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 La cotation du marché du porc breton (MPB) de Plérin a connu, lors de la séance du lundi 22 août, une petite hausse de 0.3 cent/kg qui lui a permis de passer le cap symbolique des 2 € le kilo (2,001 €/kg), soit un niveau jamais atteint depuis au moins 25 ans. Il faut remonter à mars 2001 pour retrouver une cotation similaire, à 1,866 euro le kilo, atteinte alors à cause de la crise de la vache folle. Cette année, le record est nourri par une faiblesse de l’offre sur l’ensemble des bassins de production européens, aggravée par les effets de la canicule sur les élevages du sud de l’Europe. La période est notamment marquée par un recul historique du cheptel allemand, d’environ 10% par rapport à l’an passé, selon les analystes de MPB. Toutefois, contrairement à 2001, les producteurs ne profiteront pas complètement de ces cours exceptionnels, puisque le prix de l’alimentation animale atteignait également des records ces dernières semaines. L’indice Ipampa porc a progressé de 30% sur un an, pour atteindre un niveau (153,7) jamais atteint depuis au moins 2005. Avant de marquer le pas, la production européenne avait subi une période de prix bas dus à la reconstitution du cheptel porcin chinois et à l’irruption de la peste porcine africaine (PPA) en Allemagne, l’empêchant de commercer avec la Chine.

La rédaction

Au lendemain des premières annonces de Marc Fesneau concernant la sécheresse, les syndicats agricoles prenaient date avec le ministre de l’Agriculture, en vue d’une nouvelle réunion attendue mi-septembre, au cours de laquelle ils souhaitent voir annoncer de nouvelles mesures. La porte a été laissée ouverte du côté du ministre, en fonction de la météorologie et des futures estimations de production. Pour l’heure, la FNSEA n’a pas encore été entendue sur sa demande d’assouplissement exceptionnel du régime des calamités. La Coordination rurale (CR) et la FNSEA sont également dans l’attente de mesures relativement au marché du fourrage. La CR propose une «aide à l’achat et au transport de paille et fourrage», la FNSEA demande également un «plan d’urgence» public pour améliorer «la fluidité entre l’offre et la demande» sur le marché fourrager. Des améliorations sont attendues pour certaines mesures, comme les dégrèvements de taxe foncière ; la FNSEA veut qu’ils soient appliqués de manière «collective, simplifiée et rapide». Enfin, la CR voulait davantage d’effort de l’Etat sur les avances d’aides Pac. Contactée par Agra presse, la Confédération paysanne constate qu’aucune de ses principales demandes n’a été entendue (p.e. interdiction d’alimenter les méthaniseurs). Elle s’inquiète notamment pour les maraîchers, qui ne bénéficient pas des avances d’aides Pac, rapporte le secrétaire national Denis Perreau.

La rédaction

Les abattoirs espagnols devront installer des systèmes de vidéosurveillance pour s’assurer que les animaux n’y sont pas maltraités avant leur mise à mort, a annoncé le 23 août le gouvernement, assurant qu’il s’agissait d’une première dans l’UE. La mesure a été approuvée lors du conseil des ministres sous forme d’un décret-loi, ce qui aura pour effet d’accélérer sa présentation au parlement et son approbation par celui-ci. Les caméras devront couvrir «les installations où se trouvent les animaux vivants, y compris les zones de déchargement, les couloirs d’acheminement» et les zones où il est procédé à l’étourdissement des bêtes et où on les saigne jusqu’à leur mort, a expliqué le ministère dans un communiqué. En outre, les responsables des abattoirs devront conserver ces images afin que les autorités puissent procéder à des vérifications ultérieures. «Les grands abattoirs ont un an pour mettre en place la nouvelle norme et les petits (abattoirs), deux», a précisé le ministère. Selon le directeur exécutif de l’ONG Equalia, l’Espagne rejoint ainsi l’Angleterre, l’Ecosse et Israël, qui auraient déjà mis en place un pareil système. Dans le cadre de loi Egalim de 2018, la France a conduit une expérimentation de ce dispositif auprès de cinq abattoirs – sur les postes de saignée et mise à mort. En 2022, un rapport du CGAAER avait recommandé sa généralisation, sans suite pour l’instant.

