Catégorie : National

Par La rédaction

Chambres d’agriculture/coopératives: le Sénat supprime à son tour le non-cumul

Après l’Assemblée nationale le 22 janvier, le Sénat a donné son accord le 6 février à la prolongation d’une dérogation permettant à des administrateurs de coopératives de siéger aux bureaux des chambres d’agriculture, en passe d’être recomposées. La proposition de loi (PPL) de la députée macroniste Nicole Le Peih vise à maintenir une dérogation à la loi Egalim de 2018, qui avait organisé la séparation du conseil et de la vente en matière de pesticides, dans le but de prévenir les conflits d’intérêts. Le texte prévoit un «déport» pour les élus coopérateurs lorsque les travaux des chambres concernent le conseil. Alors que les premiers résultats des élections des chambres d’agriculture ont été proclamés le 6 février, la PPL «répond à un impératif électoral», a insisté la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, «afin de ne pas empêcher l’élection de nombreux candidats légitimes». Le Sénat a très légèrement modifié le texte de l’Assemblée nationale, ce qui obligera les parlementaires des deux chambres à se réunir en commission mixte paritaire lundi 10 février à 14h30, pour aboutir à un compromis qui ne fait aucun doute. Le texte pourra ainsi être promulgué avant le 5 mars, date limite de la constitution des instances des chambres départementales.

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Phytos: le principe «pas d’interdiction sans solution» inscrit dans la LOA, portée incertaine

Le Sénat a inscrit le 5 février dans le projet de loi d’orientation agricole (LOA) un principe selon lequel les pesticides ne pourraient être interdits sans «solutions» alternatives «économiquement viables». L’idée est dénoncée par la gauche, mais le gouvernement ne s’y est pas opposé. Malgré de gros doutes sur la portée juridique de cette notion, le Sénat l’a introduite dans l’article premier de la LOA, qui fixe les grands principes de la politique de la France en matière de souveraineté alimentaire. «On ne peut pas imaginer que les agriculteurs français soient sans solution, alors que des agriculteurs qui sont de l’autre côté de la frontière en ont», s’est justifié le sénateur LR Daniel Gremillet. Dans le détail, l’amendement issu d’une alliance droite-centristes appelle à viser «un haut niveau de protection des cultures, notamment dans le cadre du principe refusant des interdictions de produits phytopharmaceutiques sans solutions économiquement viables et techniquement efficaces». Cette mesure a été jugée «séduisante» par Annie Genevard, qui a rendu un «avis de sagesse». La ministre a néanmoins craint que cette disposition «ne résiste pas à la réalité des faits», rappelant que les autorisations de phytos relèvent de l’Anses.

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Lait/négociations commerciales: premières signatures autour de prix étales (coopératives)

Interrogé par Agra Presse le 5 février, à quelques semaines de la fin des négociations commerciales annuelles, Luc Vergaeghe, secrétaire général de la Coopération laitière rapporte des «retours inquiétants» des adhérents du réseau, avec «des demandes de déflation généralisées», l’absence de prise en compte des charges industrielles et des demandes de promotion supérieures à l’an passé. Selon une enquête interne menée la semaine dernière, le nombre de contrats signés était compris «entre 0 et 25%», soit un niveau «très faible» par rapport à l’an passé, indique l’éleveur laitier des Hauts-de-France, administrateur chez Sodiaal. Les contrats ont en moyenne abouti à des évolutions neutres des tarifs, ce qui ne convient pas aux coopératives, qui s’attendent à manquer de lait au printemps en raison des répercussions de la fièvre catarrhale ovine (FCO). «Il pourrait y avoir des arbitrages à faire avec l’exportation, ce que nous ne souhaitons pas», explique l’administrateur. Dans le cadre de la proposition de loi sur le relèvement du seuil de revente à perte (SRP+10) du député Travert, le réseau des coopératives laitières demande un élargissement des débats à l’encadrement des promotions.

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LOA : Sénat et gouvernement s’accordent sur des «conférences de la souveraineté alimentaire»

Lors de l’examen du projet de loi d’orientation agricole (LOA), les sénateurs ont instauré le 5 février des «conférences de la souveraineté alimentaire», pour permettre aux filières de définir collégialement des «objectifs à dix ans» avec «l’accompagnement» de l’Etat. L’amendement du gouvernement, adopté avec l’avis favorable de la commission, vise «la progression de la souveraineté alimentaire de la Nation». Réunissant les représentants des filières aux conseils spécialisés et des interprofessions, ces conférences seront organisées «en 2026» sous l’égide de FranceAgriMer. «Chaque stratégie par filière fait l’objet d’un rapport à mi-parcours, d’après le texte. Ce rapport analyse les éventuelles raisons de l’écart aux objectifs déterminés dans la stratégie de la filière et formule des recommandations.» Invitée par l’Afja (journalistes agricoles) le 3 février, la ministre Annie Genevard avait parlé de cette nouvelle «méthode», justifiée par la diversité des besoins. Par exemple, en volailles de chair, l’enjeu est de «produire une entrée de gamme de qualité et de travailler sur l’acceptabilité sociales des poulaillers» ; en fruits en légumes, l’accent est plutôt mis sur les impasses techniques.

