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La Fnab (agriculteurs bio) et Synabio (industriels bio) exigent, dans un communiqué du 4 avril, l’instauration d’un «moratoire» sur les nouveaux projets de construction de serres chauffées bio jusqu’au vote du comité national d’agriculture biologique (Cnab) sur leur interdiction dans le cadre de la bio. Le comité, qui devait se prononcer le 3 avril, a reporté sa décision pour juillet. Selon la Fnab et Synabio, le chauffage des serres pour la production de fruits et légumes «hors saison» est «incompatible» avec le cahier des charges bio qui implique «une utilisation responsable de l’énergie» et «impose le respect des cycles naturels». «Plus la décision d’interdiction est reportée, plus de nouveaux projets sortent de terre» regrette Jean-Marc Lévêque, président du Synabio.

Didier Bouville

Le Gnis (interprofession des semences) a présenté le 4 avril son dernier «accord interprofessionnel relatif à la recherche et à l’innovation variétale dans le domaine des céréales à paille», avec une CVO qui passe de 0,70 €/t à 0,90 €/t. Il s’agit de «permettre un financement de la recherche plus équilibré entre les semences certifiées et les semences de ferme», a expliqué en marge d’un colloque Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux, saluant le vote à l’unanimité du conseil d’administration de l’AGPB (producteurs de blé). Cet accord sur les campagnes 2019-20 à 2021-22 augmente la cotisation à la charge des agriculteurs à 0,90 €/t (contre 0,70 €/t). En même temps que le remboursement sur achat de semences certifiées passe de 2,8 €/q à 5 €/q. Le décret d’extension est attendu «mi-juin». Changement sémantique, la CVRO (Cotisation volontaire rendue obligatoire) devient la Criv (Contribution à la recherche et l’innovation variétale. Le FSOV (Fonds de soutien à l’obtention végétale) se voit doté de 1,5 M€ par an, grâce à « un solde des exercices précédents », a indiqué Thierry Momont.

Didier Bouville

Le 4 avril, lors de la biennale d’Axema, l’équipe organisatrice du Sima a annoncé que la prochaine édition du salon se tiendra du dimanche 8 au jeudi 12 novembre 2020, au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Dans un contexte agricole en mutation, en raison des nouvelles exigences des consommateurs et des évolutions réglementaires, et à l’approche de son 100ème anniversaire, le salon a été inauguré pour la première fois en 1922, le SIMA affiche une ambition renouvelée. Le salon se tiendra donc désormais en novembre les années paires afin de mieux répondre aux attentes exprimées par les exposants comme par les visiteurs internationaux, il renouvelle son positionnement, avec un contenu « encore plus riche en termes de conférences, de tables rondes, d’événements « et par la mise en valeur encore « plus marquée des innovations de tout le secteur agricole, dans sa plus large dimension internationale ». La nouvelle identité du salon sera dévoilée prochainement. Le SIMA fêtera son centième anniversaire du 30 octobre au 3 novembre 2022.

Didier Bouville

Le gouvernement italien a présenté le 2 avril un «plan de conservation et de gestion du loup», qui détaille 22 mesures visant à protéger les populations de prédateurs en Italie, et les faire « coexister » avec les activités pastorales. Élaborée à partir d’une « rigoureuse analyse scientifique et technique», la feuille de route renonce notamment aux mesures prévoyant des abattages de loups, pourtant intégrées dans le plan rédigé par le précédent gouvernement en 2017. A l’époque, ces annonces avaient suscité « une série de protestations de la part d’associations de protection de l’environnement», rappelle le quotidien italien «La Stampa». Coldiretti, le principal syndicat agricole du pays a déploré cette décision, et a appelé l’État à ne «pas laisser mourir les brebis et les vaches», alertant sur le risque que des «milliers de familles» d’éleveurs soient «obligés de quitter les montages». L’Italie, où le loup avait quasiment disparu dans les années 80, abrite entre 18 et 20% de la population lupine européenne

Didier Bouville

Le groupement les Mousquetaires et le mouvement Leclerc ont annoncé, dans un communiqué de presse du 3 avril, créer au sein de la FCA (commerce coopératif), un collège alimentaire. «Cela permet à ces deux enseignes de pouvoir siéger au sein des interprofessions agricoles», explique Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA à Agra Presse. Jusque-là seule la FCD, qui regroupe toutes les autres enseignes de la grande distribution, avait intégré les interprofessions agricoles disposant d’un collègue aval. Les premières interprofessions démarchées sont le Cniel (lait) dont le collège distribution est en cours de création, Interbev (viande rouge) et Inaporc.

