Aveyron | Par Jérémy Duprat

Incendies : des sondes à fourrage pour veiller au grain

Groupama d’OC a organisé une réunion d’information mercredi 16 février. Sur la commune de Centrès, à Taurines, au GAEC de la Baraque de Jérôme Angles, les curieux ont pu discuter des sondes à fourrage.

Sur le GAEC de la Baraque de Jérôme Angles à Taurinès, près de Centrès, Groupama d’Oc a organisé une réunion d’information en compagnie d’une quinzaine d’éleveurs. Sur un ballot de foin, devant les curieux, l’objet de la réunion est couché dans une valise de rangement. Il s’agit, de prime abord, de longs clous en plastique rouge. Ce sont des sondes à fourrage, destinées à être piquées dans le foin.

Fermentation du fourrage

Devant les agriculteurs, Aurélie Glandières, responsable commerciale du marché des professionnels, échange avec eux sur diverses questions de sécurité : qui a déjà été confronté à un incendie ? Quels sont les principaux risques de départ de feu ? De quels équipements disposent-ils ? Comment contrôlent-ils le foin ?… «En 1994, à minuit, le feu s’est embrasé. Je n’étais pas sur la ferme, mes parents m’ont appelé moi et les pompiers. Mais tout a très vite flambé. La cause était la fermentation du fourrage», témoigne l’un des éleveurs. Conséquence : le bâtiment a été détruit et les pompiers ont inondé les lieux pour tuer l’incendie.
La fermentation du fourrage est la cause numéro un des incendies agricoles. Alors pour mieux anticiper et gérer ce risque, Groupama d’Oc vend des sondes à fourrage. «Cela fait maintenant 5 ans que nous avons développé ces sondes connectées. Nous sommes les seuls en France à proposer cet outil. Il en existe dans les pays nordiques cependant. Elles sont fabriquées dans le Tarn par Syselec. Si nous avons voulu développer cet appareil, c’est parce qu’il est plus fiable qu’une sonde manuelle. Neuf des sondes sont fixes, elles sont rouges. Et la dixième, celle qui est orange, est mobile si je veux vérifier ponctuellement un endroit particulier. La seule condition est de disposer d’une prise électrique pour brancher le relais dans un rayon de 100 mètres», précise Aurélie Glandières.

Gagnant-gagnant

Les sondes sont à piquer à divers endroits du stock de foin, notamment sur des bottes à risque que l’œil avisé de l’agriculteur va repérer. Une fois installée, la sonde est activée à l’aide d’un coup d’aimant passé sur la tête de l’appareil. Le relais est doté d’une carte SIM qui transmet les données des sondes par 2G/3G/4G toutes les heures, sauf si la température grimpe au-delà de 55 degrés, auquel cas la transmission est immédiate. L’utilisateur peut profiter des relevés de température grâce à l’application «Gari» disponible sur les magasins d’applications Apple et Androïd. «Le système est très simple d’utilisation. Elle fait un bip quand vous l’activez, vous la plantez et après vous suivez le tout sur l’application. Si la température devient problématique, il y a même un plan qui vous montre où se trouve la botte responsable. Le deuxième seuil d’alerte est au-dessus de 75 degrés. Et là, il faut appeler les pompiers», résume Aurélie Glandières.
Une tranquillité d’esprit bienvenue. «Notre volonté, c’est que les agriculteurs soient plus apaisés. Vous n’habitez pas toujours sur la ferme, vous ne passez pas toujours du temps à contrôler le foin. Ce système sécurise votre outil de travail. Et pour nous assureurs, cet appareil évite des incendies et des dégâts. L’année dernière, nous avons évité six incendies sur le territoire Groupama d’Oc dont deux en Aveyron. L’idée, c’est de faire une opération gagnant-gagnant. Un incendie, aujourd’hui, entre le stockage, les animaux et les panneaux sur les toits, le million d’euros est vite atteint. Et puis, un incendie, cela peut arriver à tout le monde», rappelle Aurélie Glandières.
Et pour continuer dans l’idée d’un partenariat entre l’assureur et l’assuré, Groupama propose une réduction de 150 euros pas an sur le coût annuel de l’assurance. La solution des sondes à fourrage, elles, coûtent 669 euros. Un montant auquel doit être rajouté le prix de l’abonnement au service d’application, de carte SIM et de SAV, soit 80 euros par an.

Jérémy Duprat

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Le comité technique de recherche sur le campagnol terrestre du SIDAM s’est rassemblé le 3 juillet à Lempdes. Les chercheurs ont exposé leurs travaux et les FREDON et FDGDON ont échangé sur l’état des populations et l’organisation de la lutte collective dans les territoires. L’équipe de Adrien Pinot, VetAgro-sup Clermont, s’intéresse aux préférences alimentaires du campagnol terrestre. Elle ont démontré que celui-ci se nourrit presque exclusivement de racines de pissenlits pendant l’hiver et que plus il y a de pissenlits dans une parcelle, plus le nombre de campagnols augmente rapidement.Elle a aussi montré qu’en phase de déclin, c’est-à-dire après une pullulation, le sur-semis augmente considérablement la taille des populations.Aujourd’hui elle cherche à comprendre pourquoi une prairie permanente est plus vulnérable…