Alors que la production française recule en raison de l’influenza aviaire, la CFA (aviculteurs, FNSEA) alerte sur «l’augmentation importante» des importations d’œufs, d’après un communiqué du 3 juillet. En œufs coquille, les volumes importés progressent de 20% en un an sur les quatre premiers mois de 2023, précise sa directrice Nathalie Feugeas à Agra Presse. La CFA dénonce certains «industriels français qui commercialisent des œufs étrangers». En particulier, dans le contexte d’inflation, la production d’œufs ukrainienne bénéficie, selon elle, d’«une énorme distorsion de concurrence» en sa faveur grâce à la suspension des droits de douane vers l’UE, renouvelée le 6 juin. «L’Ukraine est devenue le premier fournisseur de l’Union européenne en œufs coquille et ovoproduits», rappelle la directrice de la CFA. Après la filière volailles de chair, les producteurs d’œufs demandent au ministre de l’Agriculture «d’activer la clause de sauvegarde» incluse dans l’accord commercial UE/Ukraine «afin d’empêcher la poursuite des importations à droit nul et sans limite de volume». La croissance des importations «fragilise la mise en place de l’ovosexage», note la CFA, car il est financé par une cotisation interprofessionnelle qui ne s’applique qu’aux «œufs de consommation pondus et vendus sur le territoire français».
Didier Bouville