National | Par Didier Bouville
L’assemblée générale de la FNSEA s’est tenue le jeudi 18 juin, par visioconférence (photo Actuagri). L’occasion de pour les 421 délégués des différentes fédérations de renouveler les instances dirigeantes de la FNSEA. Cette dernière entend tirer les leçons de la crise du Covid-19 «pour promouvoir une agriculture productive et durable» et défendre la souveraineté alimentaire et solidaire.
Avant d’ouvrir la séance officielle, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a tenu à dresser un bilan de la situation agricole. Elle a souligné que «pendant la crise du Covid, les agriculteurs ont vécu un moment paradoxal. Alors que la France était confinée, les agriculteurs ont continué à produire mais sans toujours trouver, en aval, les débouchés nécessaires». De nombreuses filières ont été touchées : horticulture, pommes de terre, viandes, viticulture, cidre, fromages, etc. Bien que la période ait été difficile, «nous avons des raisons d’être fiers», a ajouté Christiane Lambert, expliquant que «nous avons nourri les Français», que le travail réalisé « nous a permis de passer de l’ombre à la lumière». Le réseau FNSEA/JA a aussi « montré toute sa robustesse», a renchéri le secrétaire général, Jérôme Despey. Il entend « ne rien lâcher» notamment sur les engagements de la loi EGAlim, les réductions de charges ou encore les Zones de non-traitement (ZNT).
«Produire plus et mieux»
Parce que la crise a démontré que l’agriculture est réellement un secteur stratégique, Christiane Lambert souhaite jeter « les bases d’un renouveau assumé». Ce renouveau passe « par une souveraineté alimentaire solidaire » qui conforte l’acte de production en France et en Europe. Cette souveraineté doit «permettre un accès à une alimentation, qui soit à la fois saine, sûre, de qualité et accessible pour toute la population. Il faut produire toutes les gammes», a martelé la présidente de la FNSEA. Souhaitant un pacte entre les agriculteurs, les citoyens et l’Etat, la FNSEA juge nécessaire que les agriculteurs s’engagent «à relever le défi du produire plus, mais aussi du produire mieux».
Concrétiser trois impératifs
Relancer et conforter l’acte de production nécessitera, selon la FNSEA, de concrétiser trois impératifs. Premier impératif : stopper les distorsions de concurrence pour regagner de la compétitivité. Deuxième impératif : agir sur les prix. En effet, «la crise sociale qui s’ouvre, risque d’ébranler notre pays durablement. Et la question du prix, et donc de notre capacité à nourrir tous les Français va se poser avec encore plus de force», a justifié Christiane Lambert. Enfin, troisième impératif : alléger la vie des agriculteurs en réduisant la complexité administrative.
Elections
Au cours de cette assemblée générale, les 421 délégués des différentes fédérations et associations spécialisées ont procédé au renouvellement des instances dirigeantes de la FNSEA, dont le conseil d’administration. Le vote s’est déroulé par vote électronique à distance. Le nouveau conseil d’administration se réunira, le 1er juillet, pour procéder à l’élection de son bureau et de son/sa président(e). Le rapport d’orientation 2020 sera présenté le 10 septembre prochain, 2e jour du congrès en présentiel à Paris, et portera sur «la contribution de l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique». Preuve s’il en est que la FNSEA et les agriculteurs français sont dans le bon tempo.
Christiane Lambert future présidente du COPA ?
Pendant son discours de clôture de l’assemblée générale, Christiane Lambert a effectué un aparté au cours duquel elle a indiqué avoir été approchée pour succéder à Joachim Rukwied à la présidence du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA) lors du renouvellement prévu en septembre 2020, «si les conditions sanitaires le permettent, parce que le scrutin devrait avoir lieu en présentiel», précise-t-on au COPA. «Vous le savez, j’ai un attachement européen fort. A la veille d’une échéance capitale pour la construction européenne, en pleine discussion des stratégies ‘Biodiversité 2030’ et ‘De la fourche à la table’, et en pleine réforme de la PAC, il est clair qu’une présidence française au COPA aurait du sens. Je réfléchis donc sérieusement à cette opportunité pour l’agriculture française», a indiqué Christiane Lambert. Elle fera part de son choix «dans les prochaines semaines». Le Praesidium du Copa élit en son sein un Président et six Vice-présidents pour une durée de deux ans.
Actuagri
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