Aveyron | Par Jérémy Duprat

Géobiologie : L’influence des ondes électromagnétiques sur la santé du troupeau

Christophe Bonal est vétérinaire. Il s’est formé à Toulouse, y a exercé en tant qu’assistant vétérinaire pendant quelques années, avant de s’installer en 1996 avec un associé à Gramat dans le Lot.

Aujourd’hui, il est formé à la géobiologie et propose des journées d’information avec la Chambre d’agriculture et l’ADPSA. «Au fil des années, j’ai commencé à m’intéresser à une demande récurrente des éleveurs. Voyant apparaître les panneaux photovoltaïques agricoles, ils m’ont demandé ce que je pensais des installations du point de vue de la santé du troupeau. Alors j’ai commencé à m’informer et me former concernant le sujet de la qualité du lieu de vie et donc la géobiologie. Voilà comment ce sujet m’a conquis depuis 2010», narre Christophe Bonal.

La géobiologie, quésaco ? «C’est la médecine de l’habitat», explique simplement le vétérinaire. Si un certain effet de mode donne l’impression que cette médecine est nouvelle, il n’en est rien. «Déjà Hippocrate en 540 avant Jésus-Christ travaillait sur l’influence du lieu de vie sur la santé de l’Homme. Dans ces lieux de vie, dans notre habitat, des énergies gravitent autour de nous. Que ce soit la terre ou le ciel. Certains lieux sont plus propices à notre vie mais aussi à celle des animaux. À cette époque déjà, les lieux de pâturage étaient étudiés pour savoir quelles influences ils avaient sur l’animal, via des autopsies des organes de ces derniers. Il n’y a rien de nouveau», résume Christophe Bonal.

Aujourd’hui, la nouveauté qui peut-être provoque comme une réémergence de ce thème dans la médecine, c’est qu’aux courants et champs magnétiques naturels se sont ajoutés des perturbations artificielles. «Les courants électriques, les ondes en tout genre, viennent perturber les courants naturels du champ magnétique de la Terre. Ces champs qui nous attirent vers le centre de notre planète, les champs telluriques. Toutes les planètes dans le cosmos irradient ces ondes. Et désormais, les émetteurs, les systèmes électriques, s’ajoutent à l’équation. Un géobiologue des temps modernes cherche donc aussi à identifier les nuisances des deux types. Et comprendre si celles-ci perturbent la vie humaine ou animale», ajoute le vétérinaire.

Cette pratique de la géobiologie, dans une société qui place la médecine allopathique comme une fin en soi, peut paraître loufoque pour certains. D’où l’intérêt pour des professionnels comme Christophe Bonal de proposer des journées d’information. «Tout le monde peut s’installer en tant que géobiologue. Il n’y a pas de structure et de cursus de formation. Ce qui peut laisser penser aux gens que cette pratique est réservée aux illuminés. En organisant ces journées, je peux apporter ma connaissance concrètement sur le terrain et montrer les différents volets et les bases scientifiques de la géobiologie. Un champ électrique dans un bâtiment se mesure à l’aide d’outils. De la même manière que les champs électriques au sein de notre corps, ces émissions de faible voltage qui nous permettent de bouger nos muscles, sont également palpables. Quand vous mettez en contact ces champs électromagnétiques, cela influe forcément sur l’équilibre d’un individu ou d’un animal. Il faut le voir comme lorsque l’équipage d’un avion vous demande de couper vos téléphones pour que les ondes ne perturbent pas le cockpit. Pour l’humain, c’est la même chose», image Christophe Bonal.

Dans une ferme, cette interaction entre les champs électriques s’illustre facilement. «Il arrive que des courants de fuite du réseau électrique se produisent. C’est d’ailleurs la raison d’exister des systèmes de mise à la terre. Les animaux sont plus sensibles aux courants que nous. Leur résistance est 3 fois moins importante. Et donc ils sont davantage sujets aux courants vagabonds, d’autant plus qu’il sont sabots nus, dans un milieu humide. Si un courant traverse un bâtiment, que ce soit à cause d’un fil dénudé ou d’une défaillance de l’installation électrique, vous verrez apparaître des problèmes inflammatoires ou des boiteries», développe le géobiologue.

Un endroit où ces perturbations peuvent se faire ressentir de manière exacerbée, c’est dans la salle de traite. «Même dans un bâtiment tout neuf, comme nous l’avons vu lors de la journée d’information. Normalement, il y a une liaison équipotentielle dans les bâtiments. Elle prend la forme d’une liaison entre tous les éléments métalliques d’une installation via des fils de cuivre ou d’aluminium. Et cette liaison est ensuite ancrée à la terre pour expulser les courants de fuite dans le sol. Sauf que pour la traite, dans le cas présent, le lis avant et le lis arrière n’étaient pas reliés par une structure au-dessus. Il n’y avait pas de liaison équipotentielle. C’est donc la vache, le lien entre les deux parties, qui va être victime de cette différence de potentiel de courant», explique Christophe Bonal.

Visualiser ce problème est simple pour les éleveurs puisqu’il est facilement mesurable. Mais quand il s’agit de l’influence des courants naturels, c’est une autre paire de manches. «Tout ce que nous ne pouvons mesurer fait peur. Nous avons des appareils de mesure pour les courants électriques. De même que pour les répercussions, nous pouvons les mesurer. Pour les courants naturels, le ressenti énergétique de la terre, c’est tout de suite moins facile à appréhender. Comme avant l’invention du microscope, nous ne pouvions pas voir les bactéries. Pourtant, elles existaient bel et bien. Aujourd’hui, la médecine moderne a complètement changé la donne et changé notre perception de celle-ci. Mais nous avons des moyens de ressentir et de mesurer les ondes naturelles. Et encore une fois, lors de la journée d’information, les gens ont été bluffés lorsque je leur ai demandé de se tenir au-dessus d’une faille géologique et de ressentir l’effet sur leur corps. Pourtant, il faut au départ qu’ils me croient sur parole. Ce n’est que du ressenti et aucune mesure palpable. Il faut le voir pour le croire», dévoile Christophe Bonal.

Ces champs électromagnétiques naturels proviennent de plusieurs sources. «Le sol est vivant. Il y a des nuisances, de l’eau qui se balade dans la roche, des failles, des grottes et chaque sol est spécifique. C’est souvent lié à la constitution du sol. Deux roches de nature différente vont provoquer des ondes. D’autant plus lors des mouvements entre elles. De la même manière qu’une rivière souterraine produit, par le frottement de l’eau sur la roche, un courant d’onde électrique. Si vous mettez un robot de traite au-dessus d’une faille, il y aura forcément des conséquences pour les animaux. C’est aussi cela la géobiologie. La nature a un impact sur notre santé. Pour s’en convaincre, regardez seulement l’influence de la lune sur les Hommes, la mer, le sommeil… Y a-t-il des appareils pour mesurer ces effets ? Pourtant, l’influence de la lune est bien réelle», conclut Christophe Bonal.

Jérémy Duprat

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