«Il semblerait que du matériel génétique [du virus de l’influenza aviaire] ait persisté sur les parcours» d’élevage dans le Sud-Ouest, a indiqué François Landais, vétérinaire avicole au cabinet Anibio, lors d’une visioconférence des chambres d’agriculture le 17 mai. «Les animaux remis en place ont eu quatre, cinq semaines de vie normale. Dès qu’ils ont eu accès aux parcours, il est probable qu’ils se soient contaminés.» Une conclusion surprenante, car «on pensait impossible que le virus se maintienne trois ou quatre mois dans l’environnement, même avec un hiver froid et humide comme cette année». Comme suspecté, des séquençages confirment que la flambée actuelle est due à une «résurgence locale, et pas à une réintroduction par la faune sauvage migratoire», selon Jean-Luc Guérin, professeur à l’École vétérinaire de Toulouse (ENVT). Des doutes subsistent sur les mécanismes de cette résurgence, avec deux hypothèses : celle d’une «boucle locale qui fait que le virus n’a jamais quitté la zone», et celle d’une «évolution des propriétés du virus» qui aurait «gagné en stabilité dans l’environnement des élevages». «Toutes les données que l’on connaît sont défavorables» à cette deuxième hypothèse, note M. Guérin, qui «ne croit pas à la résistance du virus [à long terme] dans les bâtiments».
Eva DZ