National | Par Didier Bouville
Photo twitter @J_Denormandie
A quelques jours près, Didier Guillaume n’aura pas eu le temps de finaliser sa réforme de la gestion des risques agricoles. Alors qu’il devait s’exprimer mi-juillet sur ce dossier qu’il porte de longue date, le Premier ministre lui a finalement trouvé un remplaçant, ce 6 juillet. C’est Julien Denormandie qui a été nommé au poste de ministre de «l’Agriculture et de l’alimentation».
Né en 1980, Julien Denormandie est un ingénieur agronome (AgroParisTech) et un haut fonctionnaire rattaché au corps des Eaux et Forêts (Ipef), ce qui n’avait plus été le cas d’un ministre de l’Agriculture depuis le mandat de Pierre Méhaignerie (1977-1981). Il était jusqu’ici ministre en charge de la Ville et du Logement, et auparavant secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires.
Proche d’Emmanuel Macron, il a été son directeur adjoint de cabinet lorsqu’il était ministre de l’Economie, et l’un des principaux artisans de sa campagne à l’élection présidentielle.
Autre changement notable de ce remaniement : la députée LREM Barbara Pompili (photo twitter) a été nommée ministre de la Transition écologique. Elue dans la Somme depuis 2012, cette ancienne d’EELV a été une fervente opposante au projet de Ferme des 1000 vaches dans son département.
De 2016 à 2017, elle fut brièvement secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, sous la présidence de François Hollande. Pas de fusion ministérielle donc ; la rue de Varenne n’a pas été rattachée à l’Ecologie ou à l’Economie, comme le craignait le syndicalisme majoritaire.
Remaniement : la FNSEA veut que la «souveraineté alimentaire» soit une priorité
Réagissant à la nomination de Julien Denormandie au poste de ministre de l’Agriculture le 6 juillet, la FNSEA demande, dans un communiqué, que la «souveraineté alimentaire» soit «une priorité d’action», concrétisant ainsi «la promesse du Président de la République» faite lors de ses allocutions de la période de confinement. Pour le syndicat majoritaire, cela passe «par des politiques publiques qui valorisent l’acte de production sur nos territoires», des «stratégies de filières, dans des conditions de compétitivité et de partage de la valeur ajoutée permettant aux agriculteurs de vivre du prix rémunérateur de leurs produits et en s’appuyant sur la pluralité des formes d’agriculture française».
Côté agenda, la FNSEA attend notamment le nouveau ministre sur la «séquence européenne qui s’ouvre par la discussion du cadre financier pluriannuel dès ce mois-ci et qui va se poursuivre par la discussions du plan stratégique national (PSN)». Le syndicat avertit que «ces premiers pas du ministre et les choix faits indiqueront clairement l’ambition du gouvernement pour un secteur agricole et agroalimentaire dont la crise du Covid a rappelé le caractère stratégique».
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