National | Par Didier Bouville
Le gouvernement va autoriser la mise en place d’une «soixantaine» de retenues d’eau sur le territoire entre 2019 et 2022 pour mieux gérer l’irrigation des terres agricoles, toujours plus affectées par les sécheresses, a affirmé le 29 août Didier Guillaume sur CNEWS.
Alors que ces projets sont régulièrement attaqués devant les tribunaux administratifs par les associations de défense de l’environnement, le ministre a rappelé avoir, avec le ministère de la Transition écologique, «obtenu une instruction arbitrée par le Premier ministre» pour «à nouveau faire des retenues d’eau».
Les retenues vont «se faire sur des projets de territoire discutés» avec les écologistes, a affirmé Didier Guillaume, appelant au «pragmatisme» pour que l’agriculture «soit résiliente et puisse avancer». D’après lui, les agriculteurs utilisent «30% de moins d’eau aujourd’hui qu’il y a 10 ou 15 ans» et sont toujours plus nombreux à s’engager dans la «transition agroécologique».
«Si on veut continuer à avoir une agriculture française et ne pas importer (des produits agricoles, NDLR) dont nous ne voulons pas, alors il faut que l’agriculture française soit résiliente», a-t-il martelé.
Sécheresse: 20% du territoire soumis à des restrictions d’eau (ministère)
Près de 20% du territoire métropolitain est concerné par des «mesures de limitation ou de suspension des usages de l’eau» (contre 4% en 2018), a indiqué le ministère de la Transition écologique dans un communiqué du 29 août. Ce bilan a été communiqué à l’issue d’une réunion du Comité de suivi hydrologique autour de la secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon.
«La pression sur la ressource en eau s’accentue», commente le ministère, qui pointe du doigt la situation du centre de la France, où la «sécheresse des sols est particulièrement sévère» et les niveaux des nappes «particulièrement bas».
Selon le ministère, 41 départements ont pris, ces dernières semaines, des «arrêtés de crise imposant l’arrêt des prélèvements d’eau non prioritaires» (dont l’irrigation), afin de «préserver les usages prioritaires».
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