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Patrick Dehaumont, directeur général de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture, a clairement regretté, le 13 février lors de son audition par la Commission des affaires économiques du Sénat, le manque de transparence de la part de Lactalis. « Je constate qu’il y a eu un décalage entre les éléments donnés au niveau de l’inspection [par les services vétérinaires à l’automne, ndlr] et ce que l’on a pu récupérer comme autocontrôles » à la suite de l’alerte salmonelle, a-t-il déclaré. Selon lui, des salmonelles de type agona ont été retrouvées dans l’environnement lors d’auto-contrôles en 2009, 2011, 2013, 2014 et 2017. « Il est dommage qu’il n’y ait pas eu un questionnement » de la part de l’entreprise suite à ces résultats, a-t-il souligné et de préciser que « la génération spontanée, cela n’existe pas ! ». Il s’est aussi interrogé sur une possible contamination de la tour n°2 de l’usine de Craon, disant attendre le « dossier que Lactalis doit fournir ». Il a insisté sur la question de la maîtrise des salmonelles en élevage, estimant que 3% des élevages détiendraient des vaches porteuses de salmonelles. Il s’agirait donc par la suite de pouvoir les détecter pour les éliminer.

Didier Bouville

Au sortir d’un rendez-vous avec Stéphane Travert, le 13 février, Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine (FNB) a décrit un ministre de l’Agriculture «interpellé par les incohérences» soulevées par la FNB lors de son congrès, la semaine passée, qui ne comprend pas que le ministère veuille faire monter en gamme la filière et renforcer la concurrence à bas coûts du Mercosur. «Il semble avoir un peu entendu nos inquiétudes», a relevé Bruno Dufayet, précisant que le rendez-vous a porté essentiellement sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur, la conjoncture et le plan de filière. «Nous voulons savoir quelle est la position de la France, quelles sont les lignes rouges dont a parlé Emmanuel Macron et que va faire la France si ces dernières ne sont pas respectées…», a-t-il déclaré.

Didier Bouville

Dans une décision rendue le 9 février, le Conseil d’État a décidé d’annuler certaines dispositions du 6° de l’article 1er du décret n°2016-610 relatif au réseau des chambres d’agriculture. Les modalités concernées confiaient aux chambres régionales d’agricultures des missions «relatives aux politiques publiques, aux marchés agricoles, à l’offre de formation, aux prestations certifiées et à la création d’entreprises qu’elles exercent au bénéfice des chambres départementales». Dans sa décision l’institution motive sa décision en estimant que «ces missions ne peuvent être regardées comme des missions juridiques, administratives et comptables» et «se rattachent donc aux compétences des chambres départementales d’agricultures».

Didier Bouville

La FNSEA a été reçue par le ministre de la Transition écologique le 12 février «à la demande de celui-ci», précise Christiane Lambert qui l’a trouvé «à l’écoute». La FNSEA lui a présenté son contrat de solutions. «Il nous a répondu : « Je n’y suis pas opposé »», rapporte la présidente du syndicat. Par ailleurs, elle lui a rappelé les lignes rouges à ne pas franchir sur la feuille de route phytos du gouvernement. «Il ne doit pas y avoir de renationalisation de décisions, l’harmonisation européenne doit être la règle. (…) Ensuite, il ne doit pas y avoir de coûts supplémentaires pour les agriculteurs et enfin il ne doit pas y avoir d’impasses techniques.» Sur ces lignes rouges, Nicolas Hulot n’a pas pris position. Christiane Lambert espère «qu’il en tiendra compte» lors de la réunion de présentation du projet de feuille de route du gouvernement sur les phytos, en présence de quatre ministres (Agriculture, Transition écologique, Santé, Recherche), des professionnels et des associations prévue le 14 février. Le gouvernement avait lancé la concertation sur ce projet le 19 janvier. Sa finalisation est prévue «avant la fin du premier trimestre 2018», selon les ministères concernés. Dans la version du 19 janvier, la feuille de route du gouvernement tient en trois parties: diminuer l’utilisation des substances les plus préoccupantes, structurer et renforcer la recherche sur la santé, amplifier la recherche et le développement d’alternatives.

Didier Bouville

Les importations chinoises de viande de porc ont baissé de 1,6 Mio t en 2016 (année record) à 1,2 Mio t en 2017 (-25 %). Explications : la production chinoise a augmenté et la demande chinoise a diminué dans les classes moyennes au profit d’autres sources de protéines. Deux tiers de ces importations chinoises proviennent d’UE, en particulier d’Allemagne et d’Espagne, qui ensemble couvrent 35 % des importations chinoises de viande de porc. Ce sont l’Allemagne et le Danemark qui ont le plus souffert de la perte des débouchés, -39 % et -44 % des volumes respectivement par rapport à 2016. Si bien que l’Espagne est devenue le fournisseur le plus important, avec 250 000 t, malgré une légère baisse au total. En deuxième position l’Allemagne a livré 200 000 t. Le Canada au troisième rang a livré 180 000 t, presque à égalité avec les USA, en quatrième position, en diminution notable sur 2016.

