National | Par Volonte-Paysanne
Nouvellement nommé à la présidence de la Commission Montagne de la FNSEA, Dominique Fayel a fait le point sur les dossiers à porter et les enjeux pour l’avenir des zones de montagne et défavorisées.
Quel est le rôle de la Commission Montagne à la FNSEA ?
Porter et travailler tous les sujets qui concernent l’agriculture de montagne et les zones défavorisées, qu’il s’agisse de la PAC bien sûr, de tous les sujets qui touchent à l’économie de montagne très liée à l’activité d’élevage, ou encore l’aménagement du territoire des zones montagneuses et rurales.
Quels sont vos interlocuteurs ?
Les interlocuteurs sont multiples. A l’échelle européenne : la commission et le parlement bien sûr, mais aussi l’association EuroMontana. Au niveau national : le ministère de l’agriculture, le Parlement, mais aussi l’ANEM (Association des élus de la Montagne), la DATAR, l’APCA,… et au niveau de chaque massif : les services interdépartementaux des Chambres d’agriculture (comme le SIDAM pour le Massif Central) et les commissariats de massif.
Quels sont les chantiers que portera la commission montagne ?
L’augmentation significative de l’enveloppe ICHN portée à 1,1 milliard d’euro en 2019 n’a pas clôturé « pour solde de tout compte » les problématiques, les enjeux des zones de montagne et défavorisées. C’est une avancée importante pour les exploitations situées en zone ICHN en termes de compétitivité par rapport aux exploitations de plaine. Bien évidemment, l’avenir de l’agriculture de montagne ne se résume pas à cette seule mesure.
La réforme des critères pour les zones défavorisées simples et de piémont a connu plusieurs reports. Le travail avec les services du ministère va s’engager dans les prochains mois. La ligne syndicale est de reconduire intégralement le zonage actuel.
Les contours de la prochaine réforme de la PAC commencent à se dessiner. Des outils assurantiels sont annoncés. Sans aller jusqu’à une part aussi importante que dans le récent Farm Bill américain, on peut affirmer aujourd’hui qu’ils occuperont une place importante dans la future réforme. L’agriculture des zones de montagne et défavorisée est très étroitement lié à l’élevage. Or aujourd’hui, s’agissant du fourrage, il n’existe pas encore de solution assurantielle capable de prendre le relais du fond des calamités. Si pour les grandes cultures, des assurances à caractère économique (assurance revenu, chiffre d’affaire,… ) existent aux Etats-Unis et ailleurs, la déclinaison au secteur de l’élevage est à consolider.
L’appellation « Produits de Montagne », qui vient d’être récemment adoptée par l’Union européenne, peut être un levier de développement pour les différents produits issus de nos territoires. Seulement, les filières restent à construire et à organiser. Certaines, dans le lait ou le porc, ont déjà une longueur d’avance.
Enfin, la modernisation, les investissements, ainsi que la recherche et le développement sont un enjeu permanent dans nos zones, pour les exploitations, comme pour la filière.
D’une manière plus générale, nous devons contribuer, militer pour que les zones rurales ne soient pas délaissées et que les grandes infrastructures, équipements dans les domaines des transports, santé, enseignement, internet,… soient du même niveau que dans les zones plus urbanisées.
+Fayel+Montagne+FNSEA