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Lait : Lactalis refuse d’indemniser les éleveurs en rupture de contrat, selon l’Unell

«Lactalis refuse d’ouvrir la discussion sur une indemnisation collective» des éleveurs avec qui il rompt son contrat, a annoncé Yohann Serreau, le président de l’association d’organisations de producteurs (AOP) Unell, le 4 février en conférence de presse. En septembre 2024, le n°1 français du lait a annoncé une réduction de sa collecte et la rupture de ses contrats avec 272 éleveurs de l’ouest et de l’est. Les premiers courriers de résiliation ont été envoyés «la semaine dernière», selon l’AOP qui regroupe 5200 éleveurs livrant Lactalis. Les producteurs concernés ont désormais 18 mois (jusqu’au 31 juillet 2026 au plus tôt) pour trouver une nouvelle laiterie. Fin janvier, l’AOP a présenté «au moins une solution» de collecte à chaque producteur concerné. Ces propositions restent «fragiles», selon le président de l’Unell, et nécessiteront des investissements non anticipés de la part des éleveurs (tank à lait, parts sociales de coopératives, cahiers des charges). D’où la demande de «négociation amiable» pour une indemnisation collective formulée par l’Unell. De son côté, Lactalis privilégie «une approche individualisée», a-t-il indiqué à l’AFP (indemnisations individuelles prévues dans les contrats). Selon Yohann Serreau, l’industriel «considère que les producteurs qui trouveront une solution ne subiront pas de préjudice».


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Salon de l’agriculture : après le chaos de 2024, volonté de mieux encadrer les politiques

«Il y a des règles à respecter»: les organisateurs du Salon international de l’agriculture, qui s’ouvre le 22 février à Paris, ont affiché le 4 février leur volonté de mieux encadrer les visites politiques et appelé syndicats et agriculteurs à privilégier les «échanges». «Je ne veux plus revoir de visiteurs, le premier samedi, empêchés de rentrer dans le Salon de l’agriculture», a averti son président Jérôme Despey lors d’une conférence de presse, en allusion au chaos de l’ouverture de l’édition 2024 en marge de la visite d’Emmanuel Macron. Dans un contexte de colère des agriculteurs, des dizaines de manifestants – arborant des signes distinctifs de trois syndicats – avaient forcé une grille, décidés à se faire entendre du chef de l’État, et des heurts avec la sécurité avaient retardé de plusieurs heures l’ouverture au public du hall 1. «Ces messages-là, je les ai fait passer au président de la République, au Premier ministre, aux ministres, à tous les partis politiques», a ajouté M. Despey. «J’attends de ce salon qu’il soit une respiration», a déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard lors de la conférence de presse, reconnaissant le côté «sportif» de l’accueil des politiques.


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Porc : environ 3000 cas d’hépatite E par an, en hausse via une meilleure surveillance

Environ 3000 humains affectés par l’hépatite E ont été recensés en France en 2022 et 2023 selon les données du Centre national de référence (CNR) reprises dans un rapport publié ce 4 février par l’Anses. L’agence sanitaire attribue la forte augmentation des cas (seulement 200 cas en 2009) à une meilleure surveillance de cette maladie du foie (en général), qui selon elle se contracte essentiellement en France en élevage de porcs, au contact de foie de porc cru ou en consommant des aliments à base de foie de porc insuffisamment cuits. Le nombre de patients testés a atteint 95 000 en 2023, contre seulement 2 150 en 2009, permettant d’établir un taux de cas positifs de 3,3% contre 9,6%, en forte décroissance. En publiant cette mise à jour, l’Anses rappelle l’avis qu’elle avait publié sur l’hépatite E en 2013 et invite à compulser sa fiche de danger. Une infection par le virus de l’hépatite E se traduit par des symptômes dans moins de 30% des cas, et affecte en particulier dans les pays industrialisés des personnes de plus de 55 ans ou présentant un déficit immunitaire. «Tous les aliments contenant du foie de porc cru (figatelli, saucisses de foie de porc crues, fraîches ou sèches, quenelles de foie) sont des aliments à risque et ne doivent pas être consommés crus», établit l’Anses.


