Suite à la clôture de la campagne de suivi du loup (Canis Lupus) le 31 mars dernier, et après compilation et évaluation des données recueillies par ses membres, le réseau Loup/Lynx de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publie le bilan du suivi hivernal de la population de loups en France pour l’hiver 2017/2018.
Au total, ce sont 1 778 indices qui ont pu être enregistrés lors du dernier suivi hivernal. Parmi ce chiffre, 757 indices permettant de contribuer réellement à estimer l’effectif de la population concernée ont été retenus pour dresser le bilan de la population française (traces et empreintes, observations visuelles, piégeage photographique, dépouilles).
Une expansion démographique et spatiale continue
L’évolution de l’indicateur de tendance démographique (EMR) confirme la croissance de la population de loups en France. L’indicateur d’effectif, mesuré en fin du suivi hivernal, s’inscrit dans la continuité d’une progression démographique globale de l’espèce sur le long terme et à l’échelle nationale.
Sur la base du dernier modèle d’estimation des effectifs (CMR), la conversion de l’indicateur hivernal d’EMR correspondrait à un effectif estimé en sortie d’hiver 2017-2018 à environ 430 individus (intervalle de prédiction : 387-477) soit un taux de croissance annuel de près de 20%.
Le nombre de ZPP (zone de présence permanente) augmente lui aussi très nettement, passant de 57 ZPP détectées en sortie d’hiver 2016-2017 à 74 ZPP en sortie d’hiver 2017-2018. Cela représente une augmentation de 30%.
Parmi ces zones de présence permanente, 57 sont désormais constituées en meutes (à partir de trois individus ou avec une reproduction avérée) contre 42 à l’issue de l’hiver précédent. La progression du nombre de meutes est ainsi de 35% par rapport à l’an dernier.
Il faut ajouter à ces groupes territorialisés 15 ZPP qui ne sont pas constituées en meute (animal seul ou couple), en général sur le front de colonisation, contre 11 au dernier bilan. Aucun indice n’a été détecté cet hiver pour seulement 2 ZPP (les parties blanches sur l’histogramme en bâtonnets ci-dessous).
Pour mémoire, six nouvelles zones de présence permanente avaient déjà été identifiées lors des suivis estivaux 2017 par hurlements provoqués (meutes) :
– Gourdan (département des Alpes Maritimes)
– Sainte Croix (dans le Var, au sud du lac portant le même nom)
– Centre Var (à l’est du département du Var)
– Lauzière (département de la Savoie, entre Maurienne et Tarentaise)
– Haut Breda (en Isère, en versant ouest du massif de Belledonne)
– Valbonnais (au sud est du département de l’Isère)
En conclusion, tous les indicateurs dont dispose le réseau Loup/Lynx de l’établissement public (meutes, loups en phase de colonisation, populations de loups) indiquent que l’espèce est en phase d’expansion rapide sur l’ensemble du territoire national, mais qu’elle n’a pas encore atteint le seuil de viabilité prévu par le Plan national d’action (PNA) Loup fixé à 500 individus.
Source : www.oncfs.gouv.fr
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