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Le distributeur Lidl va signer une revalorisation du prix du lait payé aux producteurs à 500€/1000l (prix de base 38/32) avec la Laiterie Saint-Denis de l’Hôtel (LSDH), a annoncé son directeur Michel Biero lors de sa rencontre avec Emmanuel Macron aux Terres de Jim, le 9 septembre. Le lait transformé par LSDH représente «entre 20 et 25%» des ventes sous la marque de distributeur (MDD) Lidl, explique Michel Biero à Agra Presse, le reste est transformé par Sodiaal et Lactalis. «Il y a certainement des industriels qui me refuseront les 500€/1000l», regrette-t-il. Le prix du litre de lait en magasin sera de 99cts€. «Ce que j’ai dit au président c’est qu’il faut arrêter les laits premier prix, il n’y a pas de vache premier prix, insiste Michel Biero. Il faut légiférer sur les promotions et dégager la loi LME». Depuis plusieurs mois, les producteurs somment les laiteries d’atteindre ce seuil de 500€/1000l pour s’aligner sur nos voisins européens et suivre la hausse de leurs coûts de production. Le 5 septembre, Intermarché avait également annoncé une revalorisation du prix pour sa MDD, à 463€/1000l.

La rédaction

Alors que les ministres de l’Énergie de l’UE ont rendez-vous le 9 septembre à Bruxelles pour trouver des solutions face à l’envolée des prix du gaz et de l’électricité, les organisations professionnelles de la chaîne agroalimentaire de l’UE – Copa-Cogeca (producteurs), PFP (transformateurs primaires d’aliments) et FoodDrinkEurope (industrie agroalimentaire) – leur demandent, dans une déclaration commune du 8 septembre, plus de garanties sur l’accès à l’énergie et des prix stables. Elles appellent notamment la Commission européenne à réviser une nouvelle fois le cadre temporaire de crise mis en place depuis la pandémie de Covid-19 «afin de garantir qu’il puisse être utilisé par les États membres et les entreprises». «Les dernières hausses des prix de l’énergie, en particulier du gaz naturel et de l’électricité, menacent la continuité des cycles de production agroalimentaire et, partant, la capacité de continuer à fournir des produits agricoles essentiels, des ingrédients et des produits alimentaires, ainsi que des matières premières pour l’alimentation animale», préviennent les trois organisations. Le Fediol (industrie des oléagineux) fait, lui, état d’augmentations de prix jusqu’à douze fois supérieures à celles d’avant la guerre, alors que «les principales régions non européennes qui transforment des graines oléagineuses ont vu leurs coûts énergétiques « seulement » doubler».

La rédaction

«On ne sait pas s’il y aura de l’azote au printemps pour tout le monde», a déclaré le 8 septembre en conférence de presse Cédric Benoist, secrétaire général adjoint de l’AGPB (producteurs de blé, FNSEA). «Hyper inquiet» sur les disponibilités en engrais, le syndicaliste note un «retard à la fois sur les livraisons et les fabrications». Le marché, lié au gaz, a flambé. Avec des prix multipliés par trois pour l’azote, les agriculteurs ont perdu leurs repères et ne «savent plus où ils sont en coûts de production», d’après lui. Cela les amène à différer leurs achats de morte-saison (hors période d’épandage). «La campagne de morte-saison a démarré avec deux mois de retard», constate Cédric Benoist. D’où une faible couverture des besoins en engrais. L’AGPB estime à «vingt points d’écart» le taux de couverture des agriculteurs par rapport à l’an dernier. Pourtant, leur trésorerie semble en meilleur état: «Sur la récolte 2022, on va constater certainement une amélioration du revenu des céréaliers», avec «une forte disparité» liée aux rendements hétérogènes et aux différentes stratégies de commercialisation, estime Philippe Heusèle, secrétaire général. Mais les céréaliers ne sont «pas loin de l’effet ciseaux», avec un prix de revient estimé à 260-280 €/t contre un prix de vente à 290-295 €/t.

