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Le comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) s’est réuni le 18 février pour statuer sur 27 dossiers de demande d’indemnités à la suite de la sécheresse estivale de 2020, a indiqué le cabinet du ministère de l’Agriculture lors d’un briefing à la presse le même jour. Sur ces 27 dossiers, qui correspondent à autant de départements, 18 ont reçu un avis favorable pour l’ensemble du zonage sollicité; six autres ont eu gain de cause, mais pour un zonage réduit par rapport à leur demande initiale. En revanche, les trois derniers ont obtenu un avis négatif: le Cantal, la Haute-Vienne et le Lot. «Environ 75 millions d’euros (M€) ont été attribués dans la commission de cet après-midi sur un total de 132 [M€] de demandes», a indiqué le cabinet de Julien Denormandie, précisant que les règles d’acceptabilité des dossiers sont «identiques depuis 2007».

Didier Bouville

C’est dans un communiqué commun du 18 février que les industriels, par le biais de leurs fédérations (Ania, La Coopération agricole, la Feef et l’Ilec) demandent, dans le cadre des négociations commerciales annuelles en cours, aux distributeurs d’«inverser la tendance». «C’est la souveraineté alimentaire de la France qui est en jeu», assurent-ils. Tous s’accordent sur le fait que des «avancées» et des «progrès» ont été fait, mais qu’ils demeurent très hétérogènes d’un secteur à un autre, et insuffisants pour prendre en compte la «flambée des cours de certaines matières premières agricoles mais aussi une hausse du prix des emballages, des transports et d’autres surcouts liés à la crise sanitaire». «Oui, il y a eu des efforts de certains distributeurs, dans certains secteurs, mais c’est très loin d’être suffisant pour parler de la « création de valeur » pour l’ensemble des agriculteurs et des entreprises!», estime Richard Girardot, président de l’Ania (industries agroalimentaires). «Sortons de la déflation destructrice de valeur et travaillons ensemble à un prix prenant en compte les réalités de l’amont, agricole et PME, et acceptable pour le consommateur!», veut Dominique Amirault, président de la FEEF (PME agroalimentaires).

Didier Bouville

«La loi Egalim est une très bonne loi, mais qui a besoin de certains ajustements pour permettre de mieux rémunérer le monde agricole», estime le député LREM Grégory Besson-Moreau interrogé par Agra Presse, le 18 février. C’est pourquoi le député de l’Aube va déposer une proposition de loi (PPL) «d’ici 10 à 15 jours» avec pour objectif de l’inscrire à l’agenda des niches parlementaires de mai. L’idée est de repartir de la PPL déposée le 30 juin qui faisait suite à la commission d’enquête sur les pratiques de la grande distribution, mais qui n’avait jamais été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Y seront «retravaillées la construction du prix en marche avant, ainsi que son ajustement dans le temps». Des réflexions sur des amendements sont déjà en cours. «Notre proposition principale sera de s’assurer que les indicateurs prévus par la loi Egalim soient appliqués à l’ensemble des volumes faisant l’objet du contrat, c’est à dire pour tous les produits et tous les marchés», indique Martine Leguille-Balloy, député LREM de Vendée. Les deux élus sont également signataires avec une soixantaine de leurs collègues d’une tribune intitulée «Pour une juste répartition de la valeur dans le cadre des négociations commerciales des produits alimentaires!». Ils y assurent que des «propositions législatives (…) s’avèrent nécessaires».

