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À la sortie de la réunion du 22 juin, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA a salué « l’état d’esprit constructif » et a insisté sur la nécessité de « ne pas laisser les agriculteurs sans solutions » car « nous avançons pour répondre aux attentes sociétales » mais les « alternatives sont encore coûteuses et complexes ». Dans le même sens, Jérémy Decerle, président des JA, veut « se mettre au travail pour que tout le monde en sorte grandi », mais avertit : « il pourrait y voir de grandes difficultés sur les exploitations » sans accompagnement adéquat. À l’opposé, sur son site internet, la coordination rurale (CR) « estime que les points évoqués sont loin d’être satisfaisants » et déplore que le glyphosate serve de faire-valoir politique. Alors que la FNSEA et les JA semblent dans une logique de recherche de solutions, la CR s’interroge toujours sur le « risque cancérogène majeur » du glyphosate. Toutefois, tous s’accordent sur un point : la nécessité d’une « réciprocité des normes dans les accords internationaux » (FNSEA/JA) et donc « des importations des produits traités aux glyphosate » (CR).

Didier Bouville

Le député Adrien Morenas (LREM, Vaucluse), président-rapporteur de la Mission d’information parlementaire sur la ressource en eau, a remis le 20 juin un rapport favorable à « la création ou l’amélioration d’ouvrages, en particulier de retenues ». « Une action de communication et de concertation de grande ampleur doit être engagée pour éviter que des résistances trop grandes ne bloquent les projets qui ne doivent pas apparaître comme réservés à un nombre limité d’agriculteurs, mais comme une action favorable à l’environnement et à la santé publique », peut-on lire parmi ses propositions. Au niveau européen, les auteurs veulent faire de la lutte contre les pollutions diffuses « un impératif absolu et prioritaire » en intégrant des règles de bonnes pratiques agricoles dans le calcul des aides Pac.

Didier Bouville

Sortie du glyphosate : Hulot et Travert réunissent les acteurs ce 22 juin

Les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique, Stéphane Travert et Nicolas Hulot, doivent mettre en place une instance chargée de surveiller la bonne marche du plan de sortie du glyphosate en réunissant le 22 juin l’ensemble des acteurs, a-t-on appris auprès du ministère de l’Agriculture. Syndicats agricoles, industriels, distributeurs, services de l’Etat, coopératives, chambres d’agriculture et instituts de recherche et d’innovation seront rassemblés, en présence de parlementaires et de représentants des régions. La réunion doit permettre de mettre en place un comité de suivi chargé de suivre la progression de la sortie du glyphosate, avec une composition et une fréquence de points d’étape qui doit être précisée. « Chacune des filières va devoir préciser, dans le cadre de ses objectifs de réduction des phytos, ce qu’elle va faire pour le glyphosate spécifiquement », a-t-on indiqué dans l’entourage du ministre de l’Agriculture. « Demain (22 juin, NDLR) avec Stéphane Travert, on réunit tous les acteurs de la filière et si jamais on n’est pas en situation de réaliser cet objectif en trois ans, on reviendra à la loi », a indiqué Nicolas Hulot sur l’antenne de France Info.

Didier Bouville

« Le budget du ministère de l’Agriculture a été exécuté à hauteur de 6,4 milliards d’€, en augmentation de 23 % par rapport au crédit voté en loi de finance initiale (LFI) pour 2017 à 5, 2 milliards d’€ », admet Stéphane Travert, lors d’une audition au Sénat le 21 juin. Une hausse que le ministre explique par les crises sanitaires, notamment l’influenza aviaire hautement pathogène qui a coûté 62 M€ au titre des mesures sanitaires, et 170 M€ pour l’indemnisation des filières amont et aval. Il ajoute que les financements des campagnes ICHN se sont téléscopés sur la même année pour les périodes 2016 et 2017, entraînant une dépense supplémentaire de 256 M€. Le ministre souligne des besoins supplémentaires liés aux dispositifs sociaux à hauteur de 81,5 M€, et un refus d’apurement communautaire de 721,1 M€. « Pour couvrir ces besoins pour partie non prévus au moment de l’élaboration de la LFI 2017, le ministère a notamment bénéficié d’une ouverture de crédits en loi de finances rectificative de 828 M€ en autorisation d’engagement, un milliard en crédit de paiement, et un décret d’avance de 100 M€ en juillet 2017 dédié au financement des effets des crises sanitaires », ajoute Stéphane Travert.

Didier Bouville

En amont du sommet de l’Union européenne, l’Allemagne et la France se sont mis d’accord sur différents points concernant les réformes en Europe. Emmanuel Macron a obtenu le soutien d’Angela Merkel pour un « budget » de la zone euro. Ce budget d’investissement sera « défini sur une base pluriannuelle » afin de « promouvoir la compétitivité, la convergence et la stabilisation dans la zone euro, à partir de 2021 », selon la déclaration. Son montant et ses modalités ont été renvoyés à des négociations ultérieures avec les autres pays de l’Union monétaire. La France espérait plusieurs centaines de milliards d’euros, il ne devrait au final n’y en avoir que quelques dizaines. Pour autant, Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture et nouveau maire du Mans, interrogé sur ce sujet sur France Info le soir même, tout en étant favorable à un tel projet, l’a jugé « casse-cou ». « Avant de parler de budget de la zone euro, il faut déjà garantir le budget de l’Union européenne, et aussi parler de la recette », a-t-il expliqué. « S’il s’agit de transférer du budget de l’UE au budget de la zone euro, ce sont les politiques agricole et de cohésion sociale qui risquent d’être amputées ».

