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À l’initiative de la FRSEA Rhône-Alpes, «les arboriculteurs se sont rendus dans des magasins Carrefour et Super U» pour «protester contre les opérations « prix coutant »», indiquent plusieurs organisations de l’amont dans un communiqué le 22 juin. «Les prix de vente ne [reflètent] pas la situation du marché», estiment la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA), l’AOP Pêches et abricots de France et la Gefel (gouvernance économique des fruits et légumes). Après avoir échangé avec les distributeurs, les producteurs de fruits à noyau (pêches, abricots, etc.) rapportent que, «de l’aveu même de certains directeurs de magasins, « ces opérations (prix coûtant, NDLR) n’ont pas d’intérêt; elles font perdre de l’argent au magasin »». «Le taux de marge est si faible (…) que tout le monde y perd», expliquent les arboriculteurs. Ils pointent certaines pratiques permettant d’abaisser le prix de vente, comme la non prise en compte du «coût du transport entre le lieu d’expédition et le point de vente» ou des «coûts de passage par les plates-formes». «Dans ce cas de figure, c’est l’application du seuil de revente à perte (SRP) (…), qui constitue la marge et permet de couvrir les coûts de transport». Des pratiques «parfaitement illégales que les producteurs entendent dénoncer dans les prochains jours», préviennent-ils.

Didier Bouville

Les prix des céréales reculent sur les marchés, inquiets de la croissance économique mondiale et plutôt sereins quant aux moissons. En blé, Euronext affichait 360,50 €/t le 23 juin en fin d’après-midi, loin de son record du 16 mai (438,25 €/t). «On est face à l’angoisse de la crise, sur des marchés qui ont tapé des plus hauts et qui commencent à redescendre, dans l’attente de la nouvelle récolte», a déclaré à l’AFP Gautier Le Molgat (Agritel). La vague de chaleur en France et dans l’ouest de l’Europe est arrivée à un moment où le blé était déjà avancé et ne devrait pas avoir trop souffert. En Australie, les prévisions météo sont bonnes, et la chaleur sur la Corn Belt américaine a permis de réchauffer un sol trop froid pour les semis: ces facteurs, plutôt rassurants à ce stade, ont favorisé une correction des prix. «On voit aussi un marché plutôt rassuré par le fait que la situation n’a pas empiré sur le front ukrainien, malgré l’absence d’avancées sur d’éventuels corridors maritimes pour sortir des grains du pays», souligne Damien Vercambre (Inter-Courtage).

Didier Bouville

Les intempéries survenues entre le 2 et le 5 juin devraient coûter 940 millions d’euros, dont 70 millions pour les récoltes, selon une première estimation publiée le 22 juin par la fédération professionnelle des assureurs. Dans un premier bilan établi le 9 juin, Groupama avait estimé que l’épisode lui couterait «au moins 16,6 millions d’euros brut» pour l’agriculture. D’après le premier assureur de l’agriculture, les principaux dégâts sur récoltes concernaient les cultures d’hiver (colza, blé, orge) et les cultures de printemps et d’été (maïs, productions de semences, tournesol) avec des pertes «parfois totales». De nombreuses régions ont été frappées par la grêle ces dernières semaines (les 20 et 21 mai, puis les 2 et 5 juin et enfin les 20 et 21 juin), notamment le Centre-Val de Loire et le Sud-Ouest, avec «localement de lourdes pertes pour les productions viticoles, arboricoles, maraichères et les grandes cultures», d’après le ministère de l’Agriculture. La Rue de Varenne a annoncé le 22 juin le lancement d’une «mission flash» pour évaluer «le plus rapidement possible» les dégâts liés aux intempéries depuis fin mai. Cette «mission flash», confiée à trois membres du CGAAER (ministère de l’Agriculture), doit remettre un rapport «dans deux semaines».

Didier Bouville

D’après une information de Contexte, Mathias Ginet est le nouveau conseiller agricole de la Première ministre et du président de la République, en remplacement de Maud Faipoux, récemment nommée directrice de la DGAL (ministère de l’agriculture). Conseiller pour les affaires agricoles de l’ambassade de France en Allemagne depuis septembre 2020, M. Ginet serait déjà en poste. Selon sa page LinkedIn, il a auparavant été conseiller «PAC 2014-2020, filières végétales, climat et biodiversité», puis «Transitions agroécologiques, PAC et filières végétales» au cabinet du ministre de l’agriculture (juillet 2018 à juillet 2020). Avant cela, Mathias Ginet a occupé plusieurs fonctions Rue de Varenne, après avoir coordonné le groupe de travail Agriculture d’En Marche lors de la campagne présidentielle de 2017.

Eva DZ

 Dans un arrêté paru au Journal officiel le 22 juin, le gouvernement publie la liste des membres du Comité national de gestion des risques en agriculture, l’instance consultative en matière de gestion des risques (assurance, fonds de calamité, etc.). Son président, le conseiller maître à la Cour des comptes François de la Guéronnière, et son vice-président, le conseiller d’État en service extraordinaire Pierre-Étienne Bisch, sont reconduits pour trois ans. Parmi les membres «agricoles» du CNGRA, trois syndicats affichent de nouveaux représentants : les Jeunes Agriculteurs (David Ailhaud, titulaire, et Georges-André Muzart, suppléant), la Confédération paysanne (Denis Perreau, titulaire, et Laurence Marandola, suppléante) et la Coordination rurale (Florence Gillotin, titulaire, et Sylvie Bonnet, suppléante). Les représentants de la FNSEA (Joël Limouzin, titulaire, et Luc Smessaert, suppléant) et de l’APCA (André Bernard, titulaire, et Christine Valentin, suppléante) sont inchangés.

