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Après une progression des ventes de produits de grande consommation de 42% en 2020, «la tendance ne se dément pas en 2021: le e-commerce progresse encore de 13%, renforçant sa part de marché à 9% depuis le début de l’année», analyse le 27 mai le panéliste Nielsen en partenariat avec la Fevad (e-commerce et vente à distance). «Mais la bataille n’est pas gagnée pour autant, et au-delà de l’épisode Covid-19, les distributeurs vont devoir convaincre ces nouveaux clients pour que le clic devienne une nouvelle habitude d’achat», explique Daniel Ducrocq, directeur d’A3Distrib et des services à la distribution Europe chez NielsenIQ. En effet, parmi les nouveaux acheteurs recrutés en 2020, les deux tiers n’ont finalement pas poursuivi leur achat en ligne. Des listes de courses non respectées ou incomplètes, une offre drive (qui concentre plus de 90% des ventes alimentaires en e-commerce) en apparence plus limitée, ainsi qu’une saturation des créneaux de retrait, ont créé des insatisfactions.

Didier Bouville

Un appel à projets «d’au moins 20 millions d’euros» pour la protection contre les aléas climatiques sera lancé «prochainement», a annoncé le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie lors de l’installation du Varenne de l’eau et du changement climatique le 28 mai. Cet appel à projets s’inscrit dans le cadre des financements du Programme d’investissements d’avenir (PIA) sur la stratégie innovation et équipements, a précisé M. Denormandie. Il est relié à la thématique n°2 du Varenne, qui porte sur la résilience de l’agriculture. Le même jour, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a détaillé le calendrier du Varenne, qui doit être achevé début 2022. Le premier groupe de travail (gestion des aléas climatiques) rendra ses travaux en plusieurs temps.

Sur la refonte de l’assurance récolte, le but est de prendre les décisions «le plus rapidement possible» en vue du prochain projet de loi de finances (PLF 2022), a indiqué le ministre. Il s’est engagé à une effectivité «pleine et entière» du nouveau dispositif «en 2023», en même temps que la future Pac. La révision de la gouvernance du FNGRA (calamités agricoles) devra, quant à elle, aboutir «d’ici la mi-juillet», suivie d’un deuxième temps de réflexion sur l’aspect réglementaire européen. De plus, un hackathon sur l’innovation en matière de données sera organisé à l’automne. Sur la création d’un protocole d’anticipation des crises de sécheresse, le ministre a indiqué qu’il enverrait «très rapidement» une instruction aux préfets sur la conduite à tenir dès cet été, avec un retour d’expérience à la rentrée.

Didier Bouville

Le niveau de risque d’influenza aviaire hautement pathogène est abaissé à «négligeable» pour l’ensemble de la France métropolitaine, d’après un arrêté paru au Journal officiel le 28 mai. Une décision justifiée par «l’évolution favorable de la situation sanitaire»: les derniers cas observés remontent au 28 avril en élevages et au 3 mai en faune sauvage. «Les mesures de sécurité sanitaire renforcées, parmi lesquelles figuraient la claustration des oiseaux d’élevage, sont ainsi levées sur l’ensemble du territoire, précise le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le même jour. La quasi-totalité des zones de protection et des zones de surveillance (…) ont également été levées.»

D’après la Rue de Varenne, les remises en place des gallinacés ont été suivies récemment par celles des palmipèdes «dans une grande partie des communes, sous conditions sanitaires strictes de biosécurité». Un précédent arrêté paru le 24 avril avait déjà abaissé le risque d’influenza au niveau «modéré». Depuis les premiers cas fin 2020, les autorités ont confirmé 492 foyers en élevage (dont 475 dans le Sud-Ouest), ainsi que 21 cas dans la faune sauvage et captive (ornement). Près de 3,5 millions de volailles ont été abattues, dans les foyers et en dépeuplement préventif.

