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Dans une série d’avis sur l’amélioration du bien-être animal pendant leur transport, publiée le 7 septembre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) propose d’allouer davantage d’espace, d’abaisser les températures maximales et de réduire la durée des trajets. Pour chaque espèce évaluée (bovins, petits ruminants, équidés, porcs, volaille, lapins) des seuils différents sont suggérés à la Commission qui prépare des propositions législatives, attendues fin 2023, sur le renforcement du bien-être des animaux à tous les échelons de la chaîne de production (ferme, transport, abattage). Par exemple pour les bovins une température maximale de 25° C et un espace de 1,79 m2 par animal sont proposés. L’Efsa ne se prononce par contre pas sur une durée maximale stricte de transport mais propose des fourchettes pour chaque espèce : 8 à 12 heures pour les porcs, 9 à 12 heures pour les bovins, 12 heures (pause comprise) pour les volailles et les lapins. Et «pour les poussins d’un jour, la seule façon d’éviter toute conséquence sur le bien-être est de transporter les œufs fécondés et de les faire éclore dans l’élevage de destination», estime l’Efsa.

Didier Bouville

Sur les cinq premiers mois de 2022, les importations de viande de poulet ont représenté 49% de la consommation française, alerte l’interprofession des volailles de chair Anvol lors d’une conférence de presse le 7 septembre. Le poulet est la première espèce concernée par la «recrudescence des importations» après un ralentissement en 2020 en raison de la Covid-19. Sur l’ensemble des volailles, la part des importations se chiffre à 43% sur les cinq premiers mois de 2022 (contre 34% en 2020 et 39% en 2021). Les importations de viande de poulet progressent en provenance de la Pologne (+22%) et de la Belgique (+21%, avec une part importante de réexpédition), mais surtout du Brésil (+180%) et de l’Ukraine (+122%). La filière s’estime «piégée» par la suspension pour un an des droits de douane sur le poulet venant d’Ukraine, décidée le 24 juin par l’UE en soutien à Kiev. «Depuis juin, c’est la déferlante», déplore Gilles Huttepain, vice-président d’Anvol, prédisant que les exportations ukrainiennes vers l’UE pourraient atteindre 180 000 t (à comparer au quota d’importations à droit de douane nul prévu à 70 000 t).

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 6 septembre, le ministre de l’Économie a annoncé la prolongation jusqu’à fin décembre 2022 et la «simplification» du dispositif d’aide aux entreprises grandes consommatrices d’énergie (coûts de gaz et d’électricité supérieurs à 3% du chiffre d’affaires). L’une des aides, celle plafonnée à 2 millions d’euros, était jusqu’ici réservée aux entreprises démontrant une baisse d’excédent brut d’exploitation (EBE) d’au moins 30% sur un trimestre par rapport à 2021. Ce seuil de 30% est supprimé, annonce le ministère, qui précise qu’une «simple baisse de l’excédent brut d’exploitation, calculée sur une base mensuelle par rapport à 2021, sera désormais suffisante pour remplir ce critère». Pour l’ensemble des aides, les critères seront désormais appréciés «soit à la maille mensuelle, soit trimestrielle», les dates limites de dépôt seront repoussées, et les régularisations de factures pourront être intégrées ultérieurement. Des modifications qui devraient aller dans le sens de la FNSEA, qui avait formulé des demandes semblables. En conférence de presse, le même jour, sa présidente Christiane Lambert a rappelé les principales productions agricoles concernées: horticulture, légumes sous serre, volailles.

Didier Bouville

Alors que la France connaît une sécheresse «sans précédent», Chambres d’agriculture France (ex-APCA) veut lancer un «plan massif et individualisé d’adaptation au changement climatique» visant à accompagner 100 000 exploitations d’ici 2030, a annoncé son président Sébastien Windsor le 6 septembre en conférence de presse. La première étape consistera à «sensibiliser les agriculteurs au climat de 2030-2050», a-t-il précisé, sur la base des diagnostics territoriaux réalisés lors du Varenne de l’eau. Les chambres comptent ensuite réaliser des diagnostics dans 1000 exploitations en 2023 afin de «tester les guichets locaux». À l’issue de ces premiers échanges, les conseillers identifieront avec les agriculteurs «trois ou quatre leviers» (assurance, changements de variétés, de cultures, de système fourrager, de méthode de travail du sol, agrivoltaïsme, etc.). À partir de 2024, les chambres visent un rythme de croisière de 10 000 à 20 000 exploitations par an. Ces diagnostics climat dureront moins d’une journée, pour un coût de «500 à 1000 euros»; leur financement est encore à l’étude. Mais l’ensemble de la démarche (bâtir le plan d’adaptation et former l’agriculteur) pourrait coûter «quelques milliers d’euros», selon M. Windsor, qui appelle les pouvoirs publics à «investir dans la matière grise».

