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Dans un édito paru dans l’édition mai-juin du magazine JA Mag, le président du syndicat Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, annonce qu’il s’agit de son «dernier édito en tant que président JA» et fait part de sa «tristesse de quitter le réseau». Le syndicat doit tenir prochainement un congrès électif au Mans. Samuel Vandaele avait été élu une première fois à la tête du syndicat jeune en 2019, après que son prédécesseur Jérémy Decerle avait décidé de se présenter aux élections européennes la liste Renaissance des proches d’Emmanuel Macron et de la République en Marche. Samuel Vandaele avait été réélu en novembre 2020. Son mandat a été marqué par une volonté de rapprochement avec la FNSEA. En conclusion du dernier congrès de la FNSEA, au printemps, il Il avait dévoilé que les secrétaires généraux des JA et de la FNSEA travaillaient «depuis plusieurs mois sur des propositions pour renforcer les liens entre (les) deux structures et rendre plus naturel le passage de JA vers la FNSEA».. Il avait appelé les deux organisations «à se serrer les coudes pour faire face à un moment charnière dans l’histoire de nos organisations», décrivant notamment une situation de «recul du nombre d’agriculteurs» et un «engagement qui s’effrite».

Didier Bouville

Un loup a été filmé par un appareil automatique le 4 mai dans le Finistère, département où sa présence n’avait pas été signalée depuis plus d’un siècle, a annoncé le lendemain la préfecture à Quimper. Le grand canidé a été filmé sur la commune de Berrien, dans les monts d’Arrée, dans le centre du département, indique la préfecture dans un communiqué. «Si la présence du loup dans le Finistère est une première depuis plus d’un siècle, l’espèce est connue pour sa grande capacité de dispersion», souligne-t-elle. Depuis le retour du loup en France dans les Alpes du Sud en 1992, l’espèce est ponctuellement mais régulièrement aperçue sur des territoires éloignés du coeur de population alpin, comme ça a été le cas dans les départements de la Vendée, la Charente-Maritime, la Loire-Atlantique ou le Calvados, selon la même source.

L’observation réalisée dans les monts d’Arrée, d’un animal seul et éloigné des zones où l’espèce est installée, est caractéristique des individus en phase de dispersion, phénomène qui intervient deux fois dans l’année, au printemps et à l’automne. Les loups peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de se fixer, et ceci en quelques mois. «C’est la première observation avérée d’un loup (Canis lupus) dans le Finistère et la Bretagne administrative depuis sa disparition sous la pression de destruction au tout début du siècle dernier», indique pour sa part le Groupe loup Bretagne, qui vise à «anticiper» le retour du loup dans la région.

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture a présenté aux professionnels, le 2 mai, une stratégie de redémarrage de la production avicole dans la région grand Ouest, touchée depuis début mars par une flambée d’influenza aviaire désormais «en voie de stabilisation». Si la «forte décrue» constatée depuis quatre semaines se confirmait, le ministère de l’Agriculture prévoit une «levée sectorisée» de la grande zone réglementée dite «coalescente», qui couvre actuellement quatre départements des Pays de la Loire. Une position qui correspond aux souhaits des professionnels. La logique sera différente de celle appliquée il y a quelques mois dans le Sud-ouest, où la levée des contraintes était intervenue uniformément sur l’ensemble des communes de la zone réglementée coalescente, qui avaient du attendre que les derniers foyers y soient déclarés indemnes.

Dans l’Ouest, un redécoupage va être proposé par les autorités sanitaires de chaque département. Il doit permettre de relancer certaines zones réputées «stabilisées», dans une logique de levée «centripète». Dans ces zones, si une série d’opérations a été réalisée (recensement des foyers, de tous animaux en place, nettoyages, désinfections…), certaines mises en place pourront avoir lieu dès le 1er juin : des galliformes (poulets, poules, dindes…) en zone de protection (ZP) devenue ZSA (assainissement), et peut-être aussi des palmipèdes (oies, canards) en zone de surveillance. Au bout de 4 semaines sans incident en ZSA, des palmipèdes peuvent être mis en place.

