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Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dans un communiqué du 4 mai, annonce mobiliser «4,5 millions d’euros par an en faveur de la filière bovins viande» pendant trois ans, sur la période 2018-2020. Ce plan prévoit «une enveloppe d’1 M€ en fonctionnement ainsi qu’un investissement de 3,50 M€ dans les bâtiments d’élevage», et il ambitionne la reconquête des marchés internationaux et la montée en gamme des exploitations tout en s’appuyant sur «le dynamisme de la consommation régionale». Ainsi, «le budget agricole de la région, de 62 M€, est en hausse de 70 % par rapport à 2015», c’est-à-dire la précédente mandature. Il s’agit du «deuxième budget agricole des Régions de France». Dans le détail, 29 M€ seront directement mobilisés en faveur des filières agricoles chaque année, dont 9 M€ pour les 15 filières agricoles «auxquels viendront s’ajouter 20 M€ du plan d’investissements». En effet, le communiqué précise que «pour la première fois, toutes les filières font l’objet de plans de soutien spécifiques».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 7 mai, les Chambres d’agriculture s’inquiètent des propositions de la Commission européenne de baisser le budget de la Politique Agricole Commune (PAC). Elles saluent toutefois la proposition d’augmenter les crédits pour la recherche et l’innovation des projets « Horizons 2020 » (désormais « Horizons Europe »). « La part de ce programme qui sera consacrée à l’agriculture pourrait modérer les baisses du strict budget de la PAC », précise le communiqué. Mais les Chambres d’agriculture dénoncent une baisse « incompréhensible et incompatible avec les défis de l’agriculture », du budget de la PAC. La Commission européenne propose de le diminuer d’environ 5 %, ce qui, avec l’inflation, conduirait en réalité à une réduction de 11 % dès 2021. « Il est donc clair que la PAC ne saurait atteindre son premier objectif, celui de soutenir le revenu des agriculteurs », s’inquiètent les Chambres d’agriculture. « Comment les agriculteurs pourraient-ils répondre aux attentes des consommateurs et des citoyens : qualité et sécurité alimentaire ? Comment pourraient-ils relever les défis environnementaux et climatiques ? », interrogent-t-elles.

Didier Bouville

Un chargé d’études au Trésor, Arthur Souletie, a réalisé une étude, mise en ligne le 4 mai, dans laquelle il indique comment favoriser efficacement l’augmentation de la part de la chaleur renouvelable dans la consommation d’énergie en France. L’outil le plus efficace est la mise en place d’un prix du carbone élevé, comme l’a prouvé la Suède, en portant la taxe carbone à un niveau important (120 €/tonne en 2016). Il propose aussi la prime à la pompe à chaleur ou à la chaudière à biomasse, mesure réalisée aussi avec succès en Suède. En outre, « il convient de maintenir le fonds chaleur » pour les plus gros projets, vu sa capacité à déclencher des projets de chaleur collective efficaces. De plus, le soutien au chauffage individuel via le CITE (Crédit d’impôt pour la transition énergétique) pourrait être concentré sur les technologies les plus efficaces, notamment les chaudières au bois. Le chargé d’études propose enfin des primes à la casse pour les vieilles chaudières aux combustibles fossiles, des subventions moins élevées aux EnR électriques pour le chauffage et des taux de TVA réduits. Cette étude fait partie des documents de travail de la DG Trésor, qui ne reflètent pas nécessairement des positions du ministère de l’Économie mais qui alimentent les débats, selon la direction du Trésor.

Didier Bouville

Une note d’Agreste conjonctures indique, qu’en mars 2018, les prix français à la production de l’ensemble des produits agricoles sont restés quasiment stables (+0.2%) par rapport à la même période en 2017. La hausse est de 0.6% par rapport au mois précédent. Les prix se maintiennent ainsi sur les étals après la baisse de 2015 et le léger rebond de 2016. Les prix des céréales tendent vers ceux de 2017, tout en restant inférieurx aux cours moyen de 2013-2017. La hausse de l’ensemble des prix est pénalisée par le repli important des cours des pommes de terre, des oléagineux et des porcins. Les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées s’accroissent de 1,6% sur un an

Didier Bouville

La croissance du secteur du commerce équitable a atteint 10 % en France en 2017, nous révèle Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Équitable France, lors d’une conférence de presse le 3 mai. Atteignant désormais le « chiffre symbolique » d’un milliard d’euros, les ventes des produits issus du commerce équitable connaissent une croissance à deux chiffres depuis déjà quatre années consécutives. Blaise Débordes, directeur général de Max Havelaar, souligne que « la demande est massive » et les Français en attente de produits labellisés. Enfin, 81 % des produits labellisés « commerce équitable » sont également labellisés bio, secteur également en très forte croissance.

