«La fiscalité environnementale est limitée et faiblement incitative», tranchent l’Inspection générale des Finances (IGF) et la nouvelle Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD, ex-CGEDD) dans un rapport de mission commune publié le 6 janvier. En matière de pesticides, les auteurs proposent de renforcer le principe pollueur-payeur en élargissant l’assiette de la redevance «à de nouvelles substances dommageables pour la biodiversité répertoriées au niveau européen». Car avec l’interdiction attendue d’une partie des substances actuellement taxée, soulignent-ils, «les rendements de la taxe devraient diminuer dans les prochaines années». De même, une taxe sur les engrais azotés aurait, selon les inspecteurs, «un rendement potentiel de 60 M€ par an» dont pourraient bénéficier les agences de l’eau. Et de reconnaître que le contexte actuel en matière de coûts pose la question de «l’acceptabilité de la mesure». Plus largement, le rapport considère les 6,7 Mrd€ d’aides agricoles annuelles comme «le premier ensemble de subventions dommageables à la biodiversité». Alors que la mission identifie un besoin de financement net de 465 M€/an d’ici 2027 pour la biodiversité, la réorientation de la Pac doit donc pour les auteurs être «une priorité».
Didier Bouville