Le fabricant norvégien d’engrais minéraux Yara va encore réduire sa production d’ammoniac en Europe du fait du prix record du gaz naturel, a-t-il annoncé le 25 août. Sur le Vieux Continent, le groupe n’utilisera désormais plus qu’environ 35% de sa capacité de production d’ammoniac, obtenu en combinant l’azote de l’air et l’hydrogène provenant du gaz naturel. Pour les mêmes motifs, Yara avait déjà arrêté deux fois depuis le début de l’année son usine de Ferrare en Italie et suspendu la production pendant trois semaines dans celle du Havre en France, fonctionnant alors à 45% de ses capacités totales. «Les réductions supplémentaires dans les jours prochains auront essentiellement lieu à Sluiskil (Pays-Bas) et Tertre (Belgique)», a précisé un porte-parole du groupe, à l’AFP. Avec ces mesures, Yara dit avoir sabré de 3,1 Mt d’ammoniac et de 4 Mt de produits finis sa capacité de production annuelle en Europe. Plusieurs autres producteurs européens comme le polonais Azoty et le lituanien Achema ont aussi réduit la voilure. La guerre en Ukraine a dopé le prix du gaz naturel, dont le mégawattheure (MWh) a dépassé brièvement le 24 août les 300 euros, un niveau plus vu depuis le record historique enregistré début mars. «Le risque de pénurie si toute l’Europe s’arrête est réel, il peut y avoir un problème de ressource car on fabrique les engrais l’hiver en prévision du printemps 2023», explique à l’AFP Nicolas Broutin, patron de la filiale française de Yara.
Didier Bouville