National | Par Didier Bouville
Si la consommation de lait de brebis progresse chez les Français, elle est encore occasionnelle et les produits au lait de brebis restent moins bien connus que les produits au lait de chèvre ou au traditionnel lait de vache.
70 % des Français déclarent consommer des produits aux lait de brebis, indique une étude réalisée par l’institut CSA Research pour le compte de FranceAgriMer, parue fin 2018. Ce niveau de consommation est inférieur à celui du lait de vache (93 %) mais similaire à celui du lait de chèvre (72 %). Cette famille de produits est néanmoins consommée de façon plus irrégulière – 44 % en mangent une fois par semaine au moins, contre 54 % pour le lait de chèvre et 88 % pour le lait de vache – mais bénéficie d’une image positive, les Français lui attribuant une note de 7,4/10, reconnaissant leur goût atypique, les percevant comme bons pour la santé, et appréciant leur lien fort avec le terroir et leur fabrication artisanale.
Les fromages au lait de brebis obtiennent une note d’image de 7,1/10, loin devant le fromage blanc ou la faisselle (5,4/10), le yaourt nature (5,3/10), le lait et les desserts lactés (4,7/10). Cependant, ces fromages demeurent parfois mal identifiés par les consommateurs, en particulier le Roquefort, puisque 38 % des personnes interrogées pensent que c’est un fromage au lait de vache. De ce fait, 87 % de la population française consomment effectivement du fromage au lait de brebis, alors que seuls 65 % déclarent en consommer. A noter que le Roquefort est moins plébiscité que les fromages basques, au goût plus consensuel au sein du foyer.
Une tendance nouvelle mais des a priori à lever
Parallèlement, la consommation d’ultra-frais brebis se développe avec 29 % des Français qui déclarent en consommer. Une tendance nouvelle, puisque 67 % de ces consommateurs d’ultra-frais ont commencé à en manger il y a moins de cinq ans (comparativement, 72 % des consommateurs de fromages de brebis ont commencé à en manger il y a plus de cinq ans). Cette consommation est portée par le yaourt nature (18 % des Français en consomment), le fromage blanc/faisselle (14 %) et le yaourt aromatisé (13 %), alors que la consommation de desserts lactés et de lait de brebis reste plus marginale (respectivement 9 % et 6 %).
Le principal handicap de cette catégorie de produits reste l’apriori sur son goût, indique l’étude : la perception de l’intensité du goût des produits ultra-frais brebis est différente entre consommateurs et non-consommateurs, ces derniers considérant le goût comme fort à 64 %, contre 36 % des consommateurs d’ultra-frais brebis. D’où, pour la filière, une nécessité d’éduquer les non-consommateurs au goût de ces produits, tout en mettant parallèlement en avant d’autres qualités reconnues comme leur production plus souvent biologique, et le fait qu’ils représentent une bonne alternative au lait de vache.
Enfin, les Français interrogés expriment leur besoin d’être rassurés sur l’origine des produits et sur les conditions d’élevage. L’information et l’étiquetage sur les produits et dans les rayons apparait donc aussi comme une piste pour faciliter la consommation des produits laitiers de brebis.
Actuagri
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