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Réagissant à la démission de Nicolas Hulot, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, rappelle qu’elle avait de «vrais sujets de désaccord» avec le ministre de l’Écologie, comme la gestion du loup ou de l’ours – «nous n’avons pas réussi à le convaincre sur ces sujets», tout comme le dossier du glyphosate. Mais «on pouvait parler et il écoutait», met en avant Christiane Lambert, qui rencontrait le ministre et son équipe à raison d’une fois par trimestre. «Sur les phytosanitaires, il a reconnu les efforts faits par les agriculteurs», relève Christiane Lambert, qui rappelle qu’il avait «fait sien», lors du dernier Salon de l’agriculture, le Contrat de solutions porté par le syndicat. «Et il a pris des coups, notamment de la part des ONG qui l’accusaient d’être complaisant avec la FNSEA.»

Didier Bouville

Après avoir été reçu le 27 août à l’Elysée par le président de la République, le ministre de l’Ecologique et son secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu, le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, annonce dans un communiqué tard dans la nuit du 27 août que «le Président de la République a validé le permis national à 200 euros dès la saison 2019-2020», soit une diminution du prix par deux. Selon la FNC, cette proposition avait été validée en interne lors de leur assemblée générale au printemps: à 92% des voix des présidents des fédérations départementales de chasseurs. Le prix du permis départemental resterait lui inchangé, annonce la FNC.

LIre notre dossier spécial « Ouverture de la chasse » dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 30 août 2018.

Didier Bouville

«Je prends la décision de quitter le gouvernement», a annoncé le ministre de l’Écologie, Nicolas Hulot au micro de la matinale de France Inter le 28 août. «Je ne veux plus me mentir, je ne veux plus donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie que l’on est à la hauteur sur ces enjeux-là», a-t-il expliqué. Et de préciser : «J’ai une immense amitié pour ce gouvernement auquel je m’excuse de faire une mauvaise manière». Quelques minutes avant cette annonce, le ministre se plaignait de l’avancée de certains dossiers: «Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à se mettre en situation d’arrêter l’artificialisation des sols? La réponse est non.»

Didier Bouville

Le virus de la peste porcine africaine (PPA) continue sa route vers le sud de la Chine, depuis sa découverte le 3 août à la frontière nord-orientale. Un quatrième cas a été signalé le 23 août par les autorités du pays, dans trois fermes d’un village de la province du Zhejiang, sur la côte orientale, à plusieurs centaines de kilomètres au sud du dernier cas recensé. 400 animaux sont morts, selon l’OIE (organisation mondiale pour la santé animale). Trois jours plus tard, le virus a été signalé dans un aéroport de Corée du Sud ; deux touristes sud-coréens revenant d’un voyage dans la première des provinces chinoises contaminées par la PPA (Shenyang) avaient rapporté des produits alimentaires infectés par le virus. Selon les informations de Reuters, recueillies auprès d’un vétérinaire de la FAO, la souche du virus qui a atteint la Chine est similaire à celle qui s’est diffusée en Russie, en Estonie et en Géorgie depuis dix ans. Cette souche avait fait son premier saut de l’Europe centrale à la Russie orientale en mars 2017, atteignant la ville d’Irkutsk, à quelques centaines de kilomètres de la frontière chinoise.

Didier Bouville

«Les montagnards pyrénéens se préparent à barrer la route à Nicolas Hulot» en vue d’un déplacement attendu du ministre à Laruns et Etsaut (64) le 29 août, sans pourtant que celui-ci soit indiqué sur l’agenda du ministre, annonce la Fédération nationale de défense du pastoralisme (FNDP) dans un communiqué commun avec l’Association pour le développement durable de l’identité des Pyrénées (Addip), le 27 août. «Des centaines de montagnards de toutes les vallées du massif […] se préparent à lui barrer la route», met en garde l’association qui redoute que le ministre «confirme le lâcher de deux ourses slovènes en Béarn». Le ministre avait déjà prévu de se rendre dans la région le 23 juillet dernier avant d’annuler son déplacement. La date du 29 août avait alors été évoquée, avant d’être démentie par Julien Mayer, le chef de cabinet du ministre, selon la République des Pyrénées. «Il est hors de question qu’il vienne nous donner des leçons d’écologie. C’est une nouvelle provocation», estiment la FNDP et l’ADDIP qui voient dans le ministre «le commanditaire des lâchers d’ours de 2006». «Que Nicolas Hulot parle d’ours à Paris s’il le veut. Pas dans les Pyrénées», insiste les deux associations.

Didier Bouville

Des élus ruraux autour de Cluny en Saône-et-Loire ont menacé le 24 août de démissionner en bloc si leurs collectivités ne sont pas réintégrées dans la carte des zones agricoles défavorisées simples (ZDS) éligibles aux aides européennes de compensation des handicaps naturels (ICHN). Leur protestation vise à défendre une vaste zone dédiée à l’élevage extensif, administrativement rattachée à une zone viticole prospère du Mâconnais, et par là même privée des aides, selon une décision « aussi incohérente qu’injuste », souligne à l’AFP Jean-Luc Delpeuch, président de la communauté de communes du Clunisois. « Nous défendons huit communes qui réunissent tous les critères d’éligibilité aux aides (relief, sols rocheux etc..), l’élevage est l’activité principale, et aucune diversification n’est possible » a-t-il dit. Les aides, perçues jusqu’à fin 2018, portaient sur environ 450.000 euros, soit quelque 15.000 euros pour chacune des 29 exploitations du secteur, selon l’élu. « Pour certaines, cela signifie un doublement du revenu disponible » a-t-il dit. Leur disparition met en péril plusieurs d’entre elles, dans une région classée Natura 2000 et « prairie sensible », où toute autre culture, de maïs ou de vigne, est interdite.

