La guerre en Ukraine montre la nécessité pour la France et l’UE de «redevenir une puissance agricole et agroalimentaire forte», a déclaré le 28 février en conférence de presse Jean-François Loiseau, président de la commission thématique International de FranceAgriMer. «Il faut réarmer nos filières», selon lui, face à des soucis d’approvisionnement liés au conflit en mer Noire. Les productions animales se trouvent «en risque», étant largement dépendantes des tourteaux importés de cette zone, a souligné Jean-François Loiseau. L’Ukraine représente 50% des exportations mondiales d’huile de tournesol, dont les tourteaux sont des coproduits pour l’alimentation notamment des porcs et des volailles. C’est aussi le quatrième exportateur mondial de maïs, avec encore 17,6 Mt de disponibilités pour le reste de la campagne 2021-22. Des clients comme l’Italie et l’Espagne n’ont que «deux à trois semaines» de réserves en maïs, d’après lui. Raison pour laquelle le projet européen De la ferme à la table «doit être abandonné en l’état», a considéré Jean-François Loiseau, critiquant l’orientation vers plus de jachères. Et de dénoncer «une réglementation excessive» dans l’UE, et surtout en France, concernant les phytos, la génétique, les engrais.
Didier Bouville