu’auront les DDT. Beaucoup de choses sont annoncées mais rien n’est dit sur l’écoute que nous aurons dans les départements par les préfets dans la mise en œuvre, ni dans les moyens tant humains que financiers qui seront déployés pour appliquer le plan… Quelles lignes de budget seront mises en place ? Nous espérons tous que ce ne sera pas ponctionné sur les crédits de l’agriculture ! J’en reviens d’ailleurs à l’indemnisation en cas d’attaque, conditionnée à la mise en œuvre des moyens de protection des troupeaux.
Ce plan manque globalement de précision. Et je dénonce l’absence totale de référence à l’étude menée par l’INRA qui conclut à la non protégeabilité des troupeaux face au loup. Quant à l’expérimentation en Aveyron, là non plus, aucune information !».
Eva DZ
éleveurs+ovins+loup