Didier Bouville

Le président de la fédération des Safer, Emmanuel Hyest, a appelé de ses vœux, lors d’une conférence de presse le 27 mai, l’élaboration d’une loi foncière qui inclurait le travail à façon sur les exploitations agricoles. «Il faudrait une loi foncière très large», a-t-il indiqué, au lendemain du vote de la proposition de loi de Jean-Bernard Sempastous (LREM, Hautes-Pyrénées), limitée à la régulation des transferts de parts sociales qui a été adoptée en première lecture le 26 mai.

La loi foncière telle qu’envisagée par la FNSafer «devrait aussi prendre en compte le statut de l’agriculteur et la protection des terres agricoles». La question du travail délégué s’est invitée à plusieurs reprises lors de l’examen de la loi sur la régulation des transferts de parts sociales en mai au Palais Bourbon. L’état d’esprit est favorable à une régulation du travail à façon, selon Emmanuel Hyest, qui a souligné que «le modèle d’agriculture familiale est plébiscité par nos concitoyens». Mais si une loi foncière est élaborée avec ce spectre large, «ce ne sera pas avant la prochaine législature».

Didier Bouville

Alors que l’arbitrage du ministre de l’Agriculture sur le PSN (déclinaison française de la Pac) prévoit une baisse de 3 à 4% des aides des éleveurs allaitants, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) estime, dans un communiqué du 25 mai, que ce choix aura «deux impacts immédiats». Le premier sera une «nouvelle diminution de 15% du revenu», et le deuxième «une augmentation de leur coût de production», car l’indicateur de coût de production calculé par l’interprofession «déduit les soutiens de la Pac». L’enveloppe des aides couplées pour les bovins laitiers et allaitants (actuellement de 735 M€) sera réduite de 17 M€ par an. Cette baisse doit financer 80% de l’augmentation des aides couplées aux protéines végétales, d’après la FNB.

L’association spécialisée de la FNSEA met donc le ministre face à un choix: limiter la baisse «au seul transfert (…) vers le financement des protéines végétales», ou «assumer la disparition [du] secteur» des bovins viande. Dans son propre communiqué du 27 mai, l’Inter-massif agricole (agriculteurs de montagne) appelle Julien Denormandie à «rééquilibrer clairement ses prochains arbitrages en faveur de l’élevage de montagne et des zones défavorisées». «Les nombreux atouts environnementaux des systèmes herbagers et pastoraux de ces territoires ne semblent, à ce jour, pas faire l’objet d’une reconnaissance spécifique dans le cadre de l’éco-scheme», ajoute le collectif.

Didier Bouville

La flambée «exponentielle» des prix des matières premières «implique nécessairement d’aller chercher de la valeur à l’aval», estime Damien Lacombe, président de la Coopération laitière, cité dans un communiqué du 26 mai. Cette hausse sur fond de difficultés logistiques dues à la pandémie provoque des «charges incompressibles qui fragilisent les associés-coopérateurs sur leurs exploitations et les coopératives laitières», indique la fédération. A l’instar de la FRSEA de l’Ouest, les coopératives pointent, pour le maillon élevage, le renchérissement de l’alimentation animale «avec une forte inflation des cours mondiaux des protéines et des céréales (+30% sur le coût de la protéine)».

S’y ajoute au stade transformation la hausse des prix des emballages, notamment plastiques «avec des variations allant de 1/3 et jusqu’à doubler pour certains matériaux». «Les volumes plastique transformés correspondent à 81% de la collecte des coopératives dont 45% du lait produit en France», rappelle la Coopération laitière. Les coopératives, qui collectent 55% du lait français, sont aussi pénalisées par la hausse du cours du pétrole (+30% environ en un an).