Eva DZ

Le vice-président d’Agrial et président de la branche lait de la coopérative, Pascal Le Brun, a été élu à la tête de la Coopération laitière après un vote du conseil de section du 22 juin, annonce l’organisation représentative des coopératives laitières. Producteur de lait dans le Calvados, il occupait auparavant la fonction de secrétaire général de la Coopération laitière (40 groupes coopératifs et 200 coopératives). À l’issue du conseil, le président d’Alsace lait Michel Debes et le président d’Even (Laïta) Guy Le Bars conservent leurs postes de vice-présidents. Le prédécesseur de M. Le Brun, le président de Sodiaal Damien Lacombe, obtient également une vice-présidence. Quant au poste de secrétaire général, il revient à Luc Verhaeghe (Sodiaal). Celui de secrétaire général adjoint est attribué à Christophe Miault (Terrena). Le reste du bureau est composé d’Arnaud Fossey (Isigny Sainte-Mère), Jean-Yves Restoux (Terra Lacta), Bernard Marmier (Lait comtois) et Mickaël Lamy (Agrial).

Eva DZ

Le vice-président des Jeunes agriculteurs (JA) Christophe Haas a été élu, le 21 juin, à la présidence du réseau national des Services de remplacement (SR) pour un mandat de deux ans, après un vote du conseil d’administration de l’organisation reconnue d’utilité sociale. Âgé de 36 ans, il est installé depuis 2015 dans le Bas-Rhin. Il cultive 115 hectares de céréales et de betteraves, et possède un cheptel de futures poules pondeuses. Depuis décembre 2021, il occupait la présidence du service de remplacement dans la région Grand-est. «Le projet de mandature sera cadré à l’automne, a-t-il déclaré à Agra Presse. Nous allons pérenniser les actions déjà mises en place, conserver et renforcer le rôle social du service de remplacement et lui donner plus de visibilité». Son prédécesseur Nicolas Sarthou, lui aussi JA, avait annoncé, au mois de mai, avoir engagé des démarches pour que le SR devienne une association reconnue d’utilité publique (ARUP). La présidence du SR revient traditionnellement à un membre des Jeunes agriculteurs (JA), car la mise en place de ce service, en 1972, était une demande portée par le syndicat.

Eva DZ

Entouré des syndicats agricoles, assureurs et réassureurs, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a assisté le 20 juin à une réunion dédiée à la réforme de la gestion des risques climatiques, qui marque une reprise de la consultation dans ce dossier ralenti depuis plusieurs semaines. L’objectif était de rassurer sur le calendrier, avec un objectif toujours maintenu d’application au 1er janvier 2023, et de rappeler le cadre général de la réforme, avant une seconde réunion attendue ce vendredi 24 juin, qui devrait aborder les points techniques et les plus discutés (niveau de franchise, taux de subvention, moyenne olympique …).

À l’écoute de l’exposé des pouvoirs publics, la FNSEA s’inquiète sur deux points de divergence. D’abord le guichet unique : la FNSEA plaide pour que les assureurs deviennent les seuls interlocuteurs pour l’expertise et le versement, quand le ministère souhaiterait conserver un rôle pour les services déconcentrés de l’État, rapporte le vice-président de la FNSEA Joël Limouzin. Le deuxième «besoin de clarification» porte sur les «pertes de qualité» (p. ex. blé germé), qui semblent «sorties du champ» du dispositif de soutien public.

Eva DZ

De violents orages accompagnés de grêlons de plusieurs centimètres et de rafales dépassant 100 km/h ont balayé le 20 juin au soir des secteurs du Sud-Ouest en faisant des dégâts matériels importants, sur des habitations et dans les vignobles notamment, forçant les pompiers à plus de 2.000 interventions. L’épisode climatique a touché en soirée le nord de la Gironde, les deux Charentes, la Dordogne ainsi qu’une partie du Béarn. Selon la préfecture de Gironde, les dégâts dans le vignoble «semblent importants». Notamment dans le Médoc et le Blayais, a précisé l’interprofession des vins de Bordeaux. La conseillère régionale déléguée à la viticulture Lydia Géraud a évalué de «5.000 à 10.000» le nombre d’hectares de vignes affectés par la grêle. En Charente aussi, où environ 200 interventions ont été enregistrées, les vignes ont été touchées dans la région de Cognac, selon la préfecture. Une estimation des dégâts est en cours. Une centaine d’interventions ont été signalées par les pompiers de Charente-Maritime.

Eva DZ

Dans le cadre du plan de résilience face aux conséquences de la guerre en Ukraine, le guichet de l’aide à l’alimentation animale destinée aux intégrateurs a ouvert sur le site de FranceAgriMer le 20 juin. Troisième et dernier volet de l’aide à l’alimentation animale, ce dispositif doté de 166 M€ est ouvert jusqu’au 8 juillet. Son objectif? «Compenser une partie des surcoûts d’alimentation animale des exploitations agricoles, par l’intermédiaire des opérateurs de contrats d’intégration ou de contrats de production.» Les demandeurs de l’aide sont donc les émetteurs des contrats d’intégration, les organisations de producteurs (OP), les sélectionneurs-accouveurs, ou encore les «entités juridiques ayant une activité d’élevage et étant propriétaires des animaux» non éligibles au volet «éleveurs» du plan de résilience. À La Réunion, les intermédiaires sont les fournisseurs d’alimentation animale (provendiers), avec une enveloppe dédiée de 6,3 M€. La réglementation européenne impose à tous ces intermédiaires de répercuter cette aide aux éleveurs et de «documenter cette répercussion». Le montant de l’aide est basé sur les achats d’aliment (3000 euros minimum) du 16 mars au 15 juillet 2021, auxquels sont appliqués un taux de 40% (hausse liée à la guerre en Ukraine) et un taux d’aide de 60%.

Didier Bouville