Fil info

Le 19 juin, lors d’une conférence à Paris, le syndicat des trieurs à façon de France (Staff) a martelé son souhait d’intégrer l’interprofession des semences. Sylvain Ducroquet, président du Staff, rappelle que le Gnis représente les sélectionneurs, les producteurs de semences certifiées, et les distributeurs de ces semences. « Les trieurs, les cuma, les agriculteurs… qui, avec la semence de ferme, représentent 60 % de la production totale des semences en France, sont absents, regrette-t-il. Comment peut-on prendre des décisions sur les aspects sanitaires, les royalties, les homologations phyto, les mélanges de variétés… sans tenir compte de la majeure partie de la production française ? » Les ministres de la Transition écologique et de l’Agriculture ont été interpellés en début d’année. « Nous attendons des réponses », dit Sylvain Ducroquet. Cette volonté d’intégrer le Gnis dure depuis des années. Le Staff mise aujourd’hui sur l’ambiance des États généraux de l’alimentation (Egalim) pour accélérer les discussions. « Lors des Egalim, le ministère a demandé au Gnis de lui remettre une feuille de route sur l’avenir du secteur des semences, indique Sylvain Ducroquet. Pour ouvrir l’interprofession, la fenêtre de tir est donc bien plus forte qu’avant. Il y avait déjà eu des discussions en ce sens en 2011, lors de la loi relative aux certificats d’obtention végétale. Ça prend du temps, mais ça va se faire. »

Didier Bouville

L’Acta, le réseau des instituts techniques agricoles, s’est enrichi de quatre nouveaux instituts, a annoncé l’Acta le 19 juin. Il s’agit du Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva), de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), du Centre technique d’expérimentation en fruits, légumes et horticulture à l’île de la Réunion (Armeflhor) et de l’Institut technique tropical (IT2) aux Antilles. L’Acta coordonne ainsi désormais 22 instituts techniques qualifiés par le ministère de l’Agriculture.

Didier Bouville

Le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnementale (FMSE) voit dans la prochaine Pac une occasion de « faire sauter le verrou » du seuil de 30% de pertes de production conditionnant actuellement l’utilisation des fonds Feader. « Ce seuil de 30% se justifie pour les pertes de production mais pas du tout pour la lutte précoce », explique Joël Limouzin, président de la FMSE, lors d’une conférence de presse mardi 19 juin à l’occasion de l’AG de l’organisation. Le financement public (État et UE) représente près de 65% des indemnisations versées par le fonds, et les cotisations des agriculteurs représentent 35%. Le seuil de 30% se révèle « bloquant pour le FMSE car 90% de son activité est dirigé vers l’accompagnement de plans de lutte » contre des infections sanitaires « qui occasionnent des pertes chaque année, mais sans pertes de production fortes », explique l’organisme dans son rapport d’activité 2017. Pour l’instant, l’État « se substitue et accompagne entre 0 et 30%, détaille Joël Limouzin. Si on n’avait pas cela on aurait perdu toute légitimité ». Agréé en 2013, le FMSE a ainsi versé près de 15 M€ d’indemnisation l’an passé et traité près de 3000 dossiers, moins qu’en 2016, année de la fièvre catarrhale ovine. Parmi les sections spécialisées, les plus touchés sont celles des ruminants avec les pertes de fourrage dues aux campagnols, et la section fruits avec des programmes d’indemnisations conséquents pour le virus de la sharka ou le cynips du châtaignier.

Didier Bouville

La Commission européenne a revu le 18 juin à la baisse ses estimations de rendements en grandes cultures, affectés par la sécheresse dans la zone continentale de l’UE. « Les prévisions de rendements de toutes les cultures d’hiver, du maïs grain et du tournesol ont été revues à la baisse, surtout à cause de conditions inhabituellement chaudes et sèches dans le centre, l’est et le nord de l’Europe », selon une note du service de prévisions Mars. Plus au sud, un excès de pluies est noté, particulièrement en Espagne avec une « notable révision à la hausse » des rendements, mais aussi en France où la fusariose inquiète. Le rendement européen du blé tendre est estimé à 6,04 t/ha (contre 6,19 t/ha prévu en mai, 5,97 t/ha en moyenne quinquennale), celui de l’orge d’hiver à 5,80 t/ha (6,05 t/ha et 5,79 t/ha), le maïs grain à 7,35 t/ha (7,64 t/ha et 7,30 t/ha), le colza à 3,05 t/ha (3,19 t/ha et 3,29 t/ha), le tournesol à 2,27 t/ha (2,31 t/ha et 2,12 t/ha). Les prévisions sont revues à la hausse pour l’orge de printemps à 4,40 t/ha (contre 4,31 t/ha et 4,25 t/ha), la betterave à 77,5 t/ha (contre 76,1 t/ha et 74,8 t/ha).

Didier Bouville

Phil Hogan n’a pas adhéré, lors du Conseil agricole de l’UE le 18 juin à Luxembourg, à la proposition de la France d’ouvrir des appels d’offres spécifiques pour écouler les stocks d’intervention de poudre de lait dans l’alimentation animale, une solution selon lui « très complexe » nécessitant de « lourdes conditions de contrôle et de traçabilité » ainsi qu’un prix de vente « attractif » qui « soulèverait lui-même des problèmes ». Le commissaire européen a annoncé un prochaine proposition pour revenir à la périodicité bimensuelle des appels d’offres classiques et en rétablir un en août.

