Comme notre enquête l’avait mis en avant, il n’existait pas jusqu’ici de bilan national des intrants agricoles utilisés par la filière biogaz, permettant d’objectiver les problèmes de concurrence avec l’élevage sur certains fourrages. C’est désormais chose faite. FranceAgriMer a publié le 1er septembre un premier état des lieux des taux d’utilisation des matières fermentescibles par la méthanisation agricole. Au 31 décembre 2021, les cultures principales dédiées (p. ex. maïs) représentent 5,5% de la ration d’intrants, derrière les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétiques), qui atteignent 13%, et la biomasse d’origine résiduaire (effluents d’élevage, résidus de grandes cultures, coproduits des IAA), qui couvrent la majorité de la ration (73%). La filière biogaz absorbe 5% du maïs fourrage et ensilage. Les Cive représentent 3% des surfaces de grandes cultures. «Sachons raison garder», a réagi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, questionnée par Agra Presse le 6 septembre, lors de sa conférence de presse de rentrée, sur l’opportunité d’encadrer davantage l’utilisation de fourrages par la méthanisation. L’idée a été notamment proposée par la FDSEA d’Ille-et-Vilaine au début de l’été. «J’entends les crispations en année de sécheresse, mais il faut raisonner sur une période plus longue et ne pas s’emballer», a expliqué l’éleveuse du Maine-et-Loire. Elle a rappelé le plafond réglementaire en vigueur de 15% pour les cultures dédiées.
Didier Bouville