«On ne sait pas s’il y aura de l’azote au printemps pour tout le monde», a déclaré le 8 septembre en conférence de presse Cédric Benoist, secrétaire général adjoint de l’AGPB (producteurs de blé, FNSEA). «Hyper inquiet» sur les disponibilités en engrais, le syndicaliste note un «retard à la fois sur les livraisons et les fabrications». Le marché, lié au gaz, a flambé. Avec des prix multipliés par trois pour l’azote, les agriculteurs ont perdu leurs repères et ne «savent plus où ils sont en coûts de production», d’après lui. Cela les amène à différer leurs achats de morte-saison (hors période d’épandage). «La campagne de morte-saison a démarré avec deux mois de retard», constate Cédric Benoist. D’où une faible couverture des besoins en engrais. L’AGPB estime à «vingt points d’écart» le taux de couverture des agriculteurs par rapport à l’an dernier. Pourtant, leur trésorerie semble en meilleur état: «Sur la récolte 2022, on va constater certainement une amélioration du revenu des céréaliers», avec «une forte disparité» liée aux rendements hétérogènes et aux différentes stratégies de commercialisation, estime Philippe Heusèle, secrétaire général. Mais les céréaliers ne sont «pas loin de l’effet ciseaux», avec un prix de revient estimé à 260-280 €/t contre un prix de vente à 290-295 €/t.
Didier Bouville