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Le ministre de l’Industrie Roland Lescure a assuré, le 5 septembre sur l’antenne de France Info (article gratuit), que d’éventuelles mesures de rationnement sur l’énergie ne toucheraient pas «les entreprises qui ne peuvent pas s’arrêter», dont «un certain nombre d’entreprises agroalimentaires». Le gouvernement travaille sur les secteurs à protéger d’éventuelles restrictions sur l’accès à l’électricité, et surtout au gaz, qui pourraient advenir cet hiver en raison notamment de la guerre en Ukraine qui rebat les cartes des marchés mondiaux de l’énergie. Si de telles mesures devaient être prises, elles concerneraient «quelques milliers d’entreprises qui sont de gros consommateurs» et, en premier lieu, le tertiaire. «Réduire le chauffage, mettre une partie des salariés peut-être en télétravail en fin de semaine, cela peut, là encore, permettre de limiter ce scénario de rationnement», explique Roland Lescure. Le ministre s’est voulu rassurant, expliquant que le risque de pénurie était «faible» si l’hiver n’est pas trop «rigoureux» et que chacun prend «sa part de responsabilité». Devant le Medef le 29 août, la Première ministre Élisabeth Borne avait exhorté les entreprises à engager un «plan de sobriété énergétique» pour réduire de 10% leur consommation d’énergie.

La rédaction

D’après un document qu’Agra Presse a pu consulter, le ministère de l’Agriculture a proposé trois «jeux de scénarios» sur la réforme de la gestion des risques, lors de la conférence des filières du 30 août. Le premier scénario, qui semble le plus probable, prévoit un seuil de déclenchement de l’assurance multirisques climatiques (MRC, ou assurance récolte) de 20% pour l’arboriculture et les prairies et de 25% pour les grandes cultures et la viticulture, avec un taux de subvention de 70% pour les premiers et «adapté» (oscillant entre 70 et 53%) pour les seconds. La solidarité nationale se déclencherait dès 60% de pertes «catastrophiques» pour les grandes cultures et la viticulture, et dès 30% pour l’arboriculture et les prairies, avec un taux d’indemnisation publique de 90% pour les assurés et de 45% (dégressif à partir de 2025) pour les non-assurés. Le deuxième scénario prévoit un seuil de déclenchement de la MRC de 20% pour toutes les filières, mais un taux de subvention différencié (70% pour l’arboriculture et les prairies, 50 à 44% en grandes cultures et viticulture). Le taux d’indemnisation publique en grandes cultures et viticulture y serait fixé à 50 ou 40% (90% en arboriculture et prairies). Le troisième scénario prévoit, pour toutes les filières, un seuil de déclenchement de la MRC de 20% et un taux de subvention de 70%. Mais, dans ce cas, l’État cesserait d’indemniser les assurés au titre des pertes catastrophiques dès la deuxième ou troisième année de la réforme. Une nouvelle conférence des filières doit se tenir ces jours-ci.

La rédaction

Dans un communiqué du 2 septembre, le syndicat des fabricants de produits laitiers frais (Syndifrais) alerte sur la disponibilité des produits et de possibles arbitrages face à l’inflation des coûts de production. «Les industriels vont devoir arbitrer au sein de leurs gammes car certaines sont aujourd’hui en marges négatives», indique Syndifrais. Il estime les besoins de revalorisation des industriels entre 20 % et 24% pour l’année 2022, «sans parler des besoins de revalorisation de 2023 estimés entre 15% et 20% à ce stade». Le syndicat appelle les clients à accepter les hausses demandées par les fournisseurs et à accélérer «les délais d’application des tarifs négociés». Il met en avant la forte augmentation des prix des matières premières agricoles et industrielles. Le lait, ingrédient principal des fabrications, a, par exemple, augmenté de 24,5% en un an, selon les dernières données du Cniel (interprofession). «Si la loi Egalim impose aux distributeurs de prendre en considération les hausses de coût de production de lait, ils le font dans des délais très longs, souligne Syndifrais. Entre l’augmentation du prix du lait payé au producteur et l’évolution des prix payés par les distributeurs, il peut s’écouler 4 à 6 mois, grevant très lourdement les trésoreries des entreprises».

