National | Par Didier Bouville
Photo Actuagri
A la sortie d’une réunion avec la secrétaire adjointe de l’Elysée et le ministre de l’Agriculture, les représentants nationaux de la FNSEA et des JA ont appelé à la suspension du mouvement national du 27 novembre, alors que plusieurs centaines de tracteurs bloquaient depuis tôt le matin le boulevard périphérique de Paris.
Ils estiment d’ores et déjà avoir obtenu des assurances de l’Elysée et de Varenne concernant les zones de non-traitement (phytos), alors qu’un décret et un arrêté doivent paraitre prochainement sur ce dossier. Le gouvernement aurait offert des gages sur la possibilité de distance nulle en cas d’avis en ce sens de l’Anses pour certaines pratiques (ex. buses anti-dérive), alors qu’un flou régnait sur ce point, selon la profession.
«La position du gouvernement est de s’appuyer sur la science, rien que la science toute la science, et nous sommes tombés d’accord avec JA et FNSEA pour dire la science, rien que la science, toute la science», a déclaré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume à la sortie de la réunion. L’Elysée et Varenne auraient également donné des gages concernant le niveau de contrôle et de sanction concernant le respect de la loi Egalim durant les négociations commerciales.
Au cours de la journée, le ministre a plusieurs fois apporté son soutien au mouvement, sur les thèmes de l’«agribashing» et du «revenu des producteurs». Les syndicats n’ont pas obtenu le rendez-vous demandé avec le Président de la république lui-même, mais à défaut, ils ont rendez-vous mardi 3 décembre avec le Premier ministre.
Un millier de tracteurs sur le périphérique parisien
Des centaines d’agriculteurs ont convergé le 27 novembre vers Paris à l’appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs, où ils ont bloqué le périphérique durant toute la journée, en attendant d’être reçus par des représentants de l’Elysée en fin d’après-midi. «Aujourd’hui, selon le comptage du ministère de l’intérieur, 1.086 tracteurs sont sur Paris. C’est un très haut chiffre, une très grosse mobilisation», a déclaré M. Guillaume devant le Sénat dans l’après-midi.
Selon leurs propres estimations, entre 800 et 900 tracteurs sont venus de six régions entourant la capitale. Ils devaient se rassembler dans la matinée sur l’avenue Foch, quartier cossu dans l’ouest de la capitale, où les forces de l’ordre les attendaient, mais ont choisi de mener des opérations escargot sur le périphérique et n’avaient toujours pas passé la porte Dauphine à 17H00.
Parallèlement, environ 200 agriculteurs, venus à pied ou en voiture, sont restés massés au carrefour entre les Champs-Elysées et l’avenue George V, selon un journaliste de l’AFP sur place. La mobilisation a également touché les régions de Lyon, du Mans et de Toulouse. Dans le Puy-de-Dôme, une trentaine de tracteurs et environ 150 agriculteurs, selon la FNSEA.
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