La rédaction

Après plus d’un an de bataille en coulisses et une enquête, la DGCRF pourrait bientôt retirer l’agrément «agriculture biologique» aux engrais organiques dits «perlés», apprend Agra Presse auprès de sources concordantes. Ces engrais apparus sur le marché français en 2019 sous les marques Orgamax, Azopril ou encore Natastan proviennent en grande majorité de Chine. Coproduits de l’industrie des acides aminés, ils seraient issus d’une fermentation de sucres issus du maïs ou de la canne. Problème, selon plusieurs acteurs du secteur: la concentration d’azote dans ces produits dépasserait les 10%, un taux «suspect» pour ce type d’engrais, d’après un expert interrogé. Alertée par plusieurs organisations, la DGCCRF aurait lancé une enquête fin 2020, qui aurait conduit à la publication d’une note d’interprétation du règlement bio par la Commission européenne en juillet dernier. Alors que la Coopération agricole a envoyé un courriel à ses adhérents le 8 septembre en leur demandant de cesser immédiatement les achats, «les fournisseurs n’ont pas été pour l’heure officiellement contactés par la DGCCRF», déplore auprès d’Agra Presse François Deviller, le propriétaire d’Orgamax pour la France, évoquant «plusieurs millions de dollars de commande sur 2023» pour son produit. Philippe Camburet, président de la Fnab (producteurs bio), se réjouit de son côté «de ce recadrage de la Commission que nous attendions depuis un an et demi». Selon plusieurs sources, les engrais perlés représenteraient actuellement un marché d’environ 30 000 t par an, sur un marché des engrais organiques de quelque 500 000 t, pour un prix distributeur atteignant 700 €/t.

La rédaction

Invité le 7 septembre sur le plateau de BFMTV, Michel-Edouard Leclerc, a affirmé qu’il existe «une alliance objective, depuis longtemps» entre la FNSEA et l’industrie agroalimentaire. «Ils ont obtenu une loi, la loi de la FNSEA avec LREM», a-t-il poursuivi au sujet d’Egalim 2. Le patron des magasins Leclerc s’agace de «jouer le méchant» dans les négociations commerciales. «Il serait peut-être temps que les industriels aussi renégocient en amont leurs matières premières, les prestations, les équipementiers, etc», estime le distributeur. Sur la même antenne, le 30 août, Christiane Lambert demandait aux distributeurs de relever le prix de la brique de lait au-dessus des 1€/l. «Elle confond le prix d’achat et le prix de vente», rétorque Michel-Edouard Leclerc. «Nous entendons les agriculteurs dire qu’ils ne sont pas assez payés, mais nous achetons à Danone, à Nestlé, à Yoplait. Nous ne savons pas ce qu’ils reçoivent. Les fournisseurs ne sont pas transparents». Il assure cependant que la loi Egalim 2 sera respectée par les négociateurs de l’enseigne.

La rédaction

Dans une série d’avis sur l’amélioration du bien-être animal pendant leur transport, publiée le 7 septembre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) propose d’allouer davantage d’espace, d’abaisser les températures maximales et de réduire la durée des trajets. Pour chaque espèce évaluée (bovins, petits ruminants, équidés, porcs, volaille, lapins) des seuils différents sont suggérés à la Commission qui prépare des propositions législatives, attendues fin 2023, sur le renforcement du bien-être des animaux à tous les échelons de la chaîne de production (ferme, transport, abattage). Par exemple pour les bovins une température maximale de 25° C et un espace de 1,79 m2 par animal sont proposés. L’Efsa ne se prononce par contre pas sur une durée maximale stricte de transport mais propose des fourchettes pour chaque espèce : 8 à 12 heures pour les porcs, 9 à 12 heures pour les bovins, 12 heures (pause comprise) pour les volailles et les lapins. Et «pour les poussins d’un jour, la seule façon d’éviter toute conséquence sur le bien-être est de transporter les œufs fécondés et de les faire éclore dans l’élevage de destination», estime l’Efsa.

La rédaction

Sur les cinq premiers mois de 2022, les importations de viande de poulet ont représenté 49% de la consommation française, alerte l’interprofession des volailles de chair Anvol lors d’une conférence de presse le 7 septembre. Le poulet est la première espèce concernée par la «recrudescence des importations» après un ralentissement en 2020 en raison de la Covid-19. Sur l’ensemble des volailles, la part des importations se chiffre à 43% sur les cinq premiers mois de 2022 (contre 34% en 2020 et 39% en 2021). Les importations de viande de poulet progressent en provenance de la Pologne (+22%) et de la Belgique (+21%, avec une part importante de réexpédition), mais surtout du Brésil (+180%) et de l’Ukraine (+122%). La filière s’estime «piégée» par la suspension pour un an des droits de douane sur le poulet venant d’Ukraine, décidée le 24 juin par l’UE en soutien à Kiev. «Depuis juin, c’est la déferlante», déplore Gilles Huttepain, vice-président d’Anvol, prédisant que les exportations ukrainiennes vers l’UE pourraient atteindre 180 000 t (à comparer au quota d’importations à droit de douane nul prévu à 70 000 t).

