Aveyron | Par Iabelle Sicard
Maxence Rey, 23 ans est originaire de Camjac. Depuis son plus jeune âge, il baigne dans ce milieu agricole à travers le métier de son père éleveur de bovins viande.
Pour l’instant Maxence travaille depuis 3 ans dans un GAEC, en qualité de salarié agricole. Il étoffe ainsi ses compétences et prépare son entrée dans la profession d’éleveur.
En effet, même si aucune échéance précise n’est fixée pour son installation sur la ferme familiale, il sait déjà ce qu’il a envie de faire et commence à mûrir son projet.

Il envisage d’ici deux ans environ de créer un GAEC avec son père et d’adosser à la production de veaux gras existante, un atelier porcin.
En effet, Maxence souhaite à l’avenir pouvoir s’épanouir dans sa vie professionnelle. Il souhaite également pouvoir profiter d’une vie personnelle et sociale comme tout le monde. L’élevage porcin peut répondre en partie à cet objectif avec un travail plus normé, plus régulier et plus automatisé.
«Que chaque agriculteur y trouve son compte»
Face à la diminution du nombre d’exploitations sur son secteur, qui souvent sont démembrées pour partir à l’agrandissement, il considère que l’ensemble de la profession doit promouvoir avant tout le renouvellement des générations et le travail en collectif. Maxence souhaite également que le travail d’astreinte en élevage puisse être réduit. «Cela peut passer par une mécanisation ou une robotisation plus développée. Le salariat peut être une solution pour nos exploitations familiales. Mais il est primordial de ne pas rester seul sur son exploitation. Il faut aussi que la jeune génération puisse vivre de son métier. Cela passe par la création de valeur ajoutée. Pour certains agriculteurs les circuits courts ou de proximité peuvent faire partie de la solution, pour d’autres ce sera d’autres choix… Il suffit juste que chaque agriculteur y trouve son compte».
A la question de la fragilité de l’agriculture face au changement climatique, à l’apparition de nouvelles maladies, ou de crises conjoncturelles ou structurelles, Maxence semble avoir bien pris en compte les potentielles répercussions que cela peut induire sur sa prochaine activité économique. Mais il fait preuve d’une certaine dose de résilience.
S’adapter quoi qu’il arrive
«Dans ce métier, on travaille avec du vivant, et je sais qu’on peut avoir des problèmes sanitaires. Sur le volet environnemental et climatique, ma génération vit avec et devra s’adapter quoi qu’il arrive. Par contre, comme beaucoup d’agriculteurs comme nous travaillons avec la nature, je ne suis pas opposé à préserver cette nature. Mais il faudra qu’on soit accompagné techniquement et financièrement pour qu’on puisse s’adapter. Il faudra également que l’on nous laisse le temps pour le faire. J’ai la volonté de bien faire, d’être bon techniquement, de prendre soin de mes animaux. J’apprécie aussi la sélection génétique».
Et de conclure : «Dans un monde idéal et pour l’agriculture de 2030, je souhaiterai que le monde agricole soit reconnu à sa juste valeur pour tout ce qu’il apporte à la société et qu’on soit davantage entendu. Je voudrais surtout qu’il y ait plus de jeunes qui s’installent et enfin qu’on nous simplifie toute cette paperasse».
Isabelle Sicard