National | Par Didier Bouville

Libre-échange UE/Canada : « les éleveurs scandalisés » (FNB)

L’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, dont la conclusion a été annoncée le 18 octobre à Bruxelles, éliminera à terme plus de 92 % des droits de douane bilatéraux dans le secteur agricole et agroalimentaire. Seuls la viande de volaille et les œufs et produits à base d’œuf sont exclus de cette libéralisation. Il assurera aussi une protection renforcée pour 145 indications géographiques de l’UE et facilitera ses exportations de vins au Canada.

Dans les secteurs dits sensibles, les deux parties ouvriront des quotas d’importation tarifaires : du côté canadien, 16 800 tonnes de fromages fins et 1 700 t de fromage industriel (en plus du contingent existant de 13 400 t) ; du côté européen, 35 000 t de viande bovine fraîche (y compris le contingent existant de 4 162 t) et 15 000 t de viande bovine congelée sans hormones à droit nul, 75 000 t de viande porcine (sans ractopamine) et 8 000 t de maïs doux du côté européen.

Les éleveurs de viande bovine sont « scandalisés » par l’accord, réagit la FNB dans un communiqué le 18 octobre. Ils dénoncent des ouvertures de contingent « inacceptables ». 50 000 tonnes de viandes bovines canadiennes en bénéficieront, contre 1 000 tonnes environ actuellement, d’après le secrétaire général Jean-Pierre Fleury, interrogé par l’AFP.

Leur garantie de traçabilité et de sécurité alimentaire n’est pas la même, rappelle la FNB, avec aussi des « normes bien moins contraignantes en matière de respect de l’environnement et du bien-être animal ». « Quant au sujet des hormones et autres activateurs de croissance de substitution, il est clair que le doute subsistera en permanence sur les contingents des viandes importées des pays tiers, quand on sait que leur usage est la règle générale à l’extérieur de l’Europe », poursuit le communiqué.

L’accord UE/Canada est d’autant plus préoccupant que Bruxelles a entamé au printemps des négociations en vue d’un accord similaire avec les États Unis. Or, les coûts de production en Amérique du Nord sont inférieurs de 30 à 40 %, selon Jean-Pierre Fleury.

Toutes les actualités

Sur le même sujet

En se basant sur un échantillon de 215 exploitations de la base de données nationale Inosys, l’Idele (institut technique) a publié une étude pour mesurer l’effet des robots de traite sur les revenus d’une exploitation, alors que les systèmes robotisés sont en développement soutenu (environ 20% des fermes en 2020, contre 10% huit ans auparavant). L’étude conclut que « les revenus moyens générés par ces deux systèmes (robotisé ou conventionnel, NDLR) sont équivalents et avoisinent 2 Smic par unité de main-d’œuvre » sur la période étudiée 2014-2022. L’étude constate aussi que « les élevages robotisés présentent une plus grande variabilité selon la conjoncture économique ». Lorsque la conjoncture est défavorable, la traite conventionnelle dégage plus de revenus, alors que «…