Didier Bouville

Dans un rapport sur les effets de la fusion des régions sur les Draaf (administration décentralisée du ministère de l’Agriculture), le CGAAER rapporte des effectifs à la baisse entre 2015 et 2019. Sur le périmètre des sept Draaf fusionnées (sur 13 au total en métropole), les effectifs ont été réduits de 13%, passant au total de 1513 à 1317 équivalents temps-plein travaillés (ETPT). D’après la Cour des comptes, les Draaf avaient déjà perdu 7,39% de leurs effectifs de 2011 à 2015, soit «un peu moins que les administrations centrales mais un peu plus que les services de l’État en départements». N’ayant pu les comparer aux effectifs des Draaf non concernées par la fusion, les auteurs précisent qu’ils ne sont pas en mesure d’analyser complètement les facteurs de cette baisse. Elle concerne largement les postes d’encadrement et de direction. Au total, le nombre de postes d’encadrement est passé de 409 en 2015, à 251 en 2019 (-39%). Et le nombre de postes de direction a été réduit de 32 à 24, soit une diminution de 25%. Les auteurs notent des écarts «très significatifs» entre régions; la baisse totale des effectifs va de 5% en Bourgogne-Franche-Comté à 23% dans les Hauts-de-France.

Didier Bouville

Après avoir brandi le bâton durant la précédente réunion, les ministres de l’Agriculture et déléguée chargée de l’Industrie semblent avoir plutôt usé de la carotte, lors du comité de suivi des négociations commerciales du 17 février. «Grâce à une prise de conscience depuis quinze jours, le climat est un peu plus apaisé avec des avancées qui vont dans le bon sens», rapportent les cabinets des ministres lors d’un briefing à la presse, à la sortie de la réunion. «La question est de savoir si ces avancées seront suffisantes pour permettre de l’inflation dans les secteurs qui en ont besoin», conviennent les cabinets. Par ailleurs, une grande hétérogénéité est observée entre enseignes et secteurs ainsi qu’une différenciation selon la taille des fournisseurs – les PME faisant face à un taux de signature plus élevé et une approche prix «plus constructive». «Il faut absolument que d’ici la fin des négociations dans quinze jours, cette hétérogénéité se transforme en homogénéité», souhaitent les ministres. Au ton du communiqué de presse de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, leur constat ne semble pas tout à fait le même. «Tolérance zéro!», lancent les deux syndicats, assurant que «c’est une déflation en cascade qui s’impose aux producteurs dans de trop nombreux secteurs». De son côté, la Coordination rurale a décidé de ne plus participer à ces réunions, estimant qu’elles «ne servent à rien».

Didier Bouville

Le Sénat a procédé, le 17 février, à la désignation des 23 membres de la mission d’information sur « la méthanisation dans le mix énergétique : enjeux et impacts ». Parmi les 23 membres, il faut noter la présence de sept sénateurs en prise directe avec le monde agricole : Pierre Cuypers (LR/REP, Seine-et-Marne), Laurent Duplomb (LR, Haute-Loire), Daniel Grémillet (LR, Vosges), Christian Klinger (LR, Haut-Rhin), Olivier Rietmann (LR/REP, Haute-Saône), Patrick Chauvet (UC, Seine-Maritime) et Jean-Claude Tissot (PS, Loire). A noter également la présence de Gérard Lehallec (PCF, Côtes d’Armor), fils d’exploitants agricoles. Les commissions permanentes, outre leur rôle dans l’examen des projets et propositions de loi, ont la charge, sur les questions relevant de leur compétence, d’assurer l’information des sénateurs et de les assister dans leur mission de contrôle du gouvernement. « La réunion constitutive de la mission d’information se tiendra dans la première semaine de mars », a indiqué le Sénat.

Didier Bouville

En décembre dernier, le prix des intrants est en hausse de 0,6 % par rapport à novembre 2020, mais demeure inférieur de 1 ,1 % à leur niveau de décembre 2019. Résultat, l’ensemble des prix des intrants était fin 2020 équivalent à leur niveau de 2015. L’ensemble du secteur agricole fait face à une augmentation des cours du pétrole et des produits dérivés. A cela s’ajoute, pour les éleveurs, une hausse des prix des aliments à base de céréales et de protéagineux dont les cours ont fortement progressé depuis la fin de l’été dernier. L’année 2020 s’est achevée par une hausse des prix de l’énergie (+4,2 %) Toutefois, les prix de l’énergie demeurent inférieurs de 15,7 % à leur niveau de décembre 2019. A contrario, les prix des aliments ont augmenté de 5,4 % sur un an. Les aliments simples ont même progressé de 8,7 %. Pour les éleveurs, ces hausses tombent très mal. Le prix du lait et le cours du porc ont fortement baissé en novembre et décembre dernier (-2 points pour le lait ; – 11 points pour le porc). Les cours des bovins sont aussi inférieurs de 4 points à leur niveau de 2015. Or les éleveurs de bovins lait et viande sont contraints d’utiliser davantage d’aliments complets pour compenser la faiblesse de la production, en qualité et en quantité, de maïs fourrage. Dans les mois à venir, de nouvelles hausses des prix des engrais et des aliments sont à prévoir dans le sillage des cours des produits pétroliers, des céréales et des protéagineux.