Didier Bouville

Comme notre enquête l’avait mis en avant, il n’existait pas jusqu’ici de bilan national des intrants agricoles utilisés par la filière biogaz, permettant d’objectiver les problèmes de concurrence avec l’élevage sur certains fourrages. C’est désormais chose faite. FranceAgriMer a publié le 1er septembre un premier état des lieux des taux d’utilisation des matières fermentescibles par la méthanisation agricole. Au 31 décembre 2021, les cultures principales dédiées (p. ex. maïs) représentent 5,5% de la ration d’intrants, derrière les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétiques), qui atteignent 13%, et la biomasse d’origine résiduaire (effluents d’élevage, résidus de grandes cultures, coproduits des IAA), qui couvrent la majorité de la ration (73%). La filière biogaz absorbe 5% du maïs fourrage et ensilage. Les Cive représentent 3% des surfaces de grandes cultures. «Sachons raison garder», a réagi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, questionnée par Agra Presse le 6 septembre, lors de sa conférence de presse de rentrée, sur l’opportunité d’encadrer davantage l’utilisation de fourrages par la méthanisation. L’idée a été notamment proposée par la FDSEA d’Ille-et-Vilaine au début de l’été. «J’entends les crispations en année de sécheresse, mais il faut raisonner sur une période plus longue et ne pas s’emballer», a expliqué l’éleveuse du Maine-et-Loire. Elle a rappelé le plafond réglementaire en vigueur de 15% pour les cultures dédiées.

Didier Bouville

Le ministre de l’Industrie Roland Lescure a assuré, le 5 septembre sur l’antenne de France Info (article gratuit), que d’éventuelles mesures de rationnement sur l’énergie ne toucheraient pas «les entreprises qui ne peuvent pas s’arrêter», dont «un certain nombre d’entreprises agroalimentaires». Le gouvernement travaille sur les secteurs à protéger d’éventuelles restrictions sur l’accès à l’électricité, et surtout au gaz, qui pourraient advenir cet hiver en raison notamment de la guerre en Ukraine qui rebat les cartes des marchés mondiaux de l’énergie. Si de telles mesures devaient être prises, elles concerneraient «quelques milliers d’entreprises qui sont de gros consommateurs» et, en premier lieu, le tertiaire. «Réduire le chauffage, mettre une partie des salariés peut-être en télétravail en fin de semaine, cela peut, là encore, permettre de limiter ce scénario de rationnement», explique Roland Lescure. Le ministre s’est voulu rassurant, expliquant que le risque de pénurie était «faible» si l’hiver n’est pas trop «rigoureux» et que chacun prend «sa part de responsabilité». Devant le Medef le 29 août, la Première ministre Élisabeth Borne avait exhorté les entreprises à engager un «plan de sobriété énergétique» pour réduire de 10% leur consommation d’énergie.