La rédaction

 Les prix mondiaux des denrées alimentaires continuent de se replier pour le cinquième mois consécutif, les huiles végétales retombant même sous leur niveau d’il y a un an en août 2021, a annoncé le 2 septembre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’indice FAO du prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, n’a cessé de reculer depuis le plus haut historique atteint en mars après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il marque en août une nouvelle baisse, plus modérée, de 1,9% sur un mois. L’indice FAO des prix des huiles végétales décroît de 3,3% en août, «atteignant un niveau légèrement inférieur à celui d’août 2021». Tournesol, palme et colza se replient, et seul le soja «augmente modérément, à cause des inquiétudes sur l’impact des conditions météorologiques défavorables sur la production aux États-Unis», souligne l’organisation. L’indice FAO des céréales diminue quant à lui de 1,4% sur un mois, sous l’effet d’une «baisse de 5,1% des prix internationaux du blé, qui reflète l’amélioration des perspectives de production en Amérique du Nord et en Russie ainsi que la reprise des exportations depuis les ports de la mer Noire en Ukraine».

La rédaction

«Nous sommes à un tournant, un avenir très sombre se dessine», s’est alarmé auprès de la presse le cabinet du ministre de l’agriculture, au lendemain de la 19e réunion du comité exceptionnel de suivi des relations commerciales, tenu le 1er septembre. Côté pile, l’équipe de Marc Fesneau décrit des négociations «qui ont bien avancé cet été», la disparition des «situations de blocage» gérées par le médiateur, et plusieurs secteurs qui ont bénéficié de «hausses importantes» («viande, volaille, légumes frais, épicerie salée et sucrée»). Côté face, ces hausses restent «insuffisantes» compte tenu de l’inflation, estime le cabinet du ministre, qui considère que «la grande distribution fait preuve d’un pragmatisme limité et de court-termisme», alors que «se joue la survie d’entreprises et de filières agricoles françaises». Le cabinet insiste particulièrement sur les «pénalités logistiques appliquées quasi systématiquement», malgré une charte signée au printemps dans laquelle la grande distribution s’était engagée à les suspendre envers les fournisseurs affectés par les effets de la guerre en Ukraine. Alors que l’ensemble de l’économie est touché par le manque de camions, les montants de pénalités atteindraient «plusieurs dizaines de milliers d’euros» pour des PME agroalimentaires, jusque «plusieurs dizaines de millions d’euros pour des grands groupes». A ce sujet, la FNSEA et les JA demandent, dans un communiqué, que «des sanctions dissuasives (soient) appliquées et les noms des enseignes (…) mis sur la place publique par l’État !»

La rédaction

Dans un communiqué du 30 août, la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) salue les prises de positions des distributeurs Intermarché et Système U vis-à-vis des demandes de hausses des transformateurs laitiers. Intermarché a annoncé, dans un communiqué du 24 août, avoir signé des accords avec tous les transformateurs «à l’exception d’un seul d’entre eux». Le distributeur assure avoir accepté toutes les hausses demandées au titre de la matière première agricole (MPA) et une partie pour les matières premières industrielles. La FNPL salue également les propos tenus par le PDG de Système U sur BFMTV qui affirmait que «le lait UHT ½ écrémé à moins d’un euro le litre à terme ce n’est pas tenable». Le syndicat appelle les autres distributeurs «à suivre cet exemple». Il attend désormais des industriels que les hausses répercutées sur la distribution reviennent aux producteurs. Dans un communiqué du même jour, la FNIL (industriels «privés») met en avant l’augmentation du prix du lait payé aux producteurs (24,5% sur un an). «Si les industriels laitiers ont pris sur leurs propres marges au cours des derniers mois pour continuer à assurer la rémunération des producteurs, cette situation n’est plus tenable», assure-t-elle, exhortant la distribution de répercuter immédiatement l’inflation des coûts.