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse du 16 février, le Crédit agricole annonce avoir créé une « offre de préfinancement (…) un prêt à taux zéro destiné à faire l’avance de la subvention prévue pour l’acquisition d’équipements dédiés à la transition agricole ». Grâce à cette offre, « le Crédit Agricole favorise l’acquisition immédiate du matériel par l’agriculteur, qui recevra, plusieurs mois après son achat, la subvention distribuée par FranceAgriMer », souligne la banque historique des agriculteurs. Concrètement l’avance de subvention à court terme (0 %) s’effectue sous la forme d’un prêt “Agilor”. Elle est proposée directement à l’agriculteur par le concessionnaire. Le montant du prêt équivaut à la subvention attendue, soit « entre 20 % et 40 % du plafond éligible, en fonction du matériel agricole choisi, du projet et du profil de l’emprunteur », précise le communiqué. Enfin, le remboursement sans frais s’effectuera dès réception de la subvention par l’agriculteur ou la CUMA.

Didier Bouville

« Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation salue l’entrée d’un vétérinaire au Conseil scientifique Covid-19 », a indiqué le ministère le 17 février dans un communiqué de presse. C’est Thierry Lefrançois spécialiste des approches intégrées et des réseaux de santé au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) qui va rejoindre ce Conseil présidé par le Pr Jean-François Delfraissy. Julien Denormandie a « soutenu et proposé cette nomination (…) qui traduit concrètement les ambitions du concept “One Health” (…) ». « Lutter avec efficacité contre l’émergence ou la diffusion de certaines maladies nécessite une meilleure prise en compte des interactions entre humains, animaux et leur environnement. », a ajouté Julien Denormandie. Docteur vétérinaire, passé par l’École nationale vétérinaire d’Alfort et ancien auditeur de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST), Thierry Lefrançois a passé l’essentiel de sa carrière au Cirad. Il y exerce actuellement les fonctions de directeur scientifique et est plus particulièrement chargé du département des systèmes biologiques.

Didier Bouville

«Assumez, à Bruxelles, le discours que vous portez en France en refusant vraiment, fermement, cet accord avec le Mercosur», exhortent les présidents d’Interbev (interprofession bétail et viandes), de la Fondation Nicolas Hulot et de l’institut Veblen dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron le 15 février. «La France est-elle vraiment opposée à l’accord UE-Mercosur?», s’interrogent les signataires, estimant la position de la France «beaucoup plus floue» depuis le Comité de suivi de la politique commerciale le 4 février. Répétant être «opposé en l’état» à l’accord, le gouvernement tente d’améliorer le texte sur la déforestation et les filières agricoles sensibles. Mais Paris «refuse en même temps de rouvrir les négociations du contenu de l’accord, pour obtenir ces garanties», dénoncent les ONG et professionnels. Par ailleurs, Interbev et la FNH appellent le chef de l’Etat à «bloquer, immédiatement, les tentatives actuelles de la Commission européenne de modifier la nature juridique de l’accord.» Si cette scission de l’accord se confirme, sa ratification ne nécessitera ni l’unanimité au Conseil de l’UE, ni un vote des Parlements nationaux. Un risque «réel», préviennent les ONG et professionnels, qui se basent sur une confirmation du ministre du Commerce extérieur Franck Riester le 4 février.

Didier Bouville