Selon un avis publié le 6 avril par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), 38% des échantillons d’eaux de consommation en France ne sont pas conformes à la réglementation. Le cadre européen et sa déclinaison française, rappelle l’Anses, imposent une concentration maximale de 0,1 μg/L pour les pesticides «pertinents», susceptibles d’entraîner «un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur». Or, le métabolite (produit de dégradation) du chlorothalonil, fongicide interdit en 2020, a été retrouvé au-delà de ce seuil dans près de 102 échantillons (sur 300). Plus largement, près de 45% des 300 échantillons présentent une concentration cumulée de métabolites «pertinents» dépassant la limite réglementaire de 0,5 μg/L. Les fréquences de non-conformités sont particulièrement élevées en Bretagne et dans les Hauts-de-France, avec respectivement 92% et 76% des échantillons dépassants les limites réglementaires. L’agence souligne que «les concentrations maximales mesurées sur cette campagne sont de l’ordre de 10 à 10 000 fois plus basses que les Vmax associées», c’est-à-dire les concentrations entraînant des effets sur la santé humaine. D’après les annexes jointes au rapport, le chlorothalonil fait cependant partie des molécules pour lesquelles aucune Vmax n’a été définie. Cette molécule ne faisait d’ailleurs pas partie des contrôles sanitaires effectués sur place par les gestionnaires.
La rédaction