La rédaction

L’Autorité italienne de la concurrence et des marchés (AGCM) a tranché en faveur du principal syndicat agricole du pays, la ConfAgricoltura, et a contraint trois entreprises étrangères, dont Carrefour, à retirer le Nutri-score des produits distribués en Italie, informe le bulletin du mois d’août de l’AGCM. Le gendarme italien de la concurrence avance l’absence d’obligation d’apposer un logo nutritionnel sur les emballages dans la législation européenne et renouvelle ses critiques sur le système de notation français qu’elle estime «arbitraire» et potentiellement trompeur pour le consommateur. Le distributeur Carrefour ne pourra plus apposer le logo d’affichage nutritionnel sur les produits distribués sur le marché italien, en particulier sur les produits sous signe de qualité (AOP, IGP, STG…) et, plus largement, les produits de la gastronomie traditionnelle italienne (charcuterie, fromages, huile d’olive). Anticipant la décision des autorités italiennes, le fabricant de céréales britannique Weetabix et le spécialiste espagnol du poisson Pescanova se sont également engagés à faire disparaître le Nutri-score de leurs emballages.

La rédaction

Le Conseil international des céréales (CIC) a revu le 18 août ses estimations en baisse concernant la récolte mondiale de grains, plombée par le maïs. A 2 248 Mt, la production de grains dans le monde est réduite de 4 Mt par rapport à juillet, vu «des ajustements à la baisse pour le maïs et le sorgho (qui) font plus que compenser une hausse pour le blé», selon un rapport. La récolte de maïs est prévue à 1 179 Mt (contre 1 189 Mt en juillet). «En partie du fait d’une hausse des besoins d’importations de maïs dans l’UE, les échanges mondiaux sont corrigés en hausse de 3 Mt» de grains, à 409 Mt, poursuit le CIC. La consommation mondiale de grains est quant à elle estimée à 2 274 Mt, en repli de 3 Mt, «principalement pour traduire une estimation moindre concernant l’affouragement, en lien avec les perspectives globales d’une offre plus tendue». Les stocks mondiaux, à 577 Mt (contre 583 Mt en juillet), sont estimés à «leur plus bas niveau en huit ans», le maïs, le blé, l’orge et le sorgho affichant des diminutions par rapport à la campagne précédente.

La rédaction

A l’occasion d’une conférence de presse le 22 août, le ministre de l’Agriculture a annoncé plusieurs mesures de soutien aux agriculteurs touchés par la sécheresse, dont la plus attendue concerne les semis des cultures intermédiaires qui ont été déclarées par les agriculteurs pour remplir leurs obligations de SIE (surfaces d’intérêt écologique). Marc Fesneau a annoncé qu’il ouvrait la possibilité de déroger individuellement à l’obligation de ces semis, à condition d’adresser une demande motivée aux services préfectoraux, et que celle-ci soit acceptée. Jusqu’ici ces demandes d’exemption individuelle au titre des SIE n’existaient que pour l’obligation de levée. D’autres mesures déjà mises en oeuvre l’an passé, ou de droit commun, ont été annoncées. Comme depuis deux ans, les avances d’aides Pac versées le 16 octobre vont être gonflées: elles seront de 85% pour l’ICHN (contre 50% habituellement), et de 75% pour les aides directes (contre 70% l’an passé, et 50% habituellement). L’enveloppe annuelle de dégrèvement de cotisations sociales sera mobilisée, à hauteur de 15 M€ à l’automne et 15 M€ au printemps. Enfin, comme prévu par le code des impôts, des dégrèvements de TAFNB seront opérés «après détermination d’un taux de perte par zone géographique et par production».