Didier Bouville

La baisse «de 5%» du budget de la Pac envisagée par la Commission de Bruxelles dans son projet de cadre financier pluriannuel 2020-2027 de l’UE entraînera, par rapport à la programmation en cours 2014-2020, une réduction de 3,9 % de l’enveloppe pour les paiements directs en France, à 50,035 milliards € (en prix courants), selon les chiffres des services européens. Ce taux de diminution serait identique dans d’autres États membres comme l’Irlande, l’Allemagne et les Pays-Bas, ou bien inférieur (Pologne -0,9 % par exemple). En revanche, le Portugal, la Roumanie et les pays baltes enregistraient une augmentation de leur allocation du fait du processus de convergence externe des aides.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 4 mai 2018, la Gnis, groupement national interprofessionnel des semences et des plants, a réaffirmé, suite à la sortie du plan d’action concernant les produits phytosanitaires, que la filière semences et plants, grâce à l’innovation et la recherche, dans laquelle elle investit fortement, avait sa place au cœur de de la transition agroécologique. Le rapport de l’Assemblée cite d’ailleurs l’exemple de la betterave pour laquelle « La sélection de la meilleure variété en termes de rusticité et de résistance, et non plus en fonction de leur productivité est également un moyen de diminuer le recours aux produits phytopharmaceutiques ». Parmi les engagements du plan de filière semences et plants se trouvent comme en effet comme objectifs de « Favoriser la diffusion de variétés résistantes ou tolérantes aux bio agresseurs ». Le Gnis rappelle ainsi que la sélection variétale est un élément majeur et intégratif de solutions dans les stratégies de lutte contre les maladies et les ravageurs. Cependant, le groupement souligne que la filière « a encore besoin de solutions chimiques car certaines techniques, comme le biocontrôle, n’apportent pas encore de solution à toutes les problématiques rencontrées ». La filière semences souhaite donc que l’Etat « mette en place tout ce qui est nécessaire pour développer la recherche publique afin de développer des partenariats avec le secteur privé à la hauteur de cette recherche de solutions alternatives aux produits phytosanitaires ».

Didier Bouville

La FOP (Fédération des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), a accueilli avec satisfaction les résultats d’un sondage mené par l’institut Odoxa relatif à la position des Français vis-à-vis de l’huile de palme dans les biocarburants. Ce sondage révèle en effet que 71% des Français sont fermement opposés à l’utilisation d’huile de palme dans les biocarburants. La fédération estime donc plus qu’elle est plus que jamais légitime dans le combat qu’elle conduit depuis de très nombreux mois pour dénoncer le projet du groupe Total à La Mède (Bouches-du-Rhône), qui s’orienterait vers la production de biocarburants à base d’huile de palme. Le sondage souligne que 43 % des Français affirment savoir qu’il est possible de remplacer l’huile de palme par de l’huile de colza produite en France. Il met également en avant que 83 % des Français attendent du gouvernement qu’il soutienne la position du Parlement européen contre l’utilisation d’huile de palme dans les carburants. Pour la FOP, la position unanimement exprimée par les Français conforte sa détermination pleine et entière à maintenir une production européenne et française de biocarburants basée sur un taux d’incorporation de 7%. Pour Arnaud Rousseau, Président de la FOP, « les Français sont engagés à nos côtés pour lutter contre les importations massives de pays tiers qui vont à l’encontre de leurs attentes environnementales, sociales et sociétales ».

*Chiffre issu d’un sondage réalisé par Odoxa

Didier Bouville

Dans un communiqué le 2 mai, les Jeunes agriculteurs (JA) demandent le retrait de l’amendement de Jean-Baptiste Moreau, sortant les produits agricoles et alimentaires du cadre de la négociation commerciale annuelle. Les JA estiment que l’amendement «n’est pas construit sur des délais et un consensus suffisants pour aboutir à une bonne réforme». Et de s’interroger: «Si cette proposition du rapporteur Moreau est une si bonne idée, pourquoi ceux qui l’approuvent aujourd’hui ne l’ont pas proposée avant ?», se demandent les JA. Ils regrettent en somme que ce texte n’émane pas des Etats généraux, qu’il n’ait «fait l’objet d’aucune concertation, ni avec les pouvoirs publics, ni avec les syndicats», et s’inquiètent de voir qu’il satisfait certains industriels et distributeurs. En effet, l’Ania (agroalimentaire) a déclaré que ce texte est une «opportunité». Et Michel-Edouard Leclerc a récemment écrit sur son blog que ce texte «va dans le bon sens».

Didier Bouville

La fédération des entreprises de boulangerie (Feb), dans un communiqué de presse du 2 mai, s’inquiète «de la hausse récente du prix du beurre et de ses conséquences» pour le secteur. Alors que les cours du beurre avaient atteint des records en 2017, « l’année 2017 s’annonce encore pire. Les prix sont 25 % supérieurs à l’année dernière à la même époque », selon la Feb, ce qui laisse craindre de nouveaux records de prix pour cette année. L’enjeu pour les entreprises de boulangerie est double : « éviter l’effondrement des marges et assurer leur approvisionnement». Ainsi, la fédération « en appelle à la responsabilité de tous les acteurs, et notamment la grande distribution et la restauration, pour que les fabricants puissent rapidement répercuter dans leurs prix cette hausse » et déplore que « si des hausses modérées ont bien été acceptées lors des négociations commerciales, elles se révèlent déjà insuffisantes».

Didier Bouville