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Viande : l’Iddri dessine un scénario de baisse de consommation socialement différencié

Dans une étude parue le 3 février, l’Iddri estime possible de réduire la consommation moyenne de viande des Français de 15% d’ici 2035 (par rapport à 2023) «sans ruptures majeures dans la société et l’alimentation». Cette réduction – qui atteindrait 11% en terme de consommation totale, toutes espèces confondues – serait compatible avec les recommandations nutritionnelles. Elle constituerait «une première étape» avant une accélération de la réduction pour atteindre les objectifs environnementaux en 2050. L’originalité de ce scénario baptisé TRAMe 2035? Il explore des baisses différenciées selon 12 groupes sociaux, en fonction de leurs contraintes et de leurs «prédispositions à l’alimentation durable». La baisse potentielle varierait ainsi de 4% (familles rurales modestes) à 36% (femmes seules) ; les «familles aisées diplômées» pourraient manger 26% de viande en moins, quand les «familles urbaines modestes» en consommeraient 10% de moins. Pour y parvenir, le think tank propose plus classiquement de faire évoluer les «environnements alimentaires» dans une logique de «moins, mais mieux» : offre en grandes surfaces, campagnes de communication, baisses des prix des substituts végétaux, etc.

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LOA : Genevard va proposer des «conférences de la souveraineté alimentaire»

Alors que les sénateurs débutent l’examen de la loi d’orientation agricole (LOA) le 4 février, la ministre de l’Agriculture compte proposer dans ce cadre des «Conférences de la souveraineté alimentaire», au cours desquelles «les filières elles-mêmes vont élaborer, avec l’État, un plan de souveraineté alimentaire à dix ans». Une nouvelle «méthode» qu’Annie Genevard a justifié par la diversité des besoins. Par exemple, en volailles de chair, l’enjeu est de «produire une entrée de gamme de qualité et de travailler sur l’acceptabilité sociales des poulaillers»; en fruits en légumes, l’accent est plutôt mis sur les impasses techniques. «Chaque année, FranceAgriMer évaluera les évolutions», a précisé Mme Genevard lors de la remise du Grand prix 2023 de l’Afja (journalistes agricoles). Dans son article 1, la LOA inscrit dans le Code rural l’objectif de souveraineté alimentaire, ainsi que le principe d’une programmation pluriannuelle de l’agriculture. Plus largement, après un «acte 1 consacré à la concrétisation des engagements», Annie Genevard veut enclencher un «acte 2» pour le Salon de l’agriculture, autour de «trois grands chantiers»: «réarmement de la puissance alimentaire» (renouvellement des générations, compétitivité, adaptation aux changements climatiques et géopolitiques); «restauration de la confiance entre agriculteurs et pouvoirs publics» (simplification, Egalim); et enfin «restaurer le lien» entre agriculteurs et citoyens.


Par La rédaction

Taxes américaines : Trump lance une guerre commerciale, le Canada réplique

Le président américain Donald Trump a officiellement mis sa menace à exécution: les États-Unis vont imposer, à compter du 4 février, des droits de douane de 25% sur les importations du Canada et du Mexique (à l’exception du pétrole canadien soumis à un droit réduit de 10%). Également dans le viseur de la Maison-Blanche, la Chine voit ses exportations être taxées, mais à un niveau moindre (10%). Trump justifie sa mesure par «la menace extraordinaire posée par les immigrants illégaux et les drogues». En réponse, le gouvernement canadien a déjà annoncé la mise en place de rétorsions, à compter du 4 février, imposant des droits supplémentaires de 25% sur 1256 produits pour un montant de 30 milliards de dollars canadiens (Md$ CA), dont plusieurs produits agroalimentaires (volailles, œufs, saucisses, blé dur, produits laitiers, certains fruits et légumes). «Ces contre-mesures demeureront en place jusqu’à ce que les États-Unis éliminent leurs tarifs contre le Canada», indique le ministère des Finances canadien. À cela devrait s’ajouter prochainement une deuxième vague de mesures d’une valeur de 125 Md$ CA qui concernera aussi l’agriculture (notamment le bœuf et le porc). En parallèle, Ottawa va porter le différend devant l’OMC. De son côté, le Mexique, qui avait aussi annoncé des rétorsions, a réussi à négocier, le 3 février avec Trump, une suspension temporaire des droits pour un mois.