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Le ministre de l’Agriculture réunira les syndicats agricoles, ce lundi 22 août, pour évoquer les conséquences de la sécheresse sur la Ferme France. Cela pourrait être l’occasion d’annoncer de nouvelles mesures en faveur des agriculteurs touchés, notamment en matière de semis des cultures intermédiaires. Ces derniers jours, la FNSEA plaidait notamment pour une dérogation générale aux semis de SIE et Cipan, un assouplissement exceptionnel du régimes des calamités agricoles, des mesures de soutien à la trésorerie (MSA, banques, assurances, taxes…) et une «levée des freins» à la constitution de réserves d’eau. Dans un communiqué le 19 août, la Coordination rurale propose des mesures similaires : soutiens à la trésorerie, «aide à l’achat et au transport de paille et fourrage», aide au re-semis, dérogations de semis de cultures intermédiaires, «bienveillance de l’INAO» sur les cahiers des charges… De son côté, la Confédération paysanne se distingue en plaidant pour une «aide d’urgence forfaitaire par actif», une «priorisation de l’irrigation en période de restrictions pour les cultures vivrières et les cultures à forte valeur ajoutée en emplois», et l’interdiction d’alimenter les méthaniseurs», liste le porte-parole national Nicolas Girod, contacté par Agra presse.

La rédaction

Un 25e navire chargé de céréales a quitté le 18 août l’Ukraine depuis la signature d’un accord avec les Nations Unies et la Turquie ayant permis de lever le blocus de la Russie, ont annoncé les autorités ukrainiennes, un signe que ce «corridor sécurisé» semble fonctionner. «Plus de 600.000 tonnes de produits agricoles ukrainiens ont transité par le ‘corridor céréalier’ (…). 25 navires transportant des produits ukrainiens ont quitté les ports d’Odessa, de Pivdenny et de Tchornomorsk», ont indiqué sur Facebook les autorités portuaires ukrainiennes. Les exportations de céréales d’Ukraine, un des principaux producteurs et exportateurs au monde, ont été bloquées pendant plusieurs mois en raison de l’invasion russe, faisant craindre une crise alimentaire mondiale. En juillet, un accord signé par la Russie et l’Ukraine, et validé par les Nations Unies et la Turquie, a permis la reprise des exportations. Les navires doivent emprunter un couloir sécurisé pour circuler en mer Noire puis être inspectés par le Centre de coordination conjointe (CCC) avant d’être autorisés à franchir le détroit du Bosphore.

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«Notre filière pose un genou à terre, l’enjeu est fort et un état d’urgence s’impose pour soutenir nos filières à vocation nourricière», s’alarme Légumes de France dans un communiqué diffusé le 18 août. La branche légumière de la FNSEA assène que la sécheresse (manque d’eau) et la canicule (fortes chaleurs) provoquent «une baisse importante des rendements» ou «la perte totale des récoltes». «Le risque de voir disparaître une part de notre capacité de production devient presque inévitable!» s’émeut le syndicat, rappelant qu’il doit déjà composer avec «une hausse des charges sans précédent». Légumes de France, qui attend «une réaction rapide» de la part du gouvernement, demande trois lots de mesures d’urgence: le maintien de l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures actuelles et les mises en place à venir; la «levée» des freins administratifs pour permettre le stockage de l’eau «en période d’abondance»; et la mise en œuvre «rapide» de mesures d’urgence économiques.

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Dans sa note parue le 5 août, la Commission européenne prévoit que le prix payé aux éleveurs laitiers européens atteindra le niveau record de 50,33 euros les 100 kilos, soit une progression de 40% sur un an et de 3% sur un mois. En France, le prix atteindrait 45,59 euros, en progression d’environ 5% sur un mois, 20% sur un an, tandis qu’il serait de 51,73 euros en Allemagne (stable sur un mois, +40% sur un an). Les éleveurs n’en profiteront pas complètement, puisqu’en parallèle, l’indice des coûts de production (Ipampa Lait de vache) a grimpé d’environ 20% en France sur un an (de juin à juin), selon les données diffusées par l’Institut de l’élevage (Idele). La profession bataille par ailleurs pour que la grande distribution augmente les prix du lait en rayons. Dans un entretien accordé le 18 août à France Inter, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert faisait remarquer que «l’Allemagne vend aujourd’hui le lait en supermarché 1 euros, en France c’est 78 centimes». Et de s’adresser aux consommateurs: «Ce que je demande, c’est un appel solennel, mesurez qu’en achetant vos produits vous soutenez, ou pas, l’agriculture française».

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