Didier Bouville

« Suite à la décision d’arrêt d’activité de la tour 1 du site Craon, mercredi 31 janvier, le groupe Lactalis et les instances représentatives du personnel ont signé un accord de mobilité », a annoncé la multinationale dans un communiqué du 9 février. Cet accord permet « de proposer aux salariés de la laiterie de Craon un emploi dans le groupe et notamment dans l’un des sept sites industriels et logistiques situés dans un rayon de 50 kilomètres autour de Craon ». Sur les sites voisins, le groupe a donc répertorié 128 postes en CDI sur les départements d’Ille-et-Vilaine, de Mayenne et du Maine-et-Loire et 100 autres postes en CDD. L’entreprise a également prévu « des mesures de formation additionnelles qui seront effectives dès le premier trimestre 2018 et couvriront des formations diverses d’adaptation, de développement ou de reconversion ».

Didier Bouville

Les sénateurs Les Républicains, Sophie Primas et Jean Bizet, ont exprimé leurs craintes pour la PAC en vue des négociations sur le futur cadre financier. Respectivement présidents des commissions des Affaires économiques et des Affaires européennes, ils s’inquiètent que le budget de la PAC soit utilisé comme variable d’ajustement pour compenser l’impact du Brexit. Les sénateurs s’interrogent sur les déclarations du Commissaire européen au Budget, Günther Oettinger, qui évoquait une réduction de 5 % à 10 % des moyens alloués. Lors de l’audition de la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, les sénateurs ont tenu à rappeler l’importance d’un maintien de l’enveloppe budgétaire allouée à cette politique. Ils estiment que le budget et l’orientation de la PAC restent particulièrement stratégiques et essentiels pour l’agriculture française. La sénatrice Sophie Primas souhaite que la PAC bénéficie, pour la période 2021-2027, « d’un budget stable, à la hauteur de ses ambitions et orienté selon une logique d’efficacité maximale ». Jean Bizet, sénateur de la Manche, dénonce pour sa part, « une rupture historique, une erreur stratégique, ainsi qu’un non-sens stratégique ».

Didier Bouville

Régions de France, l’organisme représentatif des régions, regrette dans un communiqué diffusé le 8 février, « l’abandon des objectifs précis en matière de couverture et de calendrier » dans l’accord entre le gouvernement et les opérateurs sur la couverture mobile des territoires dont la version finale a été publié le 22 janvier par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). « La généralisation de la couverture de mobile de qualité d’ici 2020 annoncée par le gouvernement ne sera donc pas respectée et ne constitue plus un objectif cible », constate l’organisation qui estime indispensable de préciser au plus vite « la gouvernance d’ensemble et l’architecture du dispositif » d’identification des zones à couvrir. Elle demande ainsi à ce que le « rôle des différentes collectivités » soit lui aussi mieux défini et que les modalités retenues « assurent aux élus le rôle de décisionnaire dans l’identification et la priorisation des sites à couvrir ». Les régions demandent aussi que celles qui le souhaitent puissent opter pour « d’autres modalités » que celles contenues dans l’accord et qui pourraient être « dans l’intérêt de l’accélération de la couverture mobile ».

Didier Bouville

Stéphane Travert s’est déplacé avec un jour d’avance, le 7 février, au congrès de la Fédération nationale bovine (FNB) à Evreux, sans y faire d’annonce ni sur les zones défavorisés simples concernant l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), ni sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Pourtant ces deux sujets ont été traités avec insistance dans le discours du président de la FNB, Bruno Dufayet, le 8 février. Ce dernier a également insisté sur la Pac actuelle, avant d’aborder la Pac de l’après 2020, avec des questions qui reste en suspens, comme l’aide au veau sous la mère ou l’aide aux « surfaces couvertes de mélanges légumineuses et graminées propres à l’élevage ». Et de préciser : « Ce n’est nullement de compassion dont nous avons besoin ! Nous ne sommes ni fatigués, ni résignés.[…] Nous sommes au contraire, sûrs de nos forces, sûrs de la qualité de nos produits ».

Didier Bouville

Les prix français de l’ensemble des produits agricoles ont terminé l’année 2017 de manière stable par rapport au mois de novembre (-0,1%). Une stabilité équivalente à celle des prix de décembre 2016 (-0,2%). L’augmentation du cours des fruits, des volailles, des produits animaux et du vin est venue compenser la baisse des légumes et des grandes cultures. Les prix dynamiques des noix, clémentines et pommes ont boosté le cours des légumes d’hivers sur l’année ainsi que sur la moyenne quinquennale, de même que pour les prix du vin qui terminent l’année en hause. Notamment à cause du deuxième épisode d’influenza aviaire, le prix des volailles tombe de nouveau en dessous des cours de 2016. Concernant les grandes cultures, le prix est en recul sur l’année écoulée et par rapport à la période 2012-2016. Les fortes récoltes mondiales ont particulièrement pénalisé les prix des céréales et pommes de terre françaises.

Didier Bouville