Didier Bouville

Après cinq ans de croissance soutenue, la crise sanitaire a asséné un coup au marché foncier rural en 2020 dans l’étendue des surfaces échangées, mais pas en valeur, a indiqué l’observatoire du marché de l’espace rural, réalisé par les Safer et publié le 27 mai. Les superficies échangées ont régressé de 3,7%, mais la valeur a continué de progresser (+5,5%). Le prix des terres et prés, qui représente de loin la catégorie la plus importante en surfaces échangées (405 000 ha), est reparti à la hausse: +1,3% pour les biens libres, en raison d’une vive hausse en zones de grandes cultures, et ce malgré le repli en zones d’élevage bovin, et + 3,6% pour les biens loués, le prix étant soutenu par une forte demande des fermiers et par un intérêt accru de particuliers. Concernant la vigne AOP, si les surfaces échangées (8000 ha) sont tombées à «un niveau historiquement bas, avec -20,3%, le prix moyen s’est accru de 1,3%. S’agissant des maisons à la campagne, qui représentent 63 000 ha échangés, le prix du lot moyen (182 000 €) a connu une hausse de 6,4%. Les surfaces destinées à être urbanisées dans les trois ans se sont élevées à 27 200 ha en 2020.

Didier Bouville

Après plus de trois jours de négociations, les institutions européennes ne sont pas parvenues à trouver un accord sur la future Pac. Le 28 mai, les négociateurs n’ont pu que constater leurs divergences et se sont donné rendez-vous pour une nouvelle session de pourparlers en juin, probablement les 28 et 29. C’est l’ambition environnementale du texte qui a bloqué les discussions, les autres sujets sur la table étant plus techniques. Les États membres ont refusé les exigences du Parlement européen et de la Commission concernant les éco-régimes et les fonds du second pilier à consacrer à des mesures environnementales.

Didier Bouville

Le Sénat à majorité de droite a rejeté le 26 mai une proposition de loi écologiste pour «un élevage éthique, juste socialement et soucieux du bien-être animal», mettant en regard de ses «objectifs nobles», «le bien-être des éleveurs». Porté par Esther Benbassa, le texte a été examiné dans le cadre d’une «niche» parlementaire réservée au groupe écologiste. La sénatrice a regretté que la chambre haute «soit si loin des demandes de la population, des demandes des jeunes, des demandes des consommateurs».

Le texte proposait un dispositif pour parvenir progressivement à un élevage offrant un accès au plein air à tous les animaux d’ici 2040. Il visait aussi à plafonner la durée maximale de transport d’animaux vivants dans l’Hexagone à huit heures pour la majorité des espèces et à quatre pour les volailles. La proposition de loi entendait également interdire toute élimination de poussins mâles par broyage ou gazage à compter du 1er janvier 2022. La rapporteure LR Marie-Christine Chauvin a dit partager «pleinement les objectifs» du texte, mais a appelé à «être à l’écoute de nos éleveurs».

Didier Bouville

La proposition de loi (PPL) pour la régulation de la concentration foncière agricole par voie sociétaire a été adoptée en 1ère lecture le 26 mai par les députés. Sur 137 votants, 126 se sont exprimés, dont 114 pour et 12 contre le texte. Cette PPL portée par le député Jean-Bernard Sempastous (LREM, Hautes-Pyrénées), qui vise à réguler l’agrandissement des exploitations et de la propriété foncière agricole, a été enrichie par 29 amendements adoptés (sur 200 examinés).

Si de nombreux parmi eux sont dits «rédactionnels», l’un d’eux a tranché un débat qui a nourri d’abondantes discussions : il soustrait du champ d’application du nouveau dispositif de contrôle les opérations réalisées entre membres proches d’une même famille jusqu’au 3ème degré inclus. Proposé par le député Vincent Descoeur (LR, Cantal), il a emporté le consensus. Cet amendement s’inscrit dans le droit fil de la politique des structures où les exceptions familiales «sont largement admises» (exception au droit de préemption des Safer pour les ventes de foncier intra-familiales, autorisation de droit des fusions d’exploitations détenues par chaque époux).

Didier Bouville