La rédaction

Dans un communiqué paru le 6 septembre, le ministre de l’Économie a annoncé la prolongation jusqu’à fin décembre 2022 et la «simplification» du dispositif d’aide aux entreprises grandes consommatrices d’énergie (coûts de gaz et d’électricité supérieurs à 3% du chiffre d’affaires). L’une des aides, celle plafonnée à 2 millions d’euros, était jusqu’ici réservée aux entreprises démontrant une baisse d’excédent brut d’exploitation (EBE) d’au moins 30% sur un trimestre par rapport à 2021. Ce seuil de 30% est supprimé, annonce le ministère, qui précise qu’une «simple baisse de l’excédent brut d’exploitation, calculée sur une base mensuelle par rapport à 2021, sera désormais suffisante pour remplir ce critère». Pour l’ensemble des aides, les critères seront désormais appréciés «soit à la maille mensuelle, soit trimestrielle», les dates limites de dépôt seront repoussées, et les régularisations de factures pourront être intégrées ultérieurement. Des modifications qui devraient aller dans le sens de la FNSEA, qui avait formulé des demandes semblables. En conférence de presse, le même jour, sa présidente Christiane Lambert a rappelé les principales productions agricoles concernées: horticulture, légumes sous serre, volailles.

La rédaction

Alors que la France connaît une sécheresse «sans précédent», Chambres d’agriculture France (ex-APCA) veut lancer un «plan massif et individualisé d’adaptation au changement climatique» visant à accompagner 100 000 exploitations d’ici 2030, a annoncé son président Sébastien Windsor le 6 septembre en conférence de presse. La première étape consistera à «sensibiliser les agriculteurs au climat de 2030-2050», a-t-il précisé, sur la base des diagnostics territoriaux réalisés lors du Varenne de l’eau. Les chambres comptent ensuite réaliser des diagnostics dans 1000 exploitations en 2023 afin de «tester les guichets locaux». À l’issue de ces premiers échanges, les conseillers identifieront avec les agriculteurs «trois ou quatre leviers» (assurance, changements de variétés, de cultures, de système fourrager, de méthode de travail du sol, agrivoltaïsme, etc.). À partir de 2024, les chambres visent un rythme de croisière de 10 000 à 20 000 exploitations par an. Ces diagnostics climat dureront moins d’une journée, pour un coût de «500 à 1000 euros»; leur financement est encore à l’étude. Mais l’ensemble de la démarche (bâtir le plan d’adaptation et former l’agriculteur) pourrait coûter «quelques milliers d’euros», selon M. Windsor, qui appelle les pouvoirs publics à «investir dans la matière grise».

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Comme notre enquête l’avait mis en avant, il n’existait pas jusqu’ici de bilan national des intrants agricoles utilisés par la filière biogaz, permettant d’objectiver les problèmes de concurrence avec l’élevage sur certains fourrages. C’est désormais chose faite. FranceAgriMer a publié le 1er septembre un premier état des lieux des taux d’utilisation des matières fermentescibles par la méthanisation agricole. Au 31 décembre 2021, les cultures principales dédiées (p. ex. maïs) représentent 5,5% de la ration d’intrants, derrière les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétiques), qui atteignent 13%, et la biomasse d’origine résiduaire (effluents d’élevage, résidus de grandes cultures, coproduits des IAA), qui couvrent la majorité de la ration (73%). La filière biogaz absorbe 5% du maïs fourrage et ensilage. Les Cive représentent 3% des surfaces de grandes cultures. «Sachons raison garder», a réagi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, questionnée par Agra Presse le 6 septembre, lors de sa conférence de presse de rentrée, sur l’opportunité d’encadrer davantage l’utilisation de fourrages par la méthanisation. L’idée a été notamment proposée par la FDSEA d’Ille-et-Vilaine au début de l’été. «J’entends les crispations en année de sécheresse, mais il faut raisonner sur une période plus longue et ne pas s’emballer», a expliqué l’éleveuse du Maine-et-Loire. Elle a rappelé le plafond réglementaire en vigueur de 15% pour les cultures dédiées.

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