National | Par Didier Bouville
À la veille des élections européennes (26 mai), les organisations et coopératives agricoles de l’UE réunies au sein du Copa-Cogeca ont lancé le 6 mai leur propre campagne, #WeFarm4EU, sur la base d’un manifeste détaillant les priorités du secteur pour le nouveau cycle institutionnel de l’Union 2019-2024.
Alors que « l’agriculture ne fait pas partie de l’héritage familial » de nombreux futurs eurodéputés », cette campagne est motivée par le fait qu’ « il y aura beaucoup à faire » au cours de la prochaine législature, « face au dénigrement constant de l’agriculture et au simplisme des solutions proposées », a déclaré aux journalistes Pekka Pesonen, le secrétaire général du Copa-Cogeca. « Nous devrons mener des débats compliqués sur le renouvellement générationnel, le faible revenu agricole, les futures pratiques agronomiques, la volatilité des marchés et les effets du changement climatique », a-t-il précisé, appelant agriculteurs et habitants des zones rurales à voter.
Coop de France présente un «projet européen»
Coop de France a présenté, le 6 mai, un «projet européen» rassemblant une vingtaine de propositions, ayant trait aussi bien à la réforme la Pac, qu’au droit de la concurrence, ou à la recherche et à l’innovation. Dans ce projet intitulé «Protection doit rimer avec ambition», Coop de France rappelle l’ensemble de ses positions sur les sujet européens. Par exemple, un budget important pour la Pac, des outils pour «atténuer les impacts excessifs de la volatilité et des aléas», une compensation des handicaps naturels.
Globalement, la fédération veut rappeler que «l’Europe ne peut se contenter d’une logique autocentrée sur ses problématiques internes, explique son président Dominique Chargé, cité dans le communiqué. Le projet européen doit permettre de concilier protection et ambition pour redevenir un acteur qui pèse sur la scène internationale».
Renaissance veut défendre «un pacte de soutenabilité» pour les Européennes
La liste Renaissance (LREM) pour les élections européennes défendra dans son programme la mise en place dans l’UE d’un «pacte de soutenabilité, sur le modèle de celui de stabilité» qui impose notamment aux États membres d’avoir un déficit public inférieur à 3% du PIB, a indiqué Pascal Canfin, numéro deux de la liste au JDD le 5 mai. «L’indicateur pourrait être les émissions de CO2», a-t-il précisé.
Le programme, qui doit être dévoilé le 9 mai prochain après plusieurs reports, devrait également proposer «un accord sur la biodiversité calqué sur l’accord de Paris» devant «conditionner les futurs traités de libre-échange» et reprendre les propositions de la lettre d’Emmanuel Macron sur l’Europe (taxe carbone aux frontières de l’UE, division par deux des pesticides en 2025, « évaluation scientifique indépendante » des substances dangereuses pour l’environnement…), indique l’hebdomadaire.
Le programme devrait par ailleurs avoir un chapitre consacré à la transformation de l’Europe en «puissance verte» avec des mesures concernant la fin des voitures à essence et diesel d’ici 2040 ou un plan d’investissement de «1000 milliards d’euros d’ici à 2024» pour la transition écologique.
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