Didier Bouville

À l’occasion d’une réunion avec les professionnels le 2 mai, le ministère de l’Agriculture a présenté une «feuille de route» dédiée à la vaccination des canards contre l’influenza aviaire. Une convention a été signée le 15 avril pour conduire l’expérimentation, qui sera financée à parts égales par l’Etat et les conseils régionaux, avec une «participation» des deux laboratoires (Ceva et Boehringer-Ingelheim) et de l’interprofession du foie gras (Cifog). L’expérimentation commencera début mai, avec des résultats attendus sous neuf mois. Elle sera conduite à la fois en condition de «terrain» et en animalerie. «Cet essai, mené avec l’École nationale vétérinaire de Toulouse, ne vise pas à prévenir les symptômes, mais à ralentir la propagation de la maladie», avait récemment expliqué dans un entretien à Agra Presse le directeur général délégué à la recherche, Gilles Salvat. «Un des critères est de pouvoir différencier à coup sûr les animaux infectés et les animaux sains, par la méthode Diva, afin de rassurer nos clients à l’export». À ce jour, selon le ministère de l’Agriculture, aucun vaccin adapté aux oiseaux de la famille des anatidés (palmipèdes) n’est autorisé par la Commission européenne. Il en existe en revanche un pour les gallinacés (poulets, dindes). Selon Gilles Salvat, le vaccin pour les canards «ne sera pas disponible cet hiver.»

Didier Bouville

Avec avril, c’est un «quatrième mois consécutif déficitaire» en termes de précipitations:la France est confrontée à un manque de pluie parmi les pires de l’après-guerre, a indiqué le 4 mai l’agence privée Meteonews. «Le cumul de ces quatre premiers mois de l’année 2022 est de 159 mm pour une normale de 237 mm, soit 33 % de déficit, selon un bulletin. Il faut remonter 25 ans en arrière» pour trouver pire, en 1997 (137 mm). « Depuis 1946, seuls trois années ont connu un temps plus sec que 2022 sur la période janvier-avril. » Cette situation intervient après «un automne 2021 assez sec (198 mm pour une normale de 233 mm)». Les données de Météo-France montrent un tableau tout aussi sombre, mais font remonter à 2011 pour trouver un plus grand déficit pluviométrique sur janvier-avril. Meteonews prévoit une aggravation lors de la prochaine quinzaine. Les tendances saisonnières montrent aussi une «poursuite de la sécheresse jusqu’à la fin de l’été, plus particulièrement au sud de la Loire», selon l’agence privée, parlant d’une tendance fiable à 63 %.

Didier Bouville

L’application de mesures de réciprocité aux importations dans l’UE de produits agricoles «doivent être soumises à une évaluation au cas par cas de leur compatibilité avec l’OMC», conclut la Commission européenne dans un projet de rapport sur les clauses miroirs qui devrait être dévoilé au mois de juin. Mais Bruxelles confirme qu’il «existe effectivement une marge de manœuvre» pour appliquer des exigences sanitaires et environnementales (y compris sur le bien-être des animaux) «relatives aux processus et aux méthodes de production des produits importés d’une manière compatible avec l’OMC».

La Commission indique d’ailleurs dans son rapport qu’elle envisagera dans le cadre de la révision de la législation sur le bien-être animal (attendue fin 2023) «l’introduction de règles exigeant que les produits importés aient été obtenus dans des conditions équivalentes aux règles de l’UE en matière de bien-être animal, ou à certaines d’entre elles, et/ou une obligation d’étiquetage». Mais au-delà des questions de compatibilité avec les règles de l’OMC, le rapport indique aussi qu’il faut tenir compte de la faisabilité technique et économique des mécanismes de contrôle dans les pays tiers.

Didier Bouville

Compte tenu des effets de l’influenza aviaire dans le Sud Ouest et les Pays de la Loire, les fabricants français de nutrition animale s’attendent, «à ce jour», à une baisse de production «de plus de 700 000 tonnes» d’aliments volailles sur l’année 2022, rapportent le Snia et La Coopération agricole Nutrition animale, dans leur note de conjoncture du mois d’avril . Les premiers effets ne sont pas encore visibles dans les dernières statistiques récoltées par les professionnels, qui datent du mois de février durant lequel l’épidémie atteignait les Pays de Loire. Un volume de 700 000 tonnes équivaut à la production natioanle sur le seul mois de décembre 2021. Il s’agirait d’un important décrochage après une légère baisse observée en 2021, de 1% ( à 8,156 Mt), causée par «une baisse en dindes (-8,7%) et palmipèdes (-4,4%), malgré une hausse en poulets (+0,1%), pondeuses (+3,1%) et cailles (+4,1%)». L’ensemble de la production nationale d’aliments suit une trajectoire similaire, en baisse de 1,3% à 19,17 Mt. Seule la production d’aliments pour ovins/caprins est à la hausse.