Didier Bouville

Selon les informations du quotidien L’Opinion, la FNSEA organisera, la semaine du 5 septembre, une manifestation d’ampleur nationale contre la suppression du TODE. Cet allégement de charge patronale spécifique aux salariés saisonniers venait s’ajouter au CICE. Selon Légumes de France, ces deux dispositifs seront supprimés l’année prochaine, compensés par un «allégement de charge général qui concerne tous les secteurs». Problème, dans sa forme actuelle, celui-ci sera dégressif à 1 Smic, alors que la barre était fixée à 1,25 Smic pour le TODE. Avec les congés payés et les heures supplémentaires, les salaires des saisonniers se situent «entre 1,1 et 1,2 Smic», rappelait en juillet Céline Camgrand Vila, responsable de la commission emplois de Légumes de France, qui évoque déja des pertes de «189 euros par mois et par saisonniers».

Didier Bouville

Le CIC (Conseil international des céréales) a réévalué le 23 août la production mondiale de grains à 2 063 Mt (contre 2 059 Mt estimé en juillet). « Les perspectives 2018-2019 concernant la production mondiale de grains ont augmenté de 4 Mt d’un mois sur l’autre, à 2 063 Mt », selon un rapport. Si en raison de « conditions météorologiques défavorables, les estimations de récolte pour l’UE (-9 Mt) et l’Australie (-3 Mt) connaissent de nouvelles baisses », cela est compensé par « des hausses ailleurs, notamment aux États-Unis (+ 12 Mt), en Ukraine (+ 2 Mt) et en Argentine (+ 2 Mt). » La production mondiale de grains afficherait néanmoins une deuxième année consécutive de baisse. Sous l’effet de la réduction des résultats en Europe et dans la CEI (ex-républiques soviétiques), la récolte mondiale de blé est prévue en baisse à 716 Mt (-42 Mt) pour la première fois sur six campagnes, tandis que la production d’orge serait la plus faible depuis 2012-2013, d’après le CIC. Après une chute l’année dernière, la récolte de maïs devrait rebondir à 1 064 Mt (+19 Mt), mais cela est principalement lié aux améliorations potentielles en Amérique du Sud où les semis pour 2018-2019 ne font que commencer.

Didier Bouville

Deux mois après le début de l’épidémie de fièvre charbonneuse dans les Hautes-Alpes, le syndicat agricole FDSEA a déposé plainte le 23 août contre X pour « connaitre la vérité » sur la résurgence de cette maladie transmissible à l’homme. Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) doit faire de même vendredi. Une partie du sud du département est confrontée à la plus importante anazootie de fièvre du charbon (anthrax en anglais) observée en France depuis près de 20 ans, une maladie potentiellement mortelle pour l’homme dans ses formes les plus rares. La bactérie Bacillus anthracis survit des dizaines d’années sous forme de spores dans les terres où ont été enterrés par le passé des animaux morts du charbon ou porteurs de la maladie: des « champs maudits », non cartographiés dans le département. Le vaccin est le moyen le plus efficace pour enrayer l’épidémie. Mais, face à une pénurie temporaire, due à la fermeture en août du laboratoire espagnol qui le produit, les éleveurs espèrent « que l’État fera le nécessaire pour trouver le plus grand nombre de vaccins, dans les plus brefs délais », ajoute Alexandre Lagier, président des JA des Hautes-Alpes.

Didier Bouville

Entre 2017 et 2018 «les familles ont payé leurs fruits et légumes 4,5 % plus cher, en moyenne», note l’association Familles Rurales dans la douzième édition de son «Observatoire des fruits et légumes» publié le 23 août. L’enquête se base sur des relevés de prix de 8 fruits et 8 légumes par 54 «veilleurs» dans 33 départements, du 4 au 10 juin 2018 puis du 2 au 8 juillet 2018. 1 kg de fruits coûte 3,91€ en moyenne en 2018 «soit une augmentation de 4 % par rapport à 2017», poursuit Familles Rurales, alors que le kilo de légumes se fixe à 2,25€ «soit une augmentation de 5%». 5 fruits et 3 légumes connaissent des hausses «remarquables» dont la pêche (+17,9 %), la nectarine (+17,3 %), la pomme (+15,6 %) pour les fruits et la carotte (43,3 %) ou la courgette (+13,1 %) pour les légumes. Suivre les recommandations de l’OMS et «manger 5 fruits et légumes par jour» coûtera ainsi 160€ par mois en moyenne à une famille de 4 personnes «soit une hausse de 4,5% par rapport à 2017», indique Familles Rurales. Selon qu’elle favorise le bio ou le cultivé en France, le budget pourra varier de 115 à 255€, soit «entre 8 et 17%» du budget d’une famille qui gagne un Smic. «Les prix des fruits et légumes connaissent de très importantes fluctuations», ce qui rend difficile d’y consacrer un budget sur la durée, note l’association.

Didier Bouville