Didier Bouville

«Les OP (organisations de producteurs) ont envoyé les propositions de contrats aux industriels, mais à ce jour, les négociations ne sont pas finalisées», constate Thierry Roquefeuil, président de l’interprofession laitière, interrogé par Agra presse le 3 avril. La loi Egalim prévoit la date butoir du 1er avril pour mettre en conformité les contrats entre les producteurs laitiers et leur laiterie avec les nouvelles dispositions législatives et notamment la prise en compte des indicateurs de coût de production dans le calcul du prix du lait payé aux éleveurs. Un retard qui devrait bénéficier de l’indulgence des pouvoirs publics en termes de sanction, s’il reste «dans des délais raisonnables». Le médiateur des relations commerciales agricoles a d’ailleurs souhaité rappeler, dans un communiqué de presse du 3 avril, que cette nécessaire mise en conformité ne peut aboutir à des ruptures immédiates des relations commerciales de la part des laiteries et «encourage les acteurs à négocier de bonne foi».

Didier Bouville

«La guerre du camembert est finie», a clamé Patrick Mercier, président de l’ODG Camembert de Normandie, lors d’une conférence de presse au Sénat le 2 avril. Alors que jusque-là de nombreuses voix se sont opposées au projet de double cahier des charges de l’AOP Camembert de Normandie, de nombreux sénateurs, à l’initiative de Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne, ont souhaité le défendre. «C’est un excellent compromis», défend-elle. Dès 2021, deux gammes de Camembert de Normandie coexisteront: un véritable au lait cru et un cœur de gamme au lait pasteurisé. «L’ensemble de la production sous l’AOP actuelle passera en véritable et le fabriqué en Normandie deviendra AOP», explique Patrick Mercier, pour qui cet accord «permet de lever la confusion qui perdure depuis 1983», date de création de l’AOP. Périco Légasse, critique gastronomique, défend la stratégie de l’ODG. «Oui, jusque-là, on s’est battu pour garder le lait cru, concède-t-il. Mais aujourd’hui on a gagné le véritable Camembert de Normandie». Si industriels et producteurs ont abouti à un compromis, «la guerre avec les défenseurs du lait cru perdure», professe-t-il.

Didier Bouville

Après l’OCM unique la veille, la commission de l’agriculture du Parlement européen a adopté, le 2 avril, son projet de rapport sur les plans stratégiques de la future Pac. Un vote qui s’est déroulé sans heurts et beaucoup plus rapidement que prévu, y compris sur les points les plus controversés comme la répartition des enveloppes financières, le plafonnement des aides directes, la convergence ou l’architecture verte. Le rapport parlementaire prévoit un plafonnement à 100 000 € des aides directes à moins que les États membres ne mettent en œuvre un paiement redistributif (aux premiers ha des exploitations) de 10 %. Les eurodéputés proposent que 60% de l’enveloppe du premier pilier soit destinés au paiement de base et au paiement redistributif, 20% à l’éco-dispositif, 10% (+2% pour les cultures protéagineuses) aux soutiens couplés, et 3% aux régimes sectoriels. Les parlementaires ont également allégé les exigences de la conditionnalité des aides. Reste désormais à se prononcer, le 8 avril, sur le règlement horizontal (financement et gestion). «J’aimerais que le prochain Parlement européen puisse adopter le plus rapidement possible ces documents», a souligné la rapporteure du texte, l’Espagnole Esther Herranz Garcia. En effet, rien ne garantit à ce stade que la prochaine Assemblée qui prendra ses fonctions à l’issue des élections européennes du mois de mai adoptera en l’état la position de la commission de l’agriculture.

Didier Bouville

Les prix agricoles à la production étaient en hausse de +4,2 % sur un an en février 2019, principalement tirés par les prix des grandes cultures (avec un blé tendre français compétitif et de qualité) et des légumes (carottes, poireaux et salades notamment), indique la dernière note de conjoncture d’Agreste. Les cours des porcins augmentent légèrement mais restent inférieurs aux niveaux moyens de 2014-2018 ; ceux des gros bovins repartent à la hausse par rapport à février 2018 et par rapport à la période 2014-2018, tout comme les cours des volailles, confirmant un redressement de la filière. Les prix à la consommation augmentent, eux, de 3,1 % sur un an, en lien avec la hausse des prix des légumes, des viandes, des pains et céréales ainsi que des laits-fromages-œufs.

Didier Bouville

Les députés de la commission de l’agriculture du Parlement européen ont adopté le 1er avril à Bruxelles, sur la base du rapport d’Éric Andrieu, leur projet de position sur le volet OCM unique des propositions de la Commission européenne pour la future Pac. Les parlementaires y ont ajouté des mesures pour renforcer les outils de gestion de crise, avec un système d’alerte précoce en cas de perturbation des marchés et un programme de réduction volontaire de la production. La commission parlementaire de l’agriculture va désormais voter le 2 avril sur le plus gros morceau de cette future Pac, les plans stratégiques, puis le 8 avril sur le règlement horizontal (financement et gestion). Les trois projets ne pourront pas être votés en session plénière avant la fin de la législature et seront donc transmis à l’Assemblée issue des élections européennes du mois prochain qui devra se prononcer.

Didier Bouville