Didier Bouville

La dernière évaluation de l’état des cultures céréalières par Céré’Obs, pour la semaine 23, se terminant le 10 juin, se traduit par une baisse sensible de la notation des blés et du maïs. Le blé tendre classé « bon à très bon » correspond à 76 % des cultures (79 % la semaine précédente). Le blé dur ressort à 72 % (74), l’orge d’hiver à 74 % (75), l’orge de printemps à 77 % (78) et le maïs, qui avait déjà accusé une perte de 7 points à 77 % la semaine précédente, tombe à 74 % ; l’AGPM constate que les dernières parcelles à emblaver n’ont parfois pas pu l’être en raison des graves intempéries.

Didier Bouville

Foodwatch a révélé le 16 juin qu’une soixantaine d’élevages de volaille produisant des œufs bio aux Pays-Bas ont utilisé une quinzaine d’insecticides et désinfectants non autorisés. Un an après le scandale des œufs contaminés au fipronil, qui s’est répandue en Europe en août 2017, Foodwatch affirme que le fipronil n’est que « le sommet de l’iceberg ». L’association a publié les rapports d’inspection de l’organisme de certification néerlandais Skal Biocontrole auprès de 250 fermes d’œufs biologiques, datant de janvier 2016 à février 2018. Alors que les rapports émis jusqu’à l’été 2017 indiquaient que les élevages répondaient aux exigences biologiques, de nouvelles « inspections ciblées » menées par Skal après le scandale des œufs contaminés ont révélé l’utilisation de fipronil et d’autres insecticides ou désinfectants interdits tels que : MenthoBoast, MiteClean, CID 20, Kilcox, Virocid, Inciprop Extra, Kickstart, M50Q et Macrodes. « Il semble que les inspections régulières avant la crise du fipronil aient été plutôt superficielles », a commenté Foodwatch Pays-Bas qui a ajouté : « Si le contrôle ne s’améliore pas, on s’attend à un autre scandale alimentaire ». Environ 73 000 œufs en provenance des Pays-Bas et contaminés au fipronil ont été rappelés le 12 juin en Allemagne.

Didier Bouville

Les changements sociétaux ont été au cœur des préoccupations des tables rondes du 76e congrès du syndicat aval des métiers de la viande (Fedev) qui s’est tenu les 14 et 15 juin à Nantes. «Face aux attaques des végans, on s’est construit et armé», a affirmé Gilles Gauthier, président de la Fedev. «Nous ne gagnerons rien à discréditer nos adversaires», a témoigné Christine Roguet, coordinatrice du projet Accept. Lydie Bernard, éleveuse et vice présidente de la région Pays de la Loire, a proposé à la profession «de reprendre la main, pour faire comprendre à l’urbain». Témoin de la journée, Pascal Perri, économiste, a enjoint les filières viande à « trouver leurs ambassadeurs ». « Vous devez élargir le cercle de vos amis, car aujourd’hui la charge de la preuve vous revient», leur a-t-il conseillé. «Nous devons former une union sacrée» a exhorté Gilles Gauthier, président de Fedev à l’ensemble des familles professionnelles des filières viande, lors des conclusions du congrès annuel de la Fedev. «Nous sommes la risée de nos concurrents européens qui se nourrissent de nos divisions», mais aussi «des pouvoirs publics, lorsque nous arrivons chacun de notre côté, ils nous cueillent comme des pâquerettes». Ainsi, il a demandé à l’amont, à l’aval mais aussi à la distribution d’établir ensemble, lors d’un séminaire des présidents «un plan d’action clair et précis».

Didier Bouville

Le 14 juin, Gian Marco Centinaio, membre de la Lega (Ligue, extrême droite) a annoncé, dans le journal italien la Stampa, que l’Italie pourrait ne pas ratifier l’accord de libre-échange avec le Canada car « il ne protège qu’une petite partie de nos appellations d’origine protégée (AOP) et de nos indications géographiques protégées (IGP) ». Cette décision pourrait mettre en péril l’application du CETA. Approuvé en février 2017, par le Parlement européen, cet accord est entré en vigueur à titre provisoire en septembre dernier, mais il doit encore être ratifié par les parlements des pays membres pour produire tous ses effets.

Didier Bouville

Le rapporteur à l’Assemblée nationale du projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation, Jean-Baptiste Moreau, se déclare «sceptique», après l’examen du texte par les sénateurs de la commission des affaires économiques, le 13 juin. «Je ne veux pas préjuger des débats en séance publique, mais cela va être excessivement compliqué de trouver un accord», estime-t-il. Le texte étant soumis à une procédure accélérée, une commission mixte paritaire (CMP) est prévue afin de trouver un accord entre les deux chambres ; elle devrait se dérouler autour du 16 juillet. Jean-Baptiste Moreau cite trois points de blocage: la suppression des rabais/ristournes sur les phytos retirée du texte par les sénateurs, la séparation de la vente et du conseil «vidée de sa substance», tout comme la réforme du statut de la coopération.

Didier Bouville