Didier Bouville

« Je vous fiche mon billet que dans trois ans, dans au moins 90 voire 95 % des cas, on aura trouvé une alternative », assure Nicolas Hulot aux journalistes venus l’interroger sur le glyphosate, le 20 juin. Le ministre de la Transition écologique, en déplacement en Bretagne avec Emmanuel Macron, confie qu’un agriculteur conventionnel l’a interpellé dans la matinée pour lui spécifier que depuis quinze ans, il se passe de glyphosate. « Ça n’est pas une règle d’or qui peut s’appliquer à tous les modes de production, ni à toutes les zones géographiques, admet Nicolas Hulot. Il faut regarder au cas par cas. » Mais pour le ministre convaincu par ses chiffres, s’il reste 5 % d’impasses, c’est déjà une « avancée ».

Didier Bouville

En déplacement en Bretagne le 20 juin, Nicolas Hulot a déclaré vouloir inscrire la protection de l’environnement à l’article 1 de la Constitution. Cet article stipule que la France est une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Lors de la présentation de la réforme constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron, en avril, Édouard Philippe avait promis que « le projet de loi constitutionnel inscrirait l’impératif de lutte contre le changement climatique à l’article 34, qui définit le domaine de la loi ». Passer de l’article 34 à l’article 1 serait pour le ministre de la Transition écologique une victoire. « Dans l’ombre on travaille », se justifie-t-il, en pinçant les lèvres. Et d’ajouter « qu’il y a des choses qui avancent. Essayez de regarder ailleurs dans d’autres pays, il n’y a rien d’équivalent ». Reste à savoir comment sera formulée cette introduction car cela « pose un problème juridique ». « Personnellement je souhaite que l’environnement, la biodiversité et le climat y figurent », décrit Nicolas Hulot, ainsi que la « finitude des ressources ».

S’il semble mettre la charrue avant les bœufs en martelant que cette introduction de la protection de l’environnement « sera à l’article 1 », Nicolas Hulot rappelle tout de même que ce sera à l’Assemblée nationale et au Sénat « d’exprimer leurs prérogatives ».

Didier Bouville

Donald Trump secoue les marchés agricoles avec sa politique commerciale imprévisible. Ses sanctions douanières contre le Mexique, pourraient avoir un effet secondaire positif pour la viande de porcs de l’Union Européenne (UE). Le Mexique cherche à s’approvisionner davantage dans l’Union, plutôt qu’aux USA. Un choix confirmé par le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan. Selon le commissaire, le Mexique veut ouvrir plus son marché à l’UE et à d’autres pays, pour compenser le recul des exportations vers les USA, auxquelles Washington applique des droits de douanes de rétorsion. Il s’agirait d’un marché de 350 000 t de viandes porcines, un chiffre qu’il a avancé lors d’une réunion au Portugal. Premier effet de cette réorientation des achats, le n°1 allemand de la viande, Tönnies, vient de mettre en route ses premières livraisons de viandes porcines pour le Mexique.

Didier Bouville

Luis Planas Puchades est le nouveau ministre de l’Agriculture espagnol. Agé de 66 ans, issu du parti social-démocrate, il est juriste de formation. Il a d’ailleurs exercé comme avocat puis comme inspecteur du travail avant de devenir parlementaire européen de 1986 à 1993. Fin connaisseur des arcanes européennes, il a été le représentant permanent de l’Espagne, auprès de l’Union européenne de 2010 à 2012, avant d’être nommé ministre de l’Agriculture en Andalousie. A noter, que pour la première fois depuis 10 ans, le ministère de l’Agriculture et celui de l’Environnement sont à nouveau séparés en Espagne.

Didier Bouville

La peste porcine africaine vient de toucher un élevage de 5 900 porcs dans la commune d’Orla en Pologne près de la frontière biélorusse. C’est le 9ème cas cette année sur des porcs d’élevage, auquel il faut ajouter environ 1 000 cas sur les sangliers. Mais il s’agit du plus grand élevage frappé en Pologne depuis l’apparition du virus dans le pays et l’abattage le plus important. Les agriculteurs polonais accusent le gouvernement de ne pas faire le nécessaire pour lutter contre cette épizootie, et notamment chez les sangliers abondants dans les forêts. Ils craignent aussi un développement de la maladie après les moissons, car les porcs sont nourris aux grains provenant de champs dans lesquels des sangliers infestés par le virus ont pu circuler. Cette crainte est également partagée en Allemagne où est évoquée l’interdiction de moissonner certaines zones fréquentées par les sangliers.

Didier Bouville