National | Par La rédaction

La FNSEA propose un « projet de loi pour entreprendre en agriculture »

Les syndicats majoritaires FNSEA et JA proposent un texte « clés en main » reprenant le projet de LOA, complété de leurs revendications et de précédents « engagements » de l’exécutif. Une manière de tenter d’imposer leur calendrier face à un gouvernement démissionnaire.

La nature a horreur du vide, paraît-il. Un adage qui s’applique aussi en politique. Alors que les députés nouvellement élus n’ont pas démarré leurs travaux et qu’Emmanuel Macron n’a pas encore nommé le nouveau Premier ministre, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) ont présenté, lors d’une conférence de presse le 29 août, leur « projet de loi pour entreprendre en agriculture ». Maladresse ou sous-entendu ? Le vocable « projet de loi » désigne habituellement les projets de texte déposés par le gouvernement, quand les « propositions de loi » sont le fait des parlementaires.

Ce texte « clés en main », selon le président de JA Pierrick Horel, reprend le projet de loi d’orientation pour l’agriculture (PLOA), « suspendu depuis la dissolution de l’Assemblée », comme le rappelle son homologue de la FNSEA Arnaud Rousseau. Les deux syndicats y ont ajouté des « engagements » de l’exécutif obtenus après les manifestations de début 2024, ainsi que leurs revendications portées à cette occasion. « Le PLOA n’était pas complet, on l’a complété », résume M. Rousseau. Le projet de texte syndical comprend 39 articles répartis en six titres : souveraineté alimentaire, transitions, revenu, attractivité du métier, installation-transmission et simplification. Les seuls thèmes qui ne sont pas abordés sont le foncier – qui avait été exclu du PLOA – et le statut d’agriculteur actif – qui relève du niveau européen.

Fiscalité, pesticides, Egalim

Le « projet de loi » FNSEA-JA comporte peu de nouveautés, mais compile les revendications de longue date du tandem majoritaire. Il s’agit pour les syndicats de concrétiser des mesures annoncées, mais non encore appliquées, comme la pérennisation du TO-DE (exonération de charges pour les employeurs de saisonniers), ou encore l’abandon de la trajectoire de hausse de fiscalité du GNR. Le projet de texte comprend aussi de nombreuses dispositions fiscales : transmission, dotation pour épargne de précaution, défiscalisation du cheptel bovin, etc.

Sur les pesticides, les syndicats majoritaires souhaitent abroger le conseil stratégique obligatoire, ainsi que la séparation entre vente et conseil – que le gouvernement prévoyait de réformer. Ils proposent aussi d’inscrire le principe « pas d’interdiction sans solution » dans le Code rural. Tout en lui donnant une portée très concrète : permettre au ministre de l’Agriculture de passer outre une interdiction de l’Anses, « pour des raisons d’équité concurrentielle ou de souveraineté alimentaire » (article 10). La FNSEA et les JA espèrent aussi remettre sur la table les allègements de procédures ICPE qui avaient été jugés irrecevables lors du débat sur le PLOA à l’Assemblée.

Dernière chance avant la « désespérance » et la « colère »

Concernant les relations commerciales, les syndicats refusent toute « loi Egalim 4 » et ne proposent pas de prix plancher, comme promis par Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture. Dans leur projet, « nous voulons sécuriser la matière première agricole partout, pour tous les acteurs » – y compris la restauration –, indique Pierrick Horel. Tout en inscrivant le principe, cher à Arnaud Rousseau, de deux dates butoirs dans les négociations commerciales : une entre producteurs et industriels, puis une autre entre industriels et distributeurs, pour permettre la « construction du prix en marche avant ».

« On a mis quelque chose de sérieux sur la table. Maintenant, on attend autant de sérieux en face de nous », dans le gouvernement, a martelé Arnaud Rousseau. Il s’agit pour le tandem FNSEA-JA de tenter d’imposer son calendrier, alors que les travaux parlementaires ne reprendront qu’en octobre. Le président de la FNSEA s’est dit « respectueux du travail parlementaire », ciblant surtout l’exécutif. En brandissant ce « projet de loi » comme une dernière chance pour « obtenir des réponses concrètes ». À défaut, menace Arnaud Rousseau, la « désespérance » et la « colère » pourraient ressurgir dans le monde agricole.

YG –

Toutes les actualités
PetitesAnnonces
Bovins

V Mâles Aubrac 15 mois repro incrits HB TGS dociles bonnes origines. Tél 06 51 84 10 32

Véhicules agricoles

A louer remorque pour saison ensilage 36m3, freinage à air ou hydraulique. Convient pour groupe de particuliers ou en complément pour entrepreneurs. Disponible pour toute la saison. Tél 06 47 53 34 36 (Naucelle – 12)

Sur le même sujet

Les élections aux Chambres d’agriculture qui se sont déroulées du 15 au 31 janvier ont rendu leur verdict (Pour l’Aveyron ce sera ce vendredi dans la soirée). La FNSEA conserve sa majorité en nombre de Chambres départementales mais en perd quelques-unes au profit de la Coordination rurale. La Confédération paysanne accuse également de la perte en ligne.  © CS Actuagri Les résultats définitifs ne seront connus que dans quelques jours quand le ministère de l’agriculture les aura totalement consolidés. Cependant, alors que plus que 90 % des dépouillements ont été effectués, les grandes tendances sont connues. La FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) restent majoritaires en nombre de Chambres d’agriculture. Elles emportent environ 80 Chambres sur 100. «C’est un score que…