Didier Bouville

D’après un document qu’Agra Presse a pu consulter, le ministère de l’Agriculture a proposé trois «jeux de scénarios» sur la réforme de la gestion des risques, lors de la conférence des filières du 30 août. Le premier scénario, qui semble le plus probable, prévoit un seuil de déclenchement de l’assurance multirisques climatiques (MRC, ou assurance récolte) de 20% pour l’arboriculture et les prairies et de 25% pour les grandes cultures et la viticulture, avec un taux de subvention de 70% pour les premiers et «adapté» (oscillant entre 70 et 53%) pour les seconds. La solidarité nationale se déclencherait dès 60% de pertes «catastrophiques» pour les grandes cultures et la viticulture, et dès 30% pour l’arboriculture et les prairies, avec un taux d’indemnisation publique de 90% pour les assurés et de 45% (dégressif à partir de 2025) pour les non-assurés. Le deuxième scénario prévoit un seuil de déclenchement de la MRC de 20% pour toutes les filières, mais un taux de subvention différencié (70% pour l’arboriculture et les prairies, 50 à 44% en grandes cultures et viticulture). Le taux d’indemnisation publique en grandes cultures et viticulture y serait fixé à 50 ou 40% (90% en arboriculture et prairies). Le troisième scénario prévoit, pour toutes les filières, un seuil de déclenchement de la MRC de 20% et un taux de subvention de 70%. Mais, dans ce cas, l’État cesserait d’indemniser les assurés au titre des pertes catastrophiques dès la deuxième ou troisième année de la réforme. Une nouvelle conférence des filières doit se tenir ces jours-ci.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 2 septembre, le syndicat des fabricants de produits laitiers frais (Syndifrais) alerte sur la disponibilité des produits et de possibles arbitrages face à l’inflation des coûts de production. «Les industriels vont devoir arbitrer au sein de leurs gammes car certaines sont aujourd’hui en marges négatives», indique Syndifrais. Il estime les besoins de revalorisation des industriels entre 20 % et 24% pour l’année 2022, «sans parler des besoins de revalorisation de 2023 estimés entre 15% et 20% à ce stade». Le syndicat appelle les clients à accepter les hausses demandées par les fournisseurs et à accélérer «les délais d’application des tarifs négociés». Il met en avant la forte augmentation des prix des matières premières agricoles et industrielles. Le lait, ingrédient principal des fabrications, a, par exemple, augmenté de 24,5% en un an, selon les dernières données du Cniel (interprofession). «Si la loi Egalim impose aux distributeurs de prendre en considération les hausses de coût de production de lait, ils le font dans des délais très longs, souligne Syndifrais. Entre l’augmentation du prix du lait payé au producteur et l’évolution des prix payés par les distributeurs, il peut s’écouler 4 à 6 mois, grevant très lourdement les trésoreries des entreprises».

Eva DZ

 Les prix mondiaux des denrées alimentaires continuent de se replier pour le cinquième mois consécutif, les huiles végétales retombant même sous leur niveau d’il y a un an en août 2021, a annoncé le 2 septembre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’indice FAO du prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, n’a cessé de reculer depuis le plus haut historique atteint en mars après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il marque en août une nouvelle baisse, plus modérée, de 1,9% sur un mois. L’indice FAO des prix des huiles végétales décroît de 3,3% en août, «atteignant un niveau légèrement inférieur à celui d’août 2021». Tournesol, palme et colza se replient, et seul le soja «augmente modérément, à cause des inquiétudes sur l’impact des conditions météorologiques défavorables sur la production aux États-Unis», souligne l’organisation. L’indice FAO des céréales diminue quant à lui de 1,4% sur un mois, sous l’effet d’une «baisse de 5,1% des prix internationaux du blé, qui reflète l’amélioration des perspectives de production en Amérique du Nord et en Russie ainsi que la reprise des exportations depuis les ports de la mer Noire en Ukraine».

Eva DZ

«Nous sommes à un tournant, un avenir très sombre se dessine», s’est alarmé auprès de la presse le cabinet du ministre de l’agriculture, au lendemain de la 19e réunion du comité exceptionnel de suivi des relations commerciales, tenu le 1er septembre. Côté pile, l’équipe de Marc Fesneau décrit des négociations «qui ont bien avancé cet été», la disparition des «situations de blocage» gérées par le médiateur, et plusieurs secteurs qui ont bénéficié de «hausses importantes» («viande, volaille, légumes frais, épicerie salée et sucrée»). Côté face, ces hausses restent «insuffisantes» compte tenu de l’inflation, estime le cabinet du ministre, qui considère que «la grande distribution fait preuve d’un pragmatisme limité et de court-termisme», alors que «se joue la survie d’entreprises et de filières agricoles françaises». Le cabinet insiste particulièrement sur les «pénalités logistiques appliquées quasi systématiquement», malgré une charte signée au printemps dans laquelle la grande distribution s’était engagée à les suspendre envers les fournisseurs affectés par les effets de la guerre en Ukraine. Alors que l’ensemble de l’économie est touché par le manque de camions, les montants de pénalités atteindraient «plusieurs dizaines de milliers d’euros» pour des PME agroalimentaires, jusque «plusieurs dizaines de millions d’euros pour des grands groupes». A ce sujet, la FNSEA et les JA demandent, dans un communiqué, que «des sanctions dissuasives (soient) appliquées et les noms des enseignes (…) mis sur la place publique par l’État !»

Eva DZ

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