Lors de ses vœux au monde agricole, jeudi 25 janvier, dans le Puy-de-Dôme, Emmanuel Macron a plaidé pour remettre «l’éleveur au milieu de la montagne» en réfléchissant à la «place» du loup «dans des écosystèmes qui lui pré-existent». Le point de vue de François Giacobbi (notre photo), responsable professionnel du dossier «loup» en Aveyron.
– Quelle est votre réaction, au moment où se discute le 4ème plan Loup national ?
«Le Président de la République nous a surpris, dans le bon sens ! Il prend le contre-pied d’orientations qui nous jugions inacceptables au moment ou se termine la consultation publique concernant le nouveau plan loup 2018-2023. Il a en effet déclaré publiquement qu’il voulait mettre l’éleveur au milieu de la montagne, et qu’il fallait prendre en compte l’antériorité de l’élevage, de la pratique de l’agropastoralisme, par rapport à l’essor du loup dans nos régions.
– Ce jugement contraire à ce qui a été entendu dans les ministères concernés semble vous satisfaire ?
Tout à fait ! Il faut en effet que le loup s’adapte à l’agro-pastoralisme et non l’inverse. C’est un changement de dialogue qui nous satisfait et qui doit maintenant être suivi par des actes concrets. Je ne comprendrai pas que les deux ministères concernés, l’agriculture et la transition écologique et solidaire, ne tiennent pas compte de la déclaration du chef de l’Etat. La rédaction définitive du 4ème plan loup national doit donc évoluer dans le sens du propos tenu par Emmanuel Macron.
– Cette déclaration va-t-elle modifier votre travail avec la préfecture de l’Aveyron ?
Nous allons continuer à travailler et à discuter avec la préfète de l’Aveyron, l’Etat, dans le sens du propos exprimé par le Président de la République lors de ses vœux à la profession agricole. Le fait que le chef de l’Etat parle du dossier loup au cours d’une telle cérémonie est à nos yeux fondamental, et un élément nouveau pour la rédaction du prochain plan loup qui doit être appliqué après le mois de juin prochain !».
Recueilli par Didier BOUVILLE
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 1er février 2018.
éleveurs+ovins+loup