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La Commission européenne a adopté le 31 août les nouvelles règles visant à simplifier, et donc à accélérer, la procédure d’autorisation des micro-organismes (bactéries, champignons, virus…) utilisés comme produits phytosanitaires. Alors que la Commission européenne, dans le cadre de la stratégie De la ferme à la table, a fixé un objectif de réduction de 50 % de l’usage et des risques liés aux pesticides dans l’UE d’ici 2030, ces nouvelles règles devraient offrir aux agriculteurs de l’UE des options supplémentaires pour remplacer les produits phytopharmaceutiques chimiques par des alternatives plus durables, promet Bruxelles. «Nous avons déjà approuvé 20 alternatives à faible risque depuis le début de notre mandat», précise la Commissaire européenne à la santé Stella Kyriakides. La Commission européenne avait présenté ces dispositions au mois de février. Elles ont depuis été validées par les États membres et le Parlement européen et s’appliqueront à partir de novembre 2022.

La rédaction

La production d’aliments composés pour animaux a baissé de 5,7% sur le premier semestre 2022 (par rapport au premier semestre 2021), soit 550 000 tonnes de moins, l’équivalent de quinze usines, ont alerté les fabricants du Snia, lors d’une conférence de presse le 31 août. «Des chiffres inédits», selon le vice-président du Snia, Ludovic Michel. Dans le détail, les baisses sont de 4% en ruminants, 4,3% en porc et 8,2% en volaille (voir le communiqué). Ce recul est à mettre sur le compte du manque du «d’attractivité et de rentabilité» pour les deux premières productions, a résumé le directeur du Snia Stéphane Radet. Le syndicat demande des mesures d’urgence pour enrayer la décapitalisation, notamment du cheptel ruminant que la sécheresse pourrait faire perdurer ou accélérer. En volaille, l’érosion provient de l’influenza aviaire et des importations croissantes, qui font espérer un rebond à moyen terme. Toutes filières confondues, la baisse atteint même 10% en agriculture biologique, en raison des changements alimentaires liés à la crise covid et l’inflation. À ce sujet, le Snia attire l’attention sur le fait que certains États membres – mais pas la France – ont demandé des dérogations à l’obligation faite par le nouveau Réglement européen depuis fin 2021 d’avoir 100% d’aliments bio dans les élevages certifiés. Les fabricants craignent une distorsion de concurrence.

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Au 20 août, la production cumulée des prairies permanentes est inférieure de 31% à la normale (période de référence 1989-2018), d’après la dernière note de conjoncture d’Agreste, publiée le 30 août. «C’est, à cette période, le rendement le plus faible depuis 2003», souligne le service du ministère de l’Agriculture. Les régions fourragères situées aux extrémités nord et sud-est du pays sont les plus touchées. Ce sont celles qui connaissent le déficit hydrique le plus important depuis le début de l’année. «En cumulé, la pousse de l’herbe atteint 40 % du niveau normalement atteint en cette période de l’année en Paca et est proche de 60 % en Occitanie, dans les Hauts-de-France et le Grand-Est», commentent les auteurs de la note. Dans les autres régions, elle varie entre 66 et 78 %». Le déficit de pousse dans les prairies est la «conséquence directe» des fortes chaleurs et de la sécheresse qui sévissent depuis la fin juin.

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A l’issue de la deuxième conférence des filières qui s’est tenue le 30 août sur la réforme de la gestion des risques climatiques, un «point de divergence» fondamental subsistait encore entre le ministère de l’Agriculture et ce que défend bec et ongles la FNSEA, a confié le vice-président du syndicat majoritaire Joël Limouzin. Sans surprise, la DGPE (ministère de l’Agriculture) part du principe que le coût global de la réforme ne doit pas dépasser les 600 millions d’euros (M€) annuels, comme annoncé par Emmanuel Macron en septembre 2021. Dans ce cadre, elle propose différents scénarios en bougeant les curseurs (seuils et taux de l’assurance et de la solidarité nationale). De son côté, la FNSEA estime qu’il manque 150 M€ pour créer les conditions favorables à un «choc assurantiel». Pour convaincre les agriculteurs de la nécessité d’assurer leurs récoltes contre les aléas climatiques, la FNSEA exige l’abaissement du seuil de déclenchement de l’assurance à 20% pour toutes les filières, «par souci d’équité» a souligné M. Limouzin. Elle revendique le déclenchement de la solidarité nationale dès 30 ou 50% de pertes selon les filières, ce qui semble «acté», et un taux d’indemnisation publique à hauteur de 90% des pertes catastrophiques pour les assurés et de 45% pour les non-assurés.

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