Dans un article publié fin mars dans Nature Sustainability, des chercheurs canadiens concluent grâce à l’analyse de 118 articles scientifiques issus de 51 pays que «la biodiversité cultivée et sauvage ainsi que les rendements en poids ou valeur à l’hectare diminuent avec la taille des exploitations». Toutefois, rapportés au temps de travail, «les résultats sur le rendement sont identiques», ce qui suggère que la meilleure productivité des plus petites exploitations serait liée à la forte disponibilité en main-d’œuvre familiale, expliquent les chercheurs. Quant à la relation entre la taille des exploitations et la biodiversité, elle s’expliquerait par les pratiques des producteurs, et la forte présence de bords de champs. Aucune relation statistiquement significative n’a en revanche été trouvée entre la taille des exploitations et «l’efficience des intrants, les gaz à effet de serre, ou les profits». Si les revenus des petites exploitations sont plus importants à l’hectare dans des pays comme l’Inde, ou l’Éthiopie, ils seraient en revanche plus faibles dans des pays développés comme les États-Unis, «ce qui suggère que les petits exploitants ont un meilleur accès aux marchés, intrants et technologie dans les pays où ils sont les plus représentatifs». Près de 85% des exploitations dans le monde font moins de deux hectares, mais elles cultivent seulement 14 % de la SAU mondiale.
Didier Bouville