Didier Bouville

Saisie en 2021 par trois ministres (Transition écologique, Travail, Economie sociale), la plateforme RSE (instance de consultation rattachée à Matignon) a présenté, le 3 mai, ses recommandations pour la mise en place d’un affichage social des biens et services, prévu au même titre que l’affichage environnemental par la loi Agec de 2020. La principale mesure proposée est de lancer une expérimentation d’« au moins cinq ans », pilotée par une institution publique, comme c’est le cas actuellement pour l’expérimentation de l’affichage environnemental imposée par la loi Climat de 2021 et pilotée par l’Ademe.

Pour réaliser cette expérimentation, la plateforme plaide pour un soutien public (ex. promotion, aide à la constitution de bases de données) et un «cadre méthodologique» (ex. socle commun de thématiques). Parmi les thématiques évoquées à l’oral : discriminations, pénibilité, rémunération, protection des syndicats… « La balle est dans le camp du gouvernement », a conclu l’universitaire Jean-Pierre Chanteau, animateur du groupe de travail, lors d’une conférence de presse. Et « il y aura un arbitrage à faire sur les priorités, car on ne pourra pas tout faire », a précisé Geoffroy de Vienne, co-rapporteur CFTC. Un agenda existe déjà dans le secteur alimentaire, au niveau européen. La Stratégie de la Ferme à la table mentionne «la volonté d’un cadrage de l’étiquetage durable des données alimentaires en 2024», incluant «certaines dimensions sociales sur l’équité des prix agricoles et alimentaires», rappelle la plateforme RSE.

Didier Bouville

Un décret paru au Journal officiel le 29 avril instaure une avance sur le remboursement 2022 de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) acquittée par les agriculteurs sur les carburants (GNR notamment). D’après la notice du texte, elle s’élève à «25% du montant remboursé en 2022 au titre des produits acquis en 2021». Un niveau inférieur de moitié à celui demandé par la FNSEA (50%), selon son vice-président Henri Biès-Péré. Celui-ci se dit donc «à moitié content» de cette mesure, qui va toutefois «alléger les trésoreries des agriculteurs». Selon le calendrier habituel, les agriculteurs devraient déclarer en octobre 2022 leurs achats de carburants de 2021 pour solliciter ce remboursement, versé en 2023. Cette année, le site de déclaration est déjà ouvert, selon M. Biès-Péré. Les personnes installées en 2021 pourront bénéficier d’une avance «calculée, à leur demande, au prorata temporis», prévoit le décret. Et pour les installés de 2022, le montant de l’avance sera forfaitaire (25% du remboursement moyen de 2020). Le remboursement de la TICPE représente un coût global d’environ 1 Mrd€ pour l’État. Les agriculteurs se voient remboursés «en moyenne 1500 € par exploitation», selon la FNSEA, qui avait demandé cette avance dans le cadre du plan de résilience face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

Didier Bouville

Les éleveurs de porcs peuvent demander, jusqu’au 15 mai sur le site de FranceAgriMer, l’aide à la trésorerie dite «volet 2», prévue dans le cadre du plan d’urgence annoncé par le gouvernement fin janvier. Comme prévu, ce dispositif s’adresse aux producteurs spécialisés (plus de 20% du chiffre d’affaires pour l’atelier porcin) et ayant élevé au moins 500 porcins en 2021 (200 animaux pour les éleveurs bénéficiaires de l’ICHN). Autre condition: l’éleveur – ou son organisation de producteurs – doit avoir proposé à son abatteur un contrat conforme à la loi Egalim 2. Les dossiers seront «pris en compte dans l’ordre d’arrivée jusqu’à épuisement des crédits», précise FranceAgriMer. L’aide du «volet 2» est dotée de 175 M€, elle vient compléter une première enveloppe de 75 M€ d’aide à la trésorerie et 20 M€ d’exonérations MSA. Ce soutien s’inscrit dans le cadre des aides Covid, la pandémie ayant provoqué «la fermeture de certains circuits de distribution (restauration, NDLR) ou débouchés, notamment à l’international», note FranceAgriMer. «Dans ce contexte dégradé, la filière porcine fait face à une hausse des coûts de production combinée à une baisse des cours depuis septembre 2021, dégradant fortement la trésorerie des entreprises de la filière.»

Didier Bouville