La France doit «doubler« son «taux d’effort» pour réduire ses émissions de carbone si elle veut atteindre ses objectifs en 2030, a admis le 28 janvier le président Emmanuel Macron, en traçant un calendrier -de février à juin- des échéances à respecter par secteur d’activité (transports, agriculture…). «Si on veut atteindre notre cible 2030, on doit passer à 270 millions de tonnes de CO2 émises», contre 410 millions de tonnes en 2022, explique-t-il dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, deux jours après avoir réuni un discret «conseil de planification écologique», «ce qui veut dire qu’on doit simplement doubler le taux d’effort par rapport à ce qu’on a fait ces cinq dernières années». Pour l’agriculture, «on doit aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort pour réduire nos émissions», a exhorté le président, qui entend avoir un plan finalisé «en juin». Celui-ci devra s’articuler avec une future loi d’orientation et d’avenir (LOA). Liant agriculture et énergie, M. Macron semble indiquer que les aides à l’installation des jeunes agriculteurs pourraient être conditionnées à des objectifs en matière de production d’énergie, de biomasse, ou une amélioration du stockage carbone D’ici «mars-avril», le président compte aussi «finaliser la stratégie forestière» de replantation d’«un milliard d’arbres» pour améliorer le puits de carbone. L’absorption du CO2 par la végétation s’est effondrée en France depuis 2013 sous l’effet des sécheresses et des incendies.
Didier Bouville