National | Par Didier Bouville
Lors d’une conférence organisée à Paris le 30 novembre, le ministre de l’Agriculture français, Stéphane Travert (notre photo) a réagi à la communication de la Commission européenne sur l’avenir de la PAC.
«Le Commissaire a précisé qu’il souhaitait plus de flexibilité et de souplesse pour l’atteinte des objectifs communs qui auront été fixés. J’ai pu lire ou entendre que cela était compris comme une subsidiarité accrue ce qui bien sur ne serait pas acceptable pour maintenir une politique qui soit vraiment commune. J’y vois en revanche une opportunité pour la Pac de devenir plus simple et plus lisible à la fois pour les bénéficiaires et pour les citoyens. En tous les cas nous allons veiller à préserver une vision commune».
Le ministre a par ailleurs rappelé qu’il était opposé à un cofinancement national du 1er pilier. Le directeur général à l’agriculture de la Commission européenne Jerzy Bogdan Plewa a également voulu rassurer les craintes de renationalisation: «Plus de responsabilité ne signifie pas la renationalisation de la PAC», a-t-il explique. «Il n’y aura pas de révolution. Les Etats membres ne pourront pas faire ce qu’ils veulent».
La «renationalisation» dénoncée par les principaux syndicats agricoles
En attendant la position du Modef, le syndicalisme agricole français parle d’une même voix pour fustiger la communication de Bruxelles sur l’avenir de la Pac, présentée le 29 novembre. Après la FNSEA et les JA, la Coordination rurale et la Confédération paysanne ont également dénoncé, chacune dans un communiqué le 30 novembre, une «renationalisation» de la PAC. La Conf’ met en avant des «risques importants de distorsions de concurrence environnementales et sociales entre les États». Le syndicat estime qu’il «est important que les États s’accordent sur les objectifs mais aussi sur les moyens, bref, sur une vision globale de l’agriculture». La Conf’ souligne tout de même un point positif, la volonté de plafonner les aides et de pérenniser le paiement redistributif». Pour la CR, cette proposition de Bruxelles «accentue le libre-marché au sein de l’UE ne faisant qu’inciter les pays européens à se livrer entre eux à des pratiques concurrentielles déloyales à coup de dumping social ou fiscal…».
Coop de France craint «la mise en place de 27 Pac»
Coop de France exprime, dans un communiqué le 30 novembre, «son inquiétude quant au risque de re-nationalisation de la Pac que sous-tend la communication de la Commission». Les coopératives craignent «la mise en place de 27 Pac, sans compter les déclinaisons régionales possibles» et la création de «multiples distorsions de concurrence intracommunautaire».
Coop de France estime également que les propositions de Bruxelles «sur le volet économique» sont «timides» et «ne semblent pas à la hauteur des enjeux, alors que les grandes puissances économiques se sont toutes dotées d’instruments au service de la compétitivité de leur secteur agricole et agroalimentaire».
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