Aveyron | Par La rédaction
L’Aveyron dénombre pas moins de 10 000 chasseurs. Si les modes de chasse comme aux chiens d’arrêt ou à l’approche sont connus par tous, d’autres pratiques en revanche sont souvent ignorées. Il est possible, notamment de pratiquer la chasse aux chiens courants sans être porteur d’une arme.
La chasse à courre consiste à l’aide de chiens courants rassemblés en meute, à poursuivre un gibier choisi pour in fine réaliser sa prise par la meute à l’issue d’une «menée» plus ou moins longue. Quatre équipages aveyronnais sont déclarés auprès de la Société Française de Vènerie sur la voie du lièvre.
Une autre composante de la pratique sans arme est la chasse dite «au bâton». Initiée par quelques passionnés de chiens courants dans le Sud-Ouest dans les années 80, plusieurs équipages sont aujourd’hui présents dans l’Aveyron. Le bâton remplace le fusil et n’a pour seul objectif que de s’aider à marcher. La finalité de ce mode de chasse n’est pas le prélèvement de l’animal chassé, mais d’accompagner la meute de chiens courants dans leur travail de quête et de poursuite. On peut l’apparenter au «no-kill» de la pêche.
On distingue plusieurs phases dans l’action de chasse. En premier lieu, les chiens vont réaliser le rapproché, c’est-à-dire qu’ils vont relever les molécules odorantes laissées durant la nuit par un animal et suivre ainsi ses déplacements nocturnes jusqu’à l’endroit où ce gibier choisi s’est retranché pour la période diurne. On parle de remise ou de gite.
La deuxième étape se résume à lancer l’animal, c’est-à-dire à faire fuir le gibier de son gite.
Enfin, le troisième volet consiste à poursuivre l’animal, on évoque ici le «debout». C’est cette phase de chasse qui va durer le plus longtemps sachant que l’animal ainsi poursuivi va mettre en œuvre toute son intelligence et ses ruses pour distancer les chiens et tenter de faire perdre sa trace.
En Aveyron, la chasse au bâton est principalement pratiquée sur la voie du lièvre. Elle compte de nombreux adeptes. Pour la pratiquer, il est nécessaire d’avoir une bonne forme physique car selon les matinées, près de 30 km peuvent être parcourus par ces chasseurs sur des terrains quelquefois très